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Tahert, l'admirable rebelle...
TIARET, MEMOIRE-MIROIR DE AMAR BELKHODJA
Publié dans L'Expression le 26 - 09 - 2012

en général, toute cité se raconte elle-même, et plus et mieux encore que ceux qui ont écrit les récits de son histoire, de sa civilisation, de sa société, de ses saines ambitions et de ses douloureux revers.
Mais sentimentalement toute ville est un personnage créé, qui a une vie et qui a un destin, et de ce qu'il en reste et de ce qu'il en devient, après les temps immémoriaux, c'est son âme enfermée dans le silence de ses vestiges matériels et immatériels que l'on découvre en l'étudiant avec humilité et passion aussi. Aussi, ai-je été ravi de savoir cette âme à nouveau, celle d'une ville parmi les plus marquantes de l'Histoire de l'Algérie de toujours, et c'est en lisant Tiaret, mémoire-miroir (*) de Amar Belkhodja. De même, il me faut le dire tout de suite, le façonnage de ce livre est magnifique (format 21x29 cm, cartonné, jaquette, cahiers cousus, papier couché, nombreuses illustrations couleurs et N&B, impression impeccable), grâce au soin complet et efficace des Editions El Kalima dont la jeunesse, forte d'une belle expérience professionnelle et surtout animée d'une volonté indéniable de produire algérien, mérite tous les encouragements.
Alors Tiaret, mémoire-miroir m'a charmé et je souhaite que le lecteur curieux et exigeant beaucoup et de l'éditeur et de l'auteur le soit autant que moi. Car Amar Belkhodja, il me faut le dire également, a maintenant gagné ses beaux galons de chercheur prodigieux grâce à sa longue expérience de journaliste «d'investigation culturelle», depuis ses tout débuts de collaborateur dans les années 70 au quotidien national El Moudjahid. Aujourd'hui, son oeuvre compte et conte de nombreux repères de l'histoire de l'Algérie et de sa société. On remarquera ses intentions d'intellectuel passionné - qui s'est fait soi-même - aux seuls titres de ses ouvrages publiés dès 1990, à compte d'auteur («L'Affaire Hamdani Adda), et, notamment à partir de 2003, régulièrement un éditeur l'accueille.
Les Editions El Kalima offrent à sa belle recherche sur Tiaret, sa ville natale - il y est né le 16 novembre 1941 -, la possibilité d'atteindre un large public et lui, par ainsi, de poursuivre sa «mission d'inventer» humblement la façon de découvrir les faits historiques ou sociaux et, dans son style particulier de journaliste, de les consigner avec honnêteté et donc vérité, en les soumettant à l'épreuve de la raison et du coeur.
Ses sources, Belkhodja va les chercher dignement là où elles souffrent de la stagnation, de l'oubli ou plus cruellement du déni de son existence historique. Voilà donc Tiaret, la Tiaret, mémoire-miroir, à la fois le souvenir et son reflet dans les choses de la vie quotidienne, depuis les temps immémoriaux. Quelle bonne idée de Belkhodja d'avoir cité la réflexion brillante et vraie du regretté Moubarek El Mili, grand historien algérien, écrivant: «L'histoire est le miroir du passé et l'échelle du présent. Elle est la preuve de l'existence des peuples, le livre où s'inscrit leur puissance, le lieu de résurrection de leur conscience, la voix de leur union, le tremplin de leur progrès.» Tiaret racontée «au fil des temps» est une partie essentielle et existentielle retraçant l'historicité authentique de la cité rebelle, en tout temps, à toutes les tentatives d'envahissement et d'occupation militaires.
On connaît l'histoire, la légende prégnante qui mêle sentimentalement Tahert ou Tihert (la Tagdemt ou la Tagdempt d'aujourd'hui) et Tiaret (l'ancien établissement romain) et bientôt fixé par l'histoire des royaumes kharidjites, carrefour de l'héroïsme populaire et régional, élevé en idéal national. Mais, je laisse le soin à Amar Belkhodja de nous conter, article après article, la réalité historique, politique, sociale, culturelle, sportive de Tiaret, le tout reconstitué et ingénieusement raccourci à l'évidence pour l'édition.
À cet effet, Belkhodja a eu recours, pour la partie «Préhistoire» de Tiaret, aux travaux du docteur Roger de Bayle des Hermens, du «département de la Préhistoire au CNRS». La partie romaine a été établie à partir de documents divers, qu'il a fallu analyser avec application et compléter sans cesse par des enquêtes longues et difficiles menant aux vestiges souvent inaccessibles. Mais Tingartia, la romaine, a ranimé parfois le feu de son existence, car dans la région de Tiaret les vestiges sont nombreux et rompent leur silence.
Tihert, la rostémide, soulève son voile pour montrer l'ardeur de vie qu'elle avait eue puis son déclin, bien triste. Avec Tagdemt, l'histoire de Tiaret prend de la valeur et du sens, puisqu'elle sera, un temps, la capitale de l'émir Abdelkader. Des annexes, rappellent Tiaret en 1843 et, d'après un numéro de L'Echo de Tiaret, son Musée en 1908. Ensuite, Belkhodja nous fait entrer dans la ville moderne de Tiaret: les quartiers, El Bled la Redoute, et les nombreuses curiosités: lieux-dits, chroniques, les émeutes d'avril 1947 dont les terribles conséquences subies par les «indigènes» ont fini par «inquiéter l'autorité militaire française».
D'autres chapitres nous plongent dans des événements qui laissent imaginer l'ampleur et la justesse du choix prochain de la lutte politique puis armée de libération nationale. Des illustrations abondantes et pertinentes ponctuent heureusement les récits.
D'autres chapitres ont trouvé leur place dans l'ouvrage: «Quelques figures de Tiaret», des annexes explicatives et circonstancielles sur des sujets importants (partis nationalistes, patriotes, intellectuels, poètes, artistes, hommes de foi) et un chapitre fort sympathique et fort émouvant: les sports, tous les sports à Tiaret, avec une image fantastique, ainsi légendée: «La fantasia, sport traditionnel et typique de la ville de Tiaret
Moi qui viens tout juste de rentrer du Festival d'Auzia-Soûr El Ghouzlâne (3-5 septembre 2012) où j'ai rencontré «Naîma», native d'Auzia et éditrice de l'ouvrage, un frisson de joie me saisit à la fin de cet instructif ouvrage Tiaret, mémoire-miroir de Amar Belkhodja.
(*) Tiaret, mémoire-miroir de Amar Belkhodja, El Kalima Editions, Alger, 2012, 246 pages.


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