Deux éclairs dans la grisaille et puis c'est tout. Les cours de l'or noir qui ont débuté la semaine sur deux baisses consécutives (lundi et mardi) ont redressé la barre (mercredi et jeudi. Avant qu'ils ne fléchissent encore vendredi dernier. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a reculé de 1,24 dollar pour terminer la semaine à 81,13 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, avec la même échéance a, quant à lui, lâché 1,12 dollar pour afficher 77,16 dollars. Les cours du pétrole ont fléchi ce jour- là affaiblis par le manque de certitudes du marché, quant à la conjoncture économique mondiale et la demande d'or noir, nous dit-on. «Les cours sont restés sous pression cette semaine», a commenté, dans une note, Barbara Lambrecht, du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. «Les craintes quant à l'économie mondiale relèguent au second plan le fait que les stocks (américains) sont très tendus», a renchéri Phil Flynn, de Price Futures Group. Il faut savoir que les réserves commerciales de brut sont au plus bas depuis cinq mois aux Etats-Unis. Elles restent sur quatre semaines consécutives de baisse. Ce qui les ont fait fondre de plus de 24 millions de barils. Quant à la conjoncture, la banque centrale de Chine (Pboc) a pris le marché de cours, jeudi, en abaissant le taux directeur pour les prêts à moyen terme (Mlf). Cette décision «témoigne de préoccupations quant à des perspectives de croissance qui s'assombrissent», ont estimé les économistes de Pantheon Macroeconomics. Les opérateurs gardent aussi en tête la possibilité d'une élection de Donald Trump, qui a promis d'accélérer l'extraction de pétrole et de gaz, pour faire baisser les prix de l'énergie et stimuler l'économie, signalait Phil Flynn. Il était dit que le baril boirait le calice jusqu'à la lie. Les choses se présentaient pourtant sous un autre aspect la veille. Mais avec quelques frayeurs tout de même. L'or noir avait débuté la séance dans le rouge, les opérateurs se concentrant de nouveau sur le manque d'allant de l'économie chinoise. À l'approche de 80 dollars (80,03 dollars à son plus bas) le Brent a fini par se ressaisir, le WTI lui emboîtant le pas. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a avancé de 0,80% pour clôturer à 82,37 dollars, tandis que la référence américaine, Wti, pour la même échéance progressait à son tour de 0,88% à 78,28 dollars. Les cours du pétrole avaient reculé avant de rebondir, grâce à une réaction technique, mais aussi aux chiffres de croissance économique américaine meilleurs que prévu. «Il y a beaucoup de soutien autour de ce seuil de 80 dollars», a expliqué Andy Lipow, analyste de Lipow Oil Associates. Dans un second temps, le marché a bien accueilli le rapport du ministère américain du Commerce, selon lequel la croissance économique des Etats-Unis a atteint 2,8% en rythme annualisé au deuxième trimestre, soit bien plus que les 2% annoncés par les économistes. «Ces chiffres sont positifs pour le marché du pétrole, parce qu'ils nous permettent d'anticiper une demande correcte aux Etats-Unis jusqu'à la fin de l'année», a commenté Andy Lipow. Ce rebond significatif s'est amorcé vingt- quatre heures auparavant. Les cours du pétrole avaient en effet repris du poil de la bête mercredi, après quatre séances consécutives de repli, grâce à des achats d'opportunité, une nouvelle baisse des stocks de brut américains et des incendies dans l'ouest du Canada. Le baril de Brent de la mer du Nord s'est bonifié de 0,86% à 81,71 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate a pris de son côté 0,81 dollar pour finir à 77,59 dollars. Les causes? Des incendies qui ravagent actuellement la province canadienne de l'Alberta, qui assure plus de 80% de la production pétrolière du pays. Les cours de l'or avaient aussi bénéficié du rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a fait état d'une baisse des stocks américains de brut qui ont fondu de 3,7 millions de barils, la semaine dernière. Il s'agit de la quatrième contraction d'affilée pour ces réserves, qui ont perdu plus de 24 millions de barils depuis fin juin. Cela n'a pourtant pas suffi pour que le baril finisse la semaine sur une bonne note.