Ces attaques répétées ne sont plus de simples faits divers, il s'agit bien de crimes organisés aux scénarios mis à exécution par des bandes de voleurs spécialisés. «Nous accomplissions la prière du Dohr lorsque nous avons entendu les cris stridents du bijoutier.» C'est ce qu'a affirmé Abdelkader, habitant du secteur urbain d'El Othmania ajoutant que «nous sommes accourus pour nous enquérir de la situation et on a surpris trois personnes qui ont pris la fuite, à notre vue, abandonnant leur voiture de marque Renault Clio». La question est longuement revenue dans la bouche des habitants de la cité El Othmania avec sa réponse sur place: une bijouterie faisant face à la mosquée Tayeb-El Mhadji du secteur urbain d'El Othmania a fait l'objet d'un braquage inédit tandis que son propriétaire n'a dû son salut qu'à l'intervention des fidèles se trouvant à l'intérieur de la mosquée. Le Ramadhan tire à sa fin tandis que la criminalité prend des allures inquiétantes ces derniers jours. Ainsi, les pickpockets sont un peu partout instaurant leur diktat dans les marchés et lieux de forte concentration tandis que d'autres, les audacieux sont en pleine action criminelle. Mardi dernier, un bus assurant la ligne Seddikia-Amandiers via la Bastille et Castors, le stade Zabana et le parc d'attractions d'El Hamri a été braqué quelques heures après le F'tour. Sous la menace d'armes tranchantes et bombes lacrymogènes, les passagers ont été délestés de leurs argent et portables tandis que les femmes ont été contraintes de remettre leurs bijoux. Mercredi dernier, les commerçants, grossistes et détaillants, de la place Bendaoud de Derb, ceux des boulevards Habib-Maâta et Mascara et ceux de Mdina Jedida ont observé un mouvement de protestation pendant deux heures tout en revendiquant le renforcement du dispositif de sécurité. Pour cause, un commerçant grossiste a fait l'objet d'une visite d'une bande de voleurs la journée. Sur place, la sûreté de la wilaya d'Oran a pris plusieurs dispositions hâtives en mobilisant plusieurs policiers en plein milieu du quartier populaire de Derb où la criminalité est le seul moyen de communication. Quelques jours auparavant, plusieurs dizaines d'Oranais, filles, garçons et adultes n'ont pas été épargnés par les graves agressions sous la menace d'armes blanches. Les Oranais se posent mille et une questions, ils ne savent plus quoi faire devant l'étendue phénoménale de la criminalité. «Ces attaques répétées ne sont plus de simples faits divers», ont déploré plusieurs Oranais, traumatisés. Et d'ajouter qu'«il s'agit bel et bien de crimes organisés dont les scénarios sont mis à exécution, pendant le Ramadhan, par des bandes de voleurs qui sèment la panique un peu partout dans la ville».Tout porte à le croire au vu des bilans des victimes, qui ne cesse de grimper. Au moins, une centaine de personnes ont été attaquées à l'aide des coutelas et autres armes tranchantes. Ce n'est pas tout. En effet, les rixes et altercations avec armes blanches accompagnent les 30 journées du mois sacré du Ramadhan. Là aussi, les bilans sont plus que révélateurs: plus d'une cinquantaine de personnes ont fait l'objet d'une attestation d'incapacité de plusieurs jours délivrée par les services de médecine légale.