Plusieurs dirigeants irakiens ont appelé dimanche au retrait de toutes les forces étrangères stationnées en Irak, à l'occasion du premier anniversaire de la frappe de drone américaine qui a tué deux hauts commandants de milices chiites. Au cours d'un rassemblement qui a réuni des milliers de partisans de la milice paramilitaire Hachd al-Chaabi sur la place Al-Tahrir, dans le centre-ville de Baghdad, Hadi al-Ameri, chef de l'Organisation Badr a déclaré aux manifestants que le gouvernement irakien devait «respecter sa promesse de retirer dans les temps toutes les forces étrangères, en particulier les forces américaines». «La stabilité de la région dépend de la stabilité de l'Irak, et l'Irak ne pourra être stabilisé qu'avec le départ de toutes les forces étrangères de son territoire», a déclaré Al-Ameri lors de ce rassemblement, qui visait à commémorer la mort du commandant iranien Qassem Souleimani et du commandant adjoint de la milice irakienne Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Muhandis. Falih al-Fayadh, commandant des forces du Hashd al-Chaabi, a déclaré au cours du rassemblement que les représailles pour le meurtre des deux dirigeants chiites passeraient notamment par «la mise en oeuvre de la décision du Conseil des représentants (Parlement irakien) de retirer les forces américaines» d'Irak. La pleine souveraineté de l'Irak et le retrait des forces américaines de son territoire sont «une question sur laquelle il ne peut y avoir de compromis», a indiqué M. Al-Fayadh devant les partisans du Hachd al-Chaabi, qui scandaient des slogans comme «Vengeance!» et «Non à l'Amérique!». De nombreux manifestants brandissaient des drapeaux irakiens, des portraits de M. Souleimani et de M. Al-Muhandis, ou encore des banderoles affirmant «La volonté des peuples libres est plus forte que l'agression américaine.» Le rassemblement s'est déroulé dans des conditions de sécurité très strictes. Les forces de sécurité qui ont été déployées dans la capitale au cours des derniers jours ont bloqué plusieurs des routes principales de la ville en prévision des manifestations visant à protester contre l'assassinat des deux commandants l'an dernier. La frappe de drone américaine, qui a eu lieu le 3 janvier 2020, a provoqué une escalade des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis dans la région. Cette frappe a également amené le Parlement irakien à adopter une résolution demandant au gouvernement de mettre fin à la présence de forces étrangères dans le pays.