Kaoutar Krikou prend ses fonctions de ministre de l'Environnement et de la Qualité de la vie    Message du président de la République au sommet arabo-islamique d'urgence à Doha    Réunion tripartite Algérie-Tunisie-Libye avant l'ouverture du sommet arabo-islamique d'urgence à Doha    Foot /Union Arabe (UAFA): le Président de la FAF Walid Sadi intègre le comité exécutif    Près de 1.000 imams participent à Alger aux examens de promotion au rang d'imam enseignant    Le président du HCLA reçoit l'ambassadeur de la République de Nicaragua en Algérie    Abdelmalek Tacherift prend ses fonctions de ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit    Malika Bendouda prend ses fonctions de ministre de la Culture et des Arts    Ligue 1: MC Alger-MC Oran, un duel de confirmation pour les deux équipes    Conseil de la nation: ouverture de la session parlementaire ordinaire 2025-2026    Clôture des activités du camp de jeunes dédié aux personnes aux besoins spécifiques    Attaf s'entretient à Doha avec le Premier ministre, MAE de l'Etat frère du Qatar    Agression sioniste contre le Qatar: une réunion d'urgence mardi au CDH    La 7e édition du SIFFP prévue en septembre à Alger    Ouverture de la session parlementaire ordinaire 2025-2026    Clôture du Forum mondial des jeunes parlementaires avec une participation remarquée de la délégation algérienne    Séisme de 3,2 degrés dans la wilaya de Médéa    Le président de la République nomme les membres du nouveau Gouvernement    La santé à l'école    CAN-2025 U17 féminin à Oran: l'Algérie entame la compétition par une victoire devant le Burkina Faso 26-21    Un champ d'exploitation inférant un manque à gagner au Trésor public    Une rencontre nationale sur la modernisation de l'école algérienne    Ligue 1 Le CRB s'est enfoncé dans le sable    CAN de hand U19 féminin : L'Algérie termine à la 5e place    Une priorité absolue pour l'Algérie    Macron parachève le processus de remilitarisation de la France    L'Assemblée générale de l'ONU adopte une résolution en faveur de la solution à deux Etats    Elaboration d'une feuille de route fondée sur le soutien aux initiatives des associations dédiées aux personnes à besoins spécifiques    Wilayas du sud du pays Pluies orageuses    Gendarmerie nationale Saisie d'importantes quantités de comprimés psychotropes et de kif traité    Formation de cadres de la Sonelgaz par l'Université Abdelhamid Ibn Badis    Face à la concurrence internationale, évaluer objectivement l'impact de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025) sur l'économie algérienne    Triathlon-Coupe d'Afrique Open : L'Autrichien Perlt et la Hongroise Peszleg sacrés à Oran    Vernissage de ''Traces et dialogues : chronologie'' de Farid Izemmour    Du 20 au 24 septembre à Constantine    Huit pays à l'affiche, la Palestine invitée d'honneur    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Démocratie «clés en main?»
