Le ministre de l'Education en tire un premier bilan. Un bilan qui concerne particulièrement la disponibilité du manuel scolaire et l'état d'avancement de la formation des enseignants. Intervenant devant les structures de l'éducation, réunies en séminaire au lycée Hassiba Benbouali à Alger, Benbouzid n' a pas douté de «l'aboutissement certain» de la nouvelle méthodologie éducative. «Nous constatons que les choses vont bien. Et cela de l'avis de tous les spécialistes du secteur», a-t-il affirmé. Cet optimisme semble un peu nuancé avec les moyens existants. Pour le manuel scolaire, le ministre, lui-même, a confirmé un déficit de 34 millions de livres. En effet, sur la base d'un besoin s'évaluant à 60 millions de livres, le pays n'en a produit que 26 millions. L' autre handicap de taille, a trait à la distribution de ces ouvrages. L'enclavement de beaucoup de régions rend l'opération des plus ardues. Néanmoins, le premier responsable du département de l'éducation n' a pas tari de gages verbaux quant à la prise en charge de cet aspect, et de la volonté «d'y remédier de la manière la plus efficace qui soit». A cet égard, une collaboration avec l'Office national des publications scolaires (Onps) est envisagée. Pour ce qui relève de la formation des enseignants, selon les aveux du ministre, les choses vont dans le bon sens. En guise d'illustration, il a cité les 5000 enseignants de la langue française qui seront prêts à prendre leurs postes dès la rentrée prochaine aux écoles primaires, au même titre que ceux de la langue anglaise. En marge du séminaire, Benbouzid a tenu à s'expliquer sur la grève du secteur en Kabylie ayant pour motif les salaires impayés. A ce sujet, le ministre a balayé d'un revers de la main toute responsabilité de son département en la mettant sur la charge de la direction locale. «Pour notre part, nous avons débloqué les salaires des enseignants de Kabylie. le problème se situe au niveau local», a-t-il soutenu et d'annoncer, comme mesure d'apaisement, la constitution d'une commission d'enquête qui «dévoilera les tenants et les aboutissants de cette situation indésirable». Profitant de l'abord de ce thème, il a expliqué le pourquoi de la centralisation des paies en disant qu'il s'agissait d'un procédé à même de permettre de stopper «l'utilisation abusive des ressources de l'Etat ainsi que le déblocage à l'emporte-pièce des postes budgétaires». Prenant acte du retard accusé par l'année scolaire en cours, la tutelle, par la voix de son premier responsable, ne compte pas reporter la session du bac après le mois de juin, d'autant plus qu' elle n'est pas réfractaire à une deuxième session pour peu que «le conseil de gouvernement soit d'accord».