Le projet de réalisation d'un téléphérique à Béjaïa vient de connaître un nouveau sort. La ville aura enfin son tramway et son téléphérique, deux projets bloqués, en raison de la crise financière qui a frappé le pays depuis 2014, conséquemment à la chute du baril du pétrole. Le feu vert pour la réalisation du téléphérique devient une réalité, avec la décision des autorités de lever le gel imposé à ce projet, après la bonne nouvelle du lancement du projet de la station de dessalement de l'eau de mer et celle d'un stade de footbal de 30000 places. La décision était remise déjà au goût du jour, depuis l'an dernier et devient effective à la faveur de l'annonce faite par la cellule de communication de la wilaya. Pour l'heure, toutefois, il ne s'agit que de la relance d'une nouvelle étude, sachant que le projet du téléphérique date déjà d'une bonne dizaine d'années. L'analyse faite en 2014, prévoyait le départ du téléphérique à partir de la station qui devrait être implantée au quartier Lekhmis pour une ascension jusqu'au mont Gouraya, en passant par le plateau Amimoun. Cette fois-ci, on ne parle que d'un transport touristique vers le mont Gouraya. Est-ce la desserte des quartiers situés sur les hauteurs de la ville qui est omise ou annulée? On est tenté de le croire, puisque le communiqué parle essentiellement d'une virée touristique vers le site de Yemma Gouraya, qui reste une destination prisée à Béjaïa. Dans tous les cas, ce moyen de locomotion demeure le plus efficace afin de relier les hauteurs au centre-ville de Béjaïa. Outre le téléphérique, une ligne de tramway est attendue. Ce projet avait été, lui aussi gelé, pour des raisons financières. Cette contrainte levée, rien ne s'oppose désormais à sa relance. L'étude technique de ce projet avait été réalisée et avait défini un premier tracé d'une ligne allant du quartier Ighil Ouazoug jusqu'à la porte Sarazin sur 9,7 km; la variante retenue et validée concerne la ligne 1 allant d'Ighil Ouazoug à la porte Sarazine, en passant par la gare routière et le boulevard Amirouche, avec 19 stations». Mais l'évolution urbanistique qu'a connue la ville, ces dernières années, devraient inciter les responsables à revoir ce projet. La ville de Béjaïa dont les principaux axes routiers urbains sont étroits et ne peuvent supporter une ligne de tramway avec tout ce qu'elle charrie comme bouleversements à l'image de tout ce qu'ont connu les grandes villes du pays. Le nouveau paysage qu'a connu la rue de Tripoli à Alger est souvent cité comme exemple par les opposants à ce projet. Ces derniers estiment qu'il est plus indiqué de délocaliser ce projet pour le réaliser au profit des habitants du nouveau pôle urbain d'Ighzar Ouzarif, qui compte plus de 100000 âmes, dont près de la moitié se rend chaque jour à Béjaïa, avec un peu plus de 20000 logements, l'entrée Sud à Béjaïa montre déjà ses limites, du côté de Bir Slam, par les bouchons monstres de la circulation en direction de la ville de Béjaïa. Avec les nouvelles attributions de logements sociaux prévues le 5 Juillet prochain, la situation risque fort d'empirer, selon de nombreux observateurs. Il y a donc lieu de réfléchir dans ce cas, tant que les financements sont disponibles, à la réalisation d'une ligne de tramway Oued Ghir-Béjaia avec une grande station de bus et d'un parking au départ d'Oued Ghir. Ce n'est qu'ainsi que la circulation à l'intérieur de la ville de Béjaïa sera fluidifiée.