Semi-marathon de Jijel: Abdelhadi Laâmeche (EN Militaire) et Malika Benderbal (Alger) sacrés    Coronavirus: aucun nouveau cas et aucun décès ces dernières 24h en Algérie    Algérie Presse Service: bientôt un nouveau statut    Orientations du ministre de l'Education nationale pour garantir le succès de l'examen du BEM    Attaf s'entretient avec le directeur du PNUD à New York    Industrie: M. Aoun étudie avec une délégation de l'AAAM le renforcement de la coopération    Equipe nationale de Handball: Bouchekriou nouveau sélectionneur    Attaf tient une séance de travail à New York avec le Secrétaire général de l'ONU    Tous les moyens mobilisés pour les hadjis algériens    Mme Dahleb préside à Alger le lancement des festivités célébrant la Journée mondiale de l'environnement    Installation d'un groupe de travail chargé de l'élaboration d'un projet de loi-cadre sur le faux et usage de faux    Journée internationale de l'enfance: un riche programme culturel à Alger    Le Musée national du Bardo reçoit en don un laboratoire-photo pour la numérisation de ses œuvres d'art    Une nomenclature sera élaborée pour réglementer les relations entre les journalistes et les cellules de communication des institutions    Journée mondiale de l'enfant: M. Goudjil félicite les enfants algériens    Attaf rencontre les membres de la mission permanente de l'Algérie auprès de l'ONU    L'anglais au primaire, thème d'un séminaire scientifique à Alger    Appel à la levée des réserves et de la confidentialité sur les archives liées aux champs de mines    Ligue 2: Centre-Ouest: Deux finales à Ben Aknoun et Médéa    FACE AUX INONDATIONS : CHÈQUES, BRICOLAGE , INCOMPETENCE ET NEGLIGENCES CRIMINELLES.    Ligue 2 : Centre-Ouest: Le choc ESBA-ESM a déjà commencé    Séquelles durables    Un troisième mandat pour Erdogan    Appel à renforcer les organismes de contrôle qualité    2ème Région militaire : Chanegriha supervise un exercice tactique de nuit    Changements climatiques : Des phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents à l'avenir    Les accros aux antisèches    Saison estivale: Des instructions pour interdire les solariums illicites sur les plages    Selon le PDG d'ALVIAR : Les moutons de l'Aïd par facilité    Algérie-Italie : La coopération industrielle sur de bons rails    Ligue 1: Journée décisive pour les mal classés    Espagne: Convocation surprise de législatives après une déroute de la gauche    Décès de Pierre Audin, fils du militant Maurice Audin    Le cimetière des espérances    Décés de Pierre Audin    Lettre ouverte à Jean-Louis Levet    Conseil des ministres : Intempéries, justice et finances à l'ordre du jour    Affaire ENTMV : Les peines de première instance confirmées    «Saha we ester»    Les Moines de Tibhirine : le message qui sauve    L' "islamophobie d'atmosphère" : les ressorts d'une vieille obsession    Ali Ghediri, l'adversaire le plus dangereux pour le système    Historique 3e place pour le JSC Ouled Adouane    Visite du président de la République au Portugal pour approfondir la coopération économique entre l'Algérie et le Portugal    La Médiation de la République œuvre à réduire les délais de traitement des requêtes    Un nouveau texte pour définir les mécanismes de prévention et d'intervention    Coupe d'Algérie – Demi-finales : Tirage au sort ce lundi soir    La concrétisation des projets de développement vise à créer un équilibre régional    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Possibilité de lire notre société
LES RUPTURES ET L'OUBLI DE MOSTEFA LACHERAF
Publié dans L'Expression le 17 - 01 - 2007

C'est dans les écrits de Mostefa Lacheraf que les Algériens goûteront les charmes de leur identité.
Depuis quelque temps, on le savait malade, mais son trop long silence commençait à inquiéter ses proches, ses amis, ses lecteurs assidus. Dieu l'a rappelé à lui, samedi 13 janvier...Mostefa Lacheraf avait quatre-vingt dix ans.
