Une importante délégation ministérielle, avec à sa tête, le ministre de l'Energie et des Mines a procédé hier au lancement des travaux préliminaires pour la réalisation du complexe de transformation et de production d'azote, et des engrais phosphatés à Oued El Kebrit dans la wilaya de Souk Ahras. Le phosphate brut y sera transformé chimiquement pour produire des engrais. Les opérations d'exportation seront entamées vers les marchés mondiaux une fois l'autosuffisance atteinte, a souligné le ministre. Dans son discours, Arkab a expliqué que «ce projet constituera un saut qualitatif de l'économie nationale et l'industrie minière, compte tenu de son extrême importance, à mesure qu'il passe à travers trois wilayas, en l'occurrence Tébessa, Souk Ahras et Annaba, à partir de la mine de Bled El Hedba». Celle-ci demeure un vrai grenier en la matière. «Les terres de la région regorgent d'un importante réserve de phosphate brut exploitable pendant plus de 80 ans et les réserves dépassent les 1 200 millions de tonnes, dont plus de 800 millions sont exploitables », a fait savoir le ministre. Poursuivant, celui-ci a souligné «l'importance de ce projet pour la production d'engrais phosphatés et azotés, contribuant ainsi à la réalisation de la sécurité alimentaire du pays ». « Un objectif » a-t-il poursuivi « qui inscrit dans la stratégie de l'Etat pour renforcer la souveraineté alimentaire ». Ce projet est, en effet, essentiel pour fournir des engrais nécessaires à l'aménagement de vastes zones agricoles. Le ministre a ajouté que le projet sera réalisé à 100 % par des compétences nationales, avec la participation des groupes Sonatrach et Sonarem, soutenus par des experts des universités algériennes, garantissant ainsi le bon déroulement des travaux. Le ministre était accompagné d'une importante délégation, comprenant, le P-DG de Sonatarch, Rachid Hachichi, le P-DG de Sonarem, Belkacem Soltani, et Karima Bakri-Taffer, directrice de l'Agence du service géologique de l'Algérie, ainsi que des cadre ministère et des deux entreprises précitées. Le ministre a précisé que « le projet durerait deux ans, avec un début d'exploitation prévu pour le début de l'année 2027, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune ». Mohamed Arkab n'a pas manqué l'occasion de souligner que ce projet revêt une «importance capitale» pour le chef de l'Etat. En posture de bon élève du gouvernement, le ministre a précisé que la réalisation de ce projet passe par la mise en place de diverses installations et usines nécessaires d'ici l'année 2026, afin de permettre le démarrage effectif de l'exploitation dès l'année 2027. Le projet devrait produire six millions de tonnes de phosphate brut à Bled El Hedba et cinq millions de tonnes d'engrais (à Oued Kebrit, Souk Ahras) pour soutenir la sécurité alimentaire. Il est évident de noter, dans ce sillage, que le projet est raccordé à la ligne ferroviaire, dans le cadre de la réalisation du projet de la ligne de chemin de fer minière Est qui reliera plusieurs mines aux usines de traitement et de transformation. À cet effet , il y a eu des travaux dédiés à la rénovation, la mise à niveau, la modernisation et l'électrification de la ligne ferroviaire minière reliant Djebel Onk (Tébessa) à Oued Kebrit (Souk Ahras). Le maillage économique porte sur le développement et l'exploitation du gisement de phosphates de Bled El Hedba, et de Djebel Onk, wilaya de Tébessa, la transformation chimique des phosphates à Oued Kébérit, wilaya de Souk Ahras, la fabrication des engrais à Hadjr Soud, wilaya de Skikda, ainsi que des installations portuaires au niveau du port de Annaba. Il s'agit du nouveau chaînon qui s'ajoute au plan économique en cours d'exécution, après le projet de l'usine de traitement du minerai de fer de Ghar Djebilet, dont les travaux ont démarré avec le lancement de ceux du projet de la voie ferrée Béchar-Tindouf, dont le fer du gisement de Ghar Djebilet sera acheminé vers le nord du pays, plus exactement à Bethioua, wilaya d'Oran, par train spécial. L'entrée en production de la mine de phosphate est un chantier qui va modifier complètement la géographie économique régionale dans la mesure où son exploitation permettra la création d'environ 12 000 emplois, en phase de construction, selon un communiqué de la tutelle. «En phase d'exploitation, il sera question d'environ 6000 emplois directs et 24000 indirects», a conclu le même document.