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MON ROYAUME POUR TLEMCEN (1/3)
La chronique de Abdelhakim Meziani
Publié dans Liberté le 23 - 04 - 2011

Au moment où je m'apprêtais à monter dans ma voiture, un homme, d'un certain âge, d'un costume traditionnel et citadin vêtu, vint à ma rencontre tout sourire. Si je n'avais pas l'impression de l'avoir déjà vu, sa prestance, son élégance et sa démarche princière me rappelèrent, non sans un sentiment d'étrangeté, mon défunt père. La ressemblance était du reste frappante et, à mesure que l'intéressé se rapprochait, elle ne laissait subsister aucun doute. “- J'ai tout entendu, mon fils, commença-t-il par me dire. - Tes préoccupations sont les miennes. Elles ne datent pas d'aujourd'hui. L'ingratitude est l'idéologie des incultes et lorsque nous avons affaire à des déracinés, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Tu voulais tellement être dans la capitale de tes ancêtres, mais les pâles répliques des janissaires à l'origine de notre exil intérieur en ont décidé autrement.” Décontenancé et abasourdi à la fois par ce que je venais d'entendre, je ne savais pas par quel tour de magie mon interlocuteur avait réussi à s'installer dans ma conduite intérieure. “- Je sais tout mon fils, sur ce que tu endures par la faute de l'exclusion dont tu es victime. Ne me demandes surtout pas comment. Il est pourtant des gens bien placés au niveau du système pour te comprendre. Mais vos méthodes divergent. Vos préoccupations ne sont pas les mêmes. Les tiennes sont civilisationnelles et culturelles, les leurs politiques. Pourtant, la manifestation, Tlemcen capitale de la culture islamique aurait pu être l'occasion idoine pour mettre à mort la négation de l'autre et la marginalisation des meilleurs enfants de ce pays. Les forces réfractaires auraient pu, en la circonstance, s'inspirer du Royaume de Tlemcen pour être au diapason des aspirations citoyennes, au rendez-vous de l'histoire.” J'allais de surprise en surprise, tant ce qu'il disait à propos de Tlemcen était fondé. “- Je me souviens de ces moments exaltants, comme d'aujourd'hui. C'était dans l'adversité que Yaghmoracène, ton ancêtre, avait assuré la survie et le développement de la capitale des Zianides.” Yaghmoracène, la dynastie des Zianides, une merveilleuse et extraordinaire épopée ; et dire qu'un plumitif du Quotidien d'Algérie avait tenté, au nom de je ne sais quel mobile, et de quels intérêts sordides, d'éclabousser la mémoire des valeureux bâtisseurs de la perle du Maghreb. Les réminiscences historiques aidant, les images défilaient devant mes yeux et le faste de l'époque émergea du néant. N'en déplaise à ceux qui continuent de penser que la culture peut être mise en cage et que l'électron libre que je suis enterré. Tlemcen a toujours préféré l'épanouissement civilisationnel et culturel généré par la dynastie des Zianides, avec à sa tête Abou Hamou Moussa II, le fastueux prince-poète, à la violence aveugle et destructrice des Mérinides, à l'intolérance singulière des souverains comme Abou Yacoub Youcef et Abou Hacène Ali, son neveu. Même si ce dernier, et au moment où il parachevait son palais de la Victoire à Mansourah, avait fait ériger, à proximité du sanctuaire de Sidi Boumediène Choaïb à El-Eubad, en 1339, la mosquée de la Miséricorde et de somptueuses dépendances. “- Tu sais mon fils, durant le règne des Zianides, aucun signe d'intolérance n'avait été enregistré. Bien au contraire, continua mon mystérieux passager, m'arrachant à mes réminiscences. Tes ancêtres s'illustrèrent particulièrement dans des controverses théologiques et juridiques, tels Abou Hamou Moussa II et Abou Ziane (XIVe siècle). De plus, c'est principalement parmi les fins lettrés que se recrutait le personnel de ce que l'on pourrait dénommer la haute administration. Les savants, les penseurs et les poètes étaient enterrés à l'intérieur du caveau royal, celui de Sidi Braham, aux côtés des princes et des princesses... ”. Je ne sais pas si je dois attribuer à mon interlocuteur des pouvoirs prodigieux, mais il reste certain qu'il arrive à lire dans les pensées. Juste avant que mon étrange compagnon ne reprenne, mes pensées sont allées vers Ibn Khamis, un très grand poète tlemcénien du XIIIe siècle, dont on ne parle pas du tout de nos jours. Un poète de renom qui occupa sous les Zianides les fonctions de vizir, avant que des circonstances politiques ne l'obligent à quitter la ville natale pour Grenade où il fut assassiné en 1309 dans une révolution de palais. Comme pour me renforcer dans ma conviction à son égard, mon mystérieux passager reprit de plus belle : “- Ibn Khamis faisait partie de mon entourage, de mes précieux fidèles, si tu le veux bien. Il a laissé des poèmes de style épique, d'autres d'inspiration sensuelle et mélancolique, et enfin des œuvres d'inspiration mystique.”
(À suivre)
A. M.
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