La prétendue crise libano-syrienne, ne peut être qu'une manoeuvre de diversion destinée à détourner les regards. Depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, la région du Moyen-Orient aiguise chaque jour davantage les appétits des faucons de la Maison-Blanche. Que ce soit sous le couvert de la lutte antiterroriste ou de l'instauration de régimes démocratiques qui leur sont acquis, à travers le projet dit du Grand Moyen-Orient (GMO), les Etats-Unis ne lésinent sur aucun moyen et surtout ne ratent aucune opportunité pour lancer leurs «croisades». Après Bagdad et Kaboul, les stratèges de Washington semblent cette fois avoir mis le cap sur la Syrie. Ce pays classé avec l'Iran, L'Irak et la Corée du Nord comme étant des pays de «l'axe du mal». Pour l'ambassadeur de Syrie en Algérie, il ne fait aucun doute que l'objectif de l'expansionnisme américain revêt trois aspects: faire main basse sur les hydrocarbures, assurer la sécurité d'Israël et mener une lutte contre le terrorisme international. C'est à ce niveau justement que réside l'amalgame. Car, la meilleure façon de protéger l'Etat hébreu, c'est d'éliminer tout mouvement de libération, le désignant à la vindicte internationale comme étant une organisation terroriste. D'ailleurs, au lendemain des événements du 11 septembre, le Premier ministre israélien n'a pas hésité à qualifier le défunt Yasser Arafat de «Ben Laden palestinien». La série d'assassinats politiques perpétrée à l'encontre des dirigeants du Hamas, à savoir le Cheikh Yassine et Abdelaziz Al Rantissi, entre dans le cadre de cette stratégie déstabilisatrice de la région du Proche-Orient. En outre, le dernier sommet de Charm El Cheikh au cours duquel a été annoncée la «trêve» israélo-palestinienne assortie de concessions de part et d'autre, comme la libération des détenus, l'ouverture du passage d'Erez et la mise de cinq villes sous contrôle palestinien. Ces mesures israéliennes applaudies par la Maison-Blanche, ne visent en réalité qu'accorder un répit à la machine de guerre israélienne pour reprendre son souffle. Ce qui lui permettra d'ouvrir d'autres fronts dans la région. Il est clair donc que la prétendue crise libano-syrienne, ne peut être qu'une manoeuvre de diversion, destinée à détourner les regards sur les revers quotidiens subis par l'armée américaine en Irak. Un enlisement qui a coûté la vie à plus de 1600 marines et épuisé des dizaines de milliards de dollars. Aujourd'hui les Etats-Unis et Israël, qui parlent de respect de la légalité internationale, ne doivent pas ignorer que ce sont eux qui sont les premiers à entraver cette même légalité. Le premier en imposant à chaque fois son veto au conseil de sécurité de l'ONU, à chaque fois qu'il s'agit d'adopter une résolution contre Tel Aviv et en décidant d'intervenir en Irak, en se passant des résolutions de l'organisation onusienne, alors que le second, fort du soutien de Washington, continue de renier le droit du peuple palestinien à l'autodétermination. Il est donc, clair que depuis l'anéantissement du bloc communiste, les Etats-Unis veulent imposer leur diktat et leur façon de gouverner, même au détriment de la volonté des peuples, desquels doit pourtant émaner toute initiative de changement. La mise en place de régimes pro-américains, comme ce fut le cas en Afghanistan et en Irak, demeure le cheval de bataille de la Maison-Blanche, qui veut à tout prix dicter ses lois au monde et au nom de la liberté. En somme, la politique américaine dans la région du Proche et Moyen-Orient est intimement liée aux intérêts israéliens et sa sécurité. Le départ des forces syriennes du Liban, signifierait, laisser le champ libre au retour au climat de guerre civile, duquel le Liban commençait à sortir peu à peu avant l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafik Hariri. La campagne de «Promotion» menée par les médias américains et certaines chaînes de télévision arabes qui lui sont acquises, ne visent en réalité qu'à attiser le feu et à entretenir le chaos et duquel seul Israël sortira vainqueur. D'ailleurs, les agitations américaines autour du nucléaire iranien...dévoile l'une des facettes de l'action des Etats-Unis en faveur de la préservation d'Israël de tout éventuel danger.