Publié dans L'Expression le 16 - 03 - 2005


Elections plurielles en Irak, première consultation électorale en Arabie Saoudite. Si en Irak, c´est un peu un retour aux sources, en Arabie Saoudite ce scrutin, le premier du genre, constitue une véritable révolution. Mais une «révolution» très encadrée, car non seulement tous les Saoudiens n´ont pu être inscrits sur le registre électoral, mais surtout ces élections municipales (la moitié des nouveaux édiles sont élus, l´autre moitié est désignée par les autorités) ont eu lieu sans la participation des . De fait, au pays du conservatisme wahhabite, pour les Saoudiens, l´octroi parcimonieux de cette demi-citoyenneté ne résout en rien les problèmes de démocratie et de libertés auxquels se heurte la population locale qui plie sous le joug de l´une des monarchies les plus absolutistes du monde. Fallait-il voter pour voter, ou était-ce pour l´Arabie Saoudite, pressée par l´Occident de se réformer, un gage d´ouverture contrôlée, qui laisse les choses en l´état, tout en donnant l´impression d´avancer alors même que mettre un bulletin dans une urne n´a jamais signifié démocratie, et a fortiori, libertés et droits de l´Homme. De fait, les élections qui ont eu lieu récemment en Irak et qui se poursuivent en Arabie Saoudite, donnent à voir l´image contrastée d´un monde arabe toujours à la recherche d´un équilibre introuvable du fait même des régimes autoritaires qui sont établis dans ces contrées qui balancent encore entre les choix de la modernité et le maintien dans le Moyen Age, avec tout ce que cela implique aux plans politique et social. Entre un Irak laïque, qui sort certes d´une longue dictature et une monarchie saoudite rétrograde, où l´esclavage a encore cours, il n´y a vraiment pas photo. Ainsi, au moment où les Irakiens renouent avec les urnes, les Saoudiens découvrent un concept, le suffrage universel, -par lequel les citoyens expriment un choix politique-, qui sans doute, représente pour les sujets de Sa Majesté Fahd Ibn Abdelaziz, un fait nouveau, mais pour la monarchie un pis-aller, sinon un barbarisme de mauvais aloi. De fait, seule une petite minorité de Saoudiens, sans les , a été admise à accomplir le geste civique de voter. A contrario, en Irak, les vannes ont été ouvertes à fond et les binationaux, qui ont quitté le pays depuis des décennies, et même des Juifs israéliens, -certes d´origine irakienne-, ont été autorisés à participer à cette étrange kermesse censée donner aux citoyens irakiens de choisir des représentants qui auront la délicate tâche de mettre au point la future loi fondamentale qui marquera le destin de ce pays. De fait, la manière avec laquelle les gouvernants en Irak, -un scrutin ouvert à tous les vents-, et en Arabie Saoudite, -une consultation strictement encadrée et parcimonieuse- ont procédé à ces élections, confine au folklore et a peu de rapport avec la démocratie et le choix citoyen. En Irak, il fallait coûte que coûte organiser ce scrutin même si 20% de la population, les sunnites, brillent par leur absence qui ont décidé de boycotter les élections législatives du 30 janvier dernier. Le Parlement irakien ainsi élu est-il représentatif, ses membres vont-ils pouvoir travailler dans la sérénité, quand l´une des composantes du pays sera absente des travaux de mise au point d´une Constitution qui dessinera le devenir du pays? Quels objectifs sont assignés à des élus saoudiens qui en sont encore à la découverte du suffrage universel et du rôle de l´édile dans la marche des collectivités locales? Or, la démocratie, et son corollaire, la participation des citoyens à la gestion des affaires du pays, -aussi naturelle dès lors de l´existence d´un Etat-, ne s´improvise pas et est la résultante d´une culture démocratique qui n´existe ni en Irak, ni en Arabie, Saoudite. L´Occident, et singulièrement les Etats-Unis, qui pensent pouvoir exporter la «démocratie clés en main» dans les pays arabes, font là un mauvais calcul et une grave erreur de jugement en faisant brûler les étapes à des peuples qui ont toujours vécu sous le joug de pouvoir autoritaire dont nombre de potentats arabes ne comprennent pas encore la signification des mots «démocratie» et «liberté», tous se considérant comme les hommes providentiels de leurs peuples. De fait, la démocratie est une lutte communautaire de longue haleine à laquelle la majorité des peuples arabes ne sont pas préparés. Et c´est cette réalité qui a été renvoyée par les récents scrutins en Irak et en Arabie Saoudite, confortée par l´indécision des Arabes à prendre, par eux-mêmes, en charge les réformes qui s´imposent à eux sans qu´ils y soient contraints de l´extérieur. Aussi, une démocratie artificielle, à l´esbroufe, n´a jamais contribué à asseoir les libertés et les droits de l´Homme.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.