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La fille des Aurès 63eme partie
Publié dans Liberté le 02 - 11 - 2011

Résumé : Houria déballe son trop-plein. Elle vide son cœur et raconte à Hakima ses misères. Elle avait vécu l'enfer auprès de son pseudo mari, qui n'a fait que l'exploiter à outrance. Elle se rappelle un tas de choses qui l'avaient révoltée. Mais n'ayant pas où se rendre, elle avait continué à subir l'humiliation jusqu'au jour où…
Elle s'arrête et se reverse un verre d'eau. Hakima lui serre les mains et l'exhorte à continuer. Houria poursuit :
- Il me menaça de me tuer si je n'exécutais pas ses ordres. Je ripostais qu'on était ensemble et qu'il était mon mari. Il me rigole au nez et me gifle. Ce qu'il voulait de moi, c'était uniquement mes “charmes”… C'était cette “marchandise” qui lui permettait de rouler sur l'or, alors que je n'avais pas une robe de rechange. Il contrôlait tout, même les pourboires ne m'étaient pas permis. Je m'emportais, je ne savais plus ce que je faisais. Je me saisissais alors d'un couteau et le lui plantais dans l'abdomen. Il tomba à mes pieds. Il y'avait du sang partout… Les gens quittaient les lieux en courant. Je voyais des visages s'approcher de moi… Des mains et des doigts qui se tendaient vers moi… Des éclats de voix. J'ai perdu connaissance. à mon réveil, on m'apprit que Redouane venait de mourir et que la police était là. Je n'avais aucun argument valable pour me défendre. Tout le monde s'était ligué contre moi. Je fus jetée en prison et jugée pour meurtre avec préméditation. J'étais condamnée à une vingtaine d'années. Hakima soupire :
- Mais on t'a libérée. Tu n'as passé que quelques années à ce que je comprends.
Houria hoche la tête :
- Je ne sais comment l'expliquer… Comme par hasard, un jour je reçois la visite d'un avocat. Ce dernier me révèle qu'un homme était venu le voir et lui avait demandé de plaider ma cause… Il me demanda de lui relater les faits tels que je me les rappelais… Je lui rétorque que comme j'étais dans un état second, je ne me rappelais pas de tous les faits… Mais que j'avais intentionnellement tué Redouane, parce qu'il m'avait non seulement exploitée, mais s'était aussi payé ma tête durant de longues années. Je lui racontais les promesses de l'homme, ses projets et enfin son harcèlement. Cet avocat prend en compte ma déposition et fait un appel en cassation. On revoit alors mon procès… Je fus rejugée et on réduit ma peine à une dizaine d'années. Mais au bout d'une année, l'avocat revint à la rescousse et demanda une autre réduction de peine… Ma bonne conduite plaida en ma faveur. Un matin, on vint m'annoncer que j'étais libre… Libre de partir. De humer l'air de la liberté. Je n'en revenais pas. Cette avocat, c'est la Providence qui me l'a envoyé. Je quittais la prison. Mais une autre prison m'attendais à l'extérieur : la société. Au début, je pensais qu'en retrouvant ma liberté, je pourrais toujours reprendre ma vie en main. Hélas ! Là où je me présentais, je ne recevais que des réponses évasives… Les gens fronçaient les sourcils en me regardant d'un air parfois plein de pitié, et d'autres fois d‘un air furieux… On me repoussait et on me demandait de ne jamais montrer mon nez chez eux. Je crevais de faim des jours durant. Alors je me suis mise à mendier. Je tendais la main à tout bout de champ. Parfois je ramassais la pitance d'une journée… Mais souvent, je m'endormais sur un carton dans le couloir d'un immeuble ou à même le trottoir, le ventre creux.
Elle ouvrit ses bras :
- Même mon corps ne peut plus servir à grand-chose. Je n'ai plus ni ma santé ni les moyens de me refaire une beauté.
Elle se mouche, puis se remet à pleurer :
- Un jour, je t'ai attendue à la sortie de la cité universitaire… Je n'ai pas osé t'aborder, mais je t'ai suivie. J'ai compris alors que tu avais terminé tes études et que tu bossais dans un grand journal. Je… je voulais te demander de me dénicher un petit job. N'importe quoi. Quelque chose qui me mettra à l'abri du besoin et des mauvaises intentions. Je n'ai pas eu le courage de t'approcher ce jour-là… Ni aujourd'hui non plus. Mais le hasard a fait que tu me voies et que tu viennes vers moi. Oh Hakima ! Au nom de Dieu… Au nom de notre enfance à l'orphelinat… Aide-moi… Je t'en prie.
Hakima garde le silence un moment. Elle savait qu'elle ne pouvait pas abandonner Houria. Mais elle savait aussi que sa réinsertion dans la société ne sera pas facile. Cette fille donnerait plutôt raison aux multiples appréhensions dont on affublait les filles élevées dans des institutions publiques. Telle que sera sa conduite à l'avenir, Houria sera marquée à jamais par son passé.
Elle jette un coup d'œil à Nawel qui, jusque-là, avait suivi la conversation sans broncher. Cette dernière regarde Houria avant de dire d'une petite voix :
- Il y a peut-être une petite solution pour toi dans l'immédiat… Mais tu devrais penser à assurer ton avenir Houria.
Houria hoche la tête :
- Si vous m'aidez, je finirai par trouver du travail. Un travail honnête, qui me mettra à l'abri de toutes les tentations. Certes, je n'ai pas à vrai dire un bon cursus scolaire, mais je sais me débrouiller. Je pourrais travailler comme vendeuse dans une boutique, ou comme femme de ménage…
(À suivre)
Y. H.


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