L'Algérie comme tous les autres pays de la planète célèbre chaque 2 avril la Journée internationale dédiée à l'autisme. Instituée le 18 décembre 2007, la 1ère Journée mondiale de l'autisme a été fêtée en avril 2008 sous l'égide de l'Organisation des Nations unies. Un handicap qui touche une population estimée à 500.000 personnes en Algérie et pas moins d'une personne sur 150 dans le monde. Une réalité très présente. Très peu connue en Algérie il y a quelques années, l'autisme s'est avéré déroutant pour les familles de par la complexité des troubles qu'il affiche et de sa prise en charge qui nécessite des moyens appropriés et une attention toute particulière de tous les instants. La défaillance n'est pas permise. Elle mènerait vers des réactions impossibles à gérer avec des conséquences qui ne feraient qu'accentuer cette maladie qui en plus de ronger celui qui la porte altère notoirement le quotidien de ses proches, complique des rapports sociaux déjà en souffrance. Les parents peuvent percevoir des premiers signes de l'autisme durant les deux premières années de leur enfant, par l'absence ou la présence d'un certain nombre de comportements par exemple: une impression d'indifférence au monde sonore (ne réagit pas à son prénom) et aux personnes; l'absence de tentative de communication avec l'entourage par les gestes ou le babillage; la difficulté à fixer le regard ou un regard périphérique. Le décalage avec les comportements des autres enfants apparaît de plus en plus important avec l'avancée en âge, néanmoins certains enfants se développent d'abord «normalement», puis «régressent» soudainement, écrivent GA Stefanatos, spécialiste en sciences et troubles de la communication dans «Régression in autistic spectrum disorders», Neuropsychol Rev, vol. 18,ý 2008, p. 305, F Volkmar psychiatre, psychologue, et les spécialistes de renommée internationale K Chawarska et A Klin, dans «Autism in infancy and early childhood», Annu Rev Psychol, vol. 56,ý 2005, p. 315. En ce qui concerne la détection de l'autisme chez l'enfant, environ la moitié des parents d'enfants présentant un trouble du spectre de l'autisme remarquent la présence de comportements inhabituels chez leur enfant avant l'âge de 18 mois, et environ les 4/5 avant l'âge de 24 mois. La présence d'un ou plus des signes d'alerte nécessite de consulter un médecin spécialiste. Absence de babillage à 12 mois, de gestes communicatifs aucun mot isolé prononcé à 16 mois, aucune phrase de deux mots prononcée spontanément à 24 mois toute régression des capacités sociales et langagières, quel que soit l'âge de l'enfant constituent autant d'indicateurs. D'où «l'importance de fournir le dépistage précoce et une prise en charge éducative aux autistes à même de leur permettre de vivre de manière indépendante et de leur garantir une vie digne et une pleine participation sociale» indique un communiqué du Conseil national des droits de l'homme dans un communiqué publié la veille de la célébration de la Journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme soulignant que «ce handicap n'est pas considéré comme étant une maladie par les spécialistes en la matière il s'agit plutôt, de par ses manifestations, d'un trouble de neuro-développement qui engendre des comportements anormaux chez l'humain». Le nombre d'élèves atteints d'autisme inscrits dans les classes normales, était de 4778 élèves, et dans les classes spéciales, de 1057 élèves, au cours de l'année scolaire 2019-2020. À ce titre, le Cndh qui a mis en exergue les efforts de l'Etat en matière de prise en charge des autistes a plaidé pour «la mise en place d'un programme national de formation, adapté aux nouveaux développements scientifiques au profit de tous les acteurs en matière d'autisme, et ce en coordination avec les secteurs concernés et les différentes parties». Le Conseil a également mis l'accent sur l'impérative mise en oeuvre des résultats de la réunion du gouvernement, tenue le 19 mai 2021, concernant le dossier sur l'autisme et la concertation avec les experts, la communauté scientifique et la société civile activant dans ce domaine. Un premier rapport d'étape portant sur l'état des lieux de l'autisme en Algérie et les axes pour l'élaboration d'une stratégie nationale de sa prise en charge avait été présenté à cette occasion. Affaire à suivre...