L'activité des gardiens des parkings anarchiques, fructueuse au demeurant, a repris de plus belle En dépit de l'instruction du ministre de l'Intérieur, rappelée par le wali à plusieurs reprises, le squat des plages et des parkings est de nouveau de mise sur la côte de Béjaïa. Partir à la plage coûte cher à Béjaïa. Bien que publics, ces lieux de baignade reviennent chers. Que vous y alliez pour une heure ou pour une journée, le prix est le même. Vous le payez cash. Les maîtres des lieux l'ont décidé ainsi au mépris de la loi. L'opération d'éradication des parkings anarchiques n'a pas pu résorber définitivement le phénomène. L'activité des gardiens des parkings anarchiques, fructueuse au demeurant, a repris de plus belle. Elle se fait de manière accentuée après l'Aïd. Dans les communes de Tichy, Aokas, Béjaïa, Melbou, les lieux de stationnement sont sous l'emprise de groupes de jeunes. Il en est de même pour les places sur les plages. Les gardiens se partagent l'exploitation des moindres parcelles de trottoirs et des plages sur fond de solidarité exemplaire ne laissant aucun choix aux automobilistes et autres baigneurs que de payer cash. Une véritable organisation a été mise en place par ces jeunes, qui, pour affirmer leur présence, usent de violence envers les automobilistes, verbale d'abord, puis physique en cas de résistance. Ce phénomène qui ne date pas d'aujourd'hui a fait déjà parler de lui dans le passé avec des cas d'intimidations et d'agressions.En plus des fragments de trottoirs et des plages qui sont équitablement répartis entre ces parkingueurs, les fractions de la ville les plus convoitées sont soumises à une répartition de temps draconienne. Pour asseoir de nouveau leur diktat, ces jeunes gardiens brandissent des gourdins contre tout automobiliste récalcitrant. De prime abord, avant même que le véhicule ne prenne place dans l'aire de stationnement, ces jeunes se renseignent sur la durée du parcage, «c'est une première forme d'intimidation, car si l'automobiliste ne répond pas, les gardiens passent directement aux menaces verbales et aux injures», confie un automobiliste, rencontré sur une plage de Tichy. L'Etat, à travers les services de l'ordre, gendarmerie et police, paraît impuissant devant les gardiens de parking qui, bien que l'activité soit réglementée, imposent impunément le prix des places aux automobilistes. «Il n'est pas facile d'intervenir contre ce trafic sur le prix du ticket», explique un gendarme. «Nous sommes vite repérés par les gardiens de parking qui nous présentent au contrôle des tickets réglementaires ainsi que l'autorisation». Bien qu'au courant du prix pratiqué, les forces de l'ordre ne parviennent pas à établir des flagrants délits. Le seul moyen qui leur permet de sévir, c'est le dépôt de plainte des victimes. Le même scénario et la même attitude sont de mise sur les plages. «Imagine un touriste, qui vient passer une journée sur la plage, pour se retrouver à passer son temps à déposer une plainte, plutôt payer et se taire», se résigne ce baigneur venu d'Akbou. On est donc loin de la concrétisation des mesures prises par les pouvoirs publics à chaque début de la saison estivale. La même ritournelle vécue l'an dernier se reproduit encore en toute impunité. En définitif, l'Etat n'arrive pas à appliquer la loi dans toute sa rigueur. L'on se rappelle du recul observé par les pouvoirs publics l'an dernier lorsque les squatteurs des plages et des parkings ont fermé la Route nationale 9 en réaction à la pression de ces mêmes pouvoirs publics. Ces derniers ont fini par reculer.