Le stand des éditions el kalima, au pavillon central du sila, a connu une effervescence particulière dans l'après-midi de samedi dernier…et pour cause! la présence de ali, fils de l'illustre et grand écrivain mouloud feraoun, auteur des mythiques romans « le fils du pauvre », « la terre et le sang » et « les chemins qui montent ». la maison d'édition el kalima que dirige naïma beldjoudi vient d'éditer la version en langue arabe du livre de mouloud feraoun intitulé : « le tueur et autres inédits ». l'ouvrage était disponible en librairie bien avant, en langue française, mais ce n'est que lors du sila que la version arabe de l'ouvrage a été mise à la disposition du public, lequel s'est rué sur ce titre surtout en remarquant la présence d'ali feraoun auquel ils ont demandé de leur dédicacer les ouvrages achetés. le fils de mouloud feraoun, connu pour sa modestie, a accepté volontiers de s'adonner à cet exercice. les lecteurs ne le lâchait pas facilement tant ils voulaient échanger longuement avec lui. face à chaque lecteur, ali feraoun répondait aux lecteurs qui l'assaillaient de questions sur son père, dont, il voulait encore savoir plus. les visiteurs du sila ont aussi profité de la présence d'ali feraoun afin de se faire dédicacer les nouvelles versions du « fils du pauvre » et de « la cité des roses » édités par la fondation éponyme. ali feraoun nous a informé que sa fondation est en train de travailler pour la réédition de tous les autres livres de son père dont le « journal » qui est actuellement introuvable dans les librairies algériennes. tout au long de l'après-midi de samedi passé, le stand d'el kalima éditions a vécu au rythme de l'œuvre de mouloud feraoun. ali feraoun a longuement évoqué des souvenirs et surtout des anecdotes qu'il a vécues avec son père. il s'en souvient « comme si cela datait d'hier ». « je me rappelle d'énormément de choses car quand mon père fut assassiné, j'étais âgé de 21 ans », nous confie ali feraoun. ce dernier nous a révélé que c'est par un pur hasard qu'il a commencé à animer des conférences sur son père. il y a très longtemps, un invité qui devait animer une conférence à la maison de la culture mouloud-mammeri avait fait fausse route. le public était là et attendait l'arrivée du conférencier, en vain. en attendant ce dernier, ali feraoun était assis à la tribune et répondait aux questions dont le « bombardait » l'assistance qui voulait tout savoir sur mouloud feraoun. ali feraoun s'était retrouvé en train de communiquer sur son père sans s'en rendre compte. À partir de là, on le sollicitait d'un peu partout pour animer des conférences et pour raconter l'auteur de « jours de kabylie ». pourquoi ali feraoun n'écrit-il pas un livre sur son père ? il nous répond qu'il a prêté main forte à l'auteur josé lenzini, quand il préparait son ouvrage biographique paru aux éditions casbah : « mouloud feraoun : un écrivain engagé ». livre sur lequel il avait écrit, en guise de préface : « j'ai lu le livre d'un trait et lorsque je l'ai refermé, c'était comme si je sortais d'un pèlerinage dans ma propre histoire et j'ai été heureux de tenir entre mes mains la première biographie vraie, complète et sérieuse écrite sur feraoun ». mais l'idée d'écrire, lui-même, un livre sur son père, ne lui est pas encore acquise pour l'instant car ali feraoun est otage de sa modestie. humble qu'il est, il n'arrive pas encore à réaliser ce que signifie être le fils d'un homme de lettres de la dimension de mouloud feraoun. ceux qui ne voulaientt pas le lâcher lors de sa présence au stand d'el kalima éditions, eux, le savaient fort bien.