Alertée, l'armée coloniale bombarde intensément les lieux dans la commune voisine, Tichy. Cet accrochage, appuyé d'un long et furieux bombardement de l'aviation française ne laissent aucune chance aux conclavistes qui périssent tous. Mahmoud Boukendoul fut parmi eux. Il est l'un des fils dont peut s'enorgueillir la région de Melbou. Sa vie fut courte. Il avait à peine 25 ans lorsqu'il tomba au champ d'honneur avec 25 de ses compagnons de guerre. Lors de l'embuscade, il réussira à abattre deux avions de l'armée coloniale. Les gens de Melbou parlent encore de cet exploit. Né en 1935, l'officier Mahmoud Boukendoul aura eu juste le temps de se marier, d'avoir deux enfants et de participer à la libération de son pays. Une courte vie certes, mais pleine d'exploits, comme le racontent les moudjahidine de la région qui lui vouent encore un grand respect. L'officier Si Mahmoud était à la tête d'un groupe de gradés et de sous-officiers de la glorieuse ALN lorsqu'il tomba dans cette embuscade. La riposte des moudjahidine à l'attaque de l'armée française fut longue. Bien que suréquipée, l'armée coloniale aura eu beaucoup de mal à éliminer les moudjahidine qui dans une contre-attaque, tueront à leur tour beaucoup de soldats de l'armée coloniale. Si Mahmoud aura même réussi l'exploit d'abattre deux avions. Aujourd'hui encore, on parle de cet exploit et de ces officiers courageux qui ont lutté jusqu'à la mort pour ne pas abdiquer devant l'ennemi et libérer leur pays du joug colonial. N'eut été la trahison, il aurait pu être aujourd'hui parmi nous ou tout au moins profiter de la liberté et de l'indépendance chèrement acquises. Où ont-ils été enterrés? Personne ne le sait. Ses enfants Saïd et Aderrahmane cherchent encore. Ces hommes font partie des secrets que la guerre de libération n'a pas encore livrés. La famille révolutionnaire de la région parle de 80 martyrs. Autant de fils sacrifiés pour le recouvrement de l'indépendance. Dans la rue de Melbou, les gens ont encore en mémoire les faits de la guerre de Libération nationale et vous parleront longtemps des exploits de leurs fils. 80 martyrs dont les ossements de certains ne sont pas encore retrouvés. Markhmoukh, Merabti Amar, un sergent-chef, sont d'autres noms qui reviennent sur toutes les lèvres. «Melbou était à l'époque de la guerre de libération une zone tampon entre la wilaya III et la wilaya II historiques. C'est là que tous les conflits internes se réglaient entre les moudjahidine eux-mêmes et les forces d'occupation», raconte ce moudjahid comme pour expliquer toute la souffrance vécue par la population à l'époque. Hier c'était le 62e anniversaire du déclenchement de la lutte armée. Les citoyens se sont rappelés de ces gens-là à travers des recueillements partout dans la région et des inaugurations comme ce fut le cas à Béjaïa où le stade communal refait à neuf a été ouvert officiellement par les autorités civiles et militaires de la wilaya.