Vingt-deuxième anniversaire de la disparition d'un grand homme, moudjahid, responsable du Secrétariat permanent du Front de libération nationale, membre du bureau politique et président du Sénat algérien. Le 1er juin 2002 marque une date mémorable dans l'histoire de l'Algérie: la disparition de Mohamed Cherfi Messaâdia, éminent président du Sénat algérien. Vingt-deux ans après son décès, sa mémoire et son héritage politique demeurent profondément ancrés dans les esprits et les coeurs des Algériens. Mohamed Cherfi Messaâdia, né le 24 octobre 1924 à Souk Ahras, a consacré sa vie au service de son pays. Diplômé de la mosquée Zitouna de Tunis et passionné par la justice sociale, il a rapidement gravi les échelons de la sphère politique algérienne. Son engagement pour l'indépendance et le développement de l'Algérie a été sans faille, marquant de son empreinte chaque étape de son parcours. En tant que moudjahid, Messaâdia a joué un rôle crucial dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Sa bravoure et son dévouement pendant la Guerre de libération ont inspiré de nombreux compatriotes. Après l'indépendance, il a continué à servir son pays avec la même ardeur, assumant des responsabilités importantes au sein du Front de libération nationale (FLN). En tant que ministre des Moudjahidine, puis responsable du Secrétariat permanent du FLN, membre du Bureau politique et, enfin, président du Conseil de la nation dans le tiers présidentiel, il a été au coeur des décisions politiques majeures de l'Algérie post-coloniale. En 2000, Mohamed Cherfi Messaâdia est devenu président du Conseil de la nation, une institution-clé dans la consolidation de la démocratie en Algérie. Son mandat a été caractérisé par une détermination sans équivoque à promouvoir le dialogue, la stabilité et le progrès. Sous sa présidence, le Sénat a joué un rôle crucial dans l'adoption de réformes significatives visant à moderniser l'économie et à renforcer les institutions de l'Etat. Malheureusement, il n'a pas pu achever son mandat, qui n'a duré que deux années, car il a été rappelé par le Divin. Messaâdia était reconnu pour sa vision éclairée et son pragmatisme politique. Il croyait fermement en la nécessité de construire un consensus national pour affronter les défis économiques et sociaux du pays. Son leadership a été marqué par une volonté constante de rapprochement entre les différentes forces politiques et sociales de l'Algérie. Son décès a laissé un vide immense dans le paysage politique national. Cependant, son héritage continue de vivre à travers les nombreuses réformes qu'il a initiées et les valeurs de dialogue et de respect mutuel qu'il a toujours défendues. Les générations futures se souviendront de lui non seulement comme d'un président du Sénat et un responsable du FLN, mais aussi comme d'un patriote fervent et un bâtisseur de la nation. En 1986, sous la présidence de Chadli, il a été le premier responsable à suggérer le multipartisme en proposant la création de deux partis: un parti au pouvoir et un parti d'opposition. Il a également été le premier à poser la question de la provenance des biens détenus par les responsables avec la fameuse question: «D'où as-tu eu ça?» marquant ainsi son engagement pour la transparence et la responsabilité. Il répétait souvent que la responsabilité est limitée dans le temps, mais que le militantisme est éternel. Son militantisme incessant a toujours été orienté vers le bien commun et la justice. Mohamed Cherfi Messaâdia a oeuvré inlassablement pour la construction d'un Maghreb uni, espérant résoudre le problème du Sahara occidental dans le cadre de l'Union du Maghreb arabe et promouvoir l'unification entre l'Algérie et la Libye. Son dévouement pour la cause nationale et régionale témoigne de son rôle crucial dans l'histoire politique algérienne et maghrébine. Sans oublier qu'il a été l'artisan et l'initiateur du congrès rassemblant toutes les tendances palestiniennes. Il a réussi à réunir tous les acteurs palestiniens au Club des Pins, en leur déclarant qu'ils ne quitteraient pas les lieux tant qu'ils n'auraient pas trouvé un accord car les clés resteraient en sa possession. Cette initiative a abouti à la proclamation de la création de l'Etat libre de Palestine. Il disait que si quelques gouttes de sang lui restaient, il les offrirait à la Palestine. Il éprouvait un amour profond pour la Palestine et un respect révolutionnaire et patriotique pour les combattants palestiniens, en particulier Yasser Arafat (Abou Ammar) et son ami éternel Abou Jihad. En cette journée de commémoration, nous adressons nos pensées les plus sincères à sa famille, à ses proches et à tous nos militants. Que la mémoire de Mohamed Cherfi Messaâdia continue d'inspirer nos dirigeants et nos citoyens dans leur quête de progrès et de justice pour notre chère patrie.