Un de nos aînés, nous a ainsi quittés au moment où se déroule l'inauguration d'«Alger, capitale de la culture arabe 2007». Ah! s'il avait pu être là, parmi nous, mais quelle digne raison, autre que son amour pour cette ville (qu'il a célébrée avec passion dans «Des noms et des lieux») et pour la Casbah natale de sa mère, l'aurait poussé à y être? Lacheraf, l'intellectuel, le militant, le politique, l'idéologue, l'écrivain, le poète, le critique, le sociologue, le pédagogue, le chercheur,...le penseur nous aurait alors communiqué, parfaite institutrice, sa sensibilité, faisant appel à ses souvenirs d'enfance et s'émerveillant encore: «À évoquer l'Alger de ces temps-là [1925-1930], à travers sa vie traditionnelle, c'est, avant tout, suggérer une esthétique, une façon d'être sinon de penser. Dans ce double domaine et strictement là, Alger était alors, par maints aspects, et en dehors de la ville européenne, ce qu'il avait été, à peu près, un siècle auparavant. L'architecture, le mobilier, la décoration des maisons, les parures, le costume féminin et parfois celui des hommes âgés et des enfants, la table, les réjouissances, la musique et les mille petits riens de l'organisation domestique, l'atmosphère générale de certains marchés de la Casbah et le style même de certains métiers et professions: une civilisation entière, cantonnée sur les hauts de la cité et notamment dans les cours intérieures, les patios, les ruelles, résistait comme un dernier carré sur le champ de bataille de la défaite. [...] En gros, toute cette culture, contrairement à celle des ruraux qui subissait davantage les atteintes du colonialisme et de l'aliénation agraire, avait des traits élaborés, une physionomie nationale classique due à l'action presque ininterrompue des artisans, des architectes, des musiciens. Trois catégories parmi d'autres qui peuvent donner sa spécificité à une culture ou à une sous-culture selon le degré d'avancement ou de stagnation, et qui la donnaient encore, effectivement, au milieu algérois de vieille souche en ces années 1930 ou un peu avant.»
Dans son livre Les ruptures et l'oubli, il nous précise de nouveau le sens de ses interventions dans le champ absolu de la Révolution algérienne et dénonce légitimement les dérives multiformes provoquées par l'ignorance politique «des réalités et limites objectives du pays, de son passé, de la psychologie de son peuple et, surtout, de sa propre religion, et bien sûr des intentions politiques à long terme».
Dans cet «essai d'une interprétation des idéologies tardives de régression en Algérie», il y a beaucoup de cette gouaille, oserais-je dire, de Lacheraf, mais gouaille populaire et paysanne, forcément culturelle et innovante, une gouaille de bon sens, riche en visions éclairantes, en préceptes fulgurants, en propositions pertinentes pour contribuer à la juste mise en équilibre de l'Algérie sortie d'une longue nuit coloniale, de sept années de guerre de Libération nationale, et, de surcroît, allant subir, post-indépendance, des dérèglements politiques, économiques, sociaux, éducatifs, religieux, dans son fonctionnement. Tout est dit ou presque dans plusieurs chapitres puissants où domine (ou prédomine) celui intitulé «Les ruptures et l'oubli». Ce chapitre me semble, en effet, résumer les idées essentielles de Lacheraf dont l'engagement, encore une fois, confirme l'intellectuel qu'il a été, avec humilité et conscience, c'est-à-dire un homme de culture et de bon goût. Son oeuvre reste un repère et surtout une source intarissable de réflexions pour le jeune algérien d'aujourd'hui qui voudrait y puiser références et enseignements dans le vaste domaine des sciences humaines, particulièrement à ce qui touche à la société algérienne.
Tel est mon sentiment en ce jour de tristesse. Puis-je ici me permettre de lui rendre un hommage personnel? -Si Mostefa Lacheraf avait été mon professeur d'arabe, en 1951-1952, et j'étais à l'Education nationale lorsqu'il y arriva en qualité de ministre en 1977. À mon hommage, j'ajouterai celui, tout aussi ému, de mes anciens camarades du collège de Boufarik.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.