C'est la saignée pour les petites bourses Des promesses du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, à stabiliser les prix des produits de consommation, à celles du nouveau gouvernement à préserver le pouvoir d'achat, les Algériens n'ont vu, pour le moment, que du feu. Les Algériens seront-ils broyés en 2013? La trêve de la flambée des prix n'est pas pour demain. Nos concitoyens devront, selon toute vraisemblance, serrer encore d'un cran leur ceinture. La nouvelle année a commencé pour eux avec un cadeau empoisonné dans la hotte du Père Noël: Amar Tou. Le ministre des Transports a pris la décision d'augmenter les prix du transport collectif urbain des voyageurs et du transport par taxi à partir du 1er janvier. Cette décision impopulaire impactera sans nul doute négativement le capital sympathie dont jouit le nouveau Premier ministre auprès d'une majorité de citoyens. Abdelmalek Sellal, qui arpente le territoire national (Ouargla, Saïda...Annaba prochainement), s'est engagé à faire de la justice sociale son cheval de bataille et à réduire les inégalités sociales. Créer de l'emploi, démocratiser l'accès au logement... Sans préservation du pouvoir d'achat, ces objectifs sont condamnés à rester au stade de voeu pieux... Que disait à ce propos le successeur d'Ahmed Ouyahia? En ce qui concerne le pouvoir d'achat «le gouvernement veillera à la consolidation de tous les acquis réalisés dans ce cadre et à la préservation du pouvoir d'achat des citoyens à travers une meilleure régulation du marché et la poursuite du soutien des prix des produits de large consommation, le contrôle du réseau de distribution et la lutte contre l'inflation» avait déclaré, le 25 septembre 2012, le Premier ministre lors de la présentation de son plan d'action devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Il avait aussi assuré que son gouvernement poursuivrait la politique de soutien des prix des produits de large consommation pour préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Sur le terrain, la réalité est tout autre. Mis à part le pain et le lait, qui ont tout de même subi de fortes tensions, on peut dire sans exagérer que tous les produits de consommation de base sont devenus des produits de luxe et pas uniquement pour les bourses les plus modestes. Le kilogramme de pomme de terre se négocie à 50 DA, les légumes secs: 220 DA le kg de pois chiche, les haricots 140 DA le kg, les lentilles autour des 150 DA... Les légumes frais sont pratiquement inabordables: 100 DA le kg de tomates, 260 DA celui des haricots verts, le poivron 150 DA le kg... Quant aux viandes blanche ou rouge, y toucher c'est prendre le risque de se saigner aux quatre veines... Une conjoncture qui ne date pas d'aujourd'hui. Les Algériens tirent la langue depuis quelques années déjà. Des promesses du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, de stabiliser les prix des produits de consommation, à celles du nouveau gouvernement à préserver le pouvoir d'achat, les Algériens n'ont vu, pour le moment, que du feu. Si la vie de tous les jours est assez difficile. Elle se complique davantage à l'approche de certains événements (Aïd, rentrée scolaire...). La moindre occasion est saisie pour faire flamber les prix. Les assurances et l'intervention promise des pouvoirs publics pour juguler ce phénomène sont toujours restées lettre morte. «Toutes les conditions sont réunies pour assurer une disponibilité des différents produits durant ce mois sacré (2012, Ndlr), qu'il s'agisse des céréales, de la semoule, de la farine, des légumes secs, du lait et de ses dérivés, des viandes, des fruits et des légumes frais... les marchés enregistreront une abondance des produits à des prix abordables pour le consommateur», avait assuré, le 28 juin 2012, Mustapha Benbada, lors d'un point de presse, en marge d'une visite qu'il avait effectuée dans la wilaya de Mostaganem (ouest du pays)... Le dernier mot est finalement revenu aux spéculateurs qui ont imposé leur loi au grand dam du ministre de la République... Pour les Algériens, le calvaire continue...