«Dans l'audiovisuel, le meilleur moyen d'être en avance, c'est de commencer par être en retard.» Alain Massé, directeur général de l'URTI L'année 2012 s'achève et ouvre un nouvel horizon audiovisuel en 2013. Lors de sa dernière déclaration, le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, a laissé dire que le projet de la nouvelle loi sur l'audiovisuel verra le jour en 2013. Une loi attendue de pied ferme par certains spécialistes et hommes d'affaires algériens. Mais l'année 2013, sera marquée par le positionnement des nouvelles télévisions privées pour les présidentielles 2014. Certains opérateurs comme les milliardaires Haddad, Mehri, Rahim ou encore le patron d'Aigle Azur Idjerouidene, souhaitent lancer leur télévision à partir de l'Algérie. Le poids économique de leurs entreprises, mais surtout l'investissement à long terme sur l'image de l'Algérie est une affaire calculée et surtout bien pensante. En 2012, Djazairia TV qui s'est lancée dans l'audiovisuel sans avoir les moyens de sa politique ou encore Echourouk TV, Ennahar TV qui se sont aventurés dans une opération audiovisuelle coûteuse mais pas trop risquée pour leur avenir, espèrent gagner la bataille de l'expérience et de la distance face à des groupes très forts économiquement. Dans une mondialisation audiovisuelle très agressive, la télévision est devenue une arme à plusieurs objectifs: politique, économique, diplomatique, religieux et surtout médiatique. C'est la bataille de l'image et de la médiatisation qui va s'imposer le plus pour ces nouvelles télévisions dans un océan d'images et de discours parfois très éparpillés. L'an 2013, sera à coup sûr une année décisive pour l'audiovisuel algérien: c'est l'année du tout ou du rien. L'année de l'existence ou de la disparition. Comme pour la presse privée, de nombreux titres vont disparaître et d'autres vont apparaître pour former le noyau de l'audiovisuel algérien. Il est clair que certains opérateurs comme le groupe El Khabar, qui a déjà mis en place une structure importante pour lancer sa télévision attend le moment fatidique pour entrer sur le terrain audiovisuel. D'autres groupes spécialisés dans l'agroalimentaire entendent choisir le moment pour se lancer dans la bataille audiovisuelle. Ils attendent tous le feu vert des autorités et surtout l'installation du Haut Conseil de surveillance de l'audiovisuel. C'est cette instance qui délivrera les fameuses autorisations pour les télévisions privées. Les anciennes télévisions privées offshore doivent se conformer à la nouvelle réglementation ou rester clandestines en Algérie. C'est ainsi que sera l'année 2013, pour les télévisions algériennes: elles sont venues tard mais au bon moment pour élire et critiquer les candidats à l'élection présidentielles 2014. [email protected]