Ridha Behi (réalisateur tunisien) : “J'ai trouvé un cinéaste un peu blessé, mal dans sa peau. Son film est un peu figé à mon avis. On connaît Merzak, c'est un grand cinéaste dans le monde arabe et dans la sphère du cinéma maghrébin, mais dans son Normal, je trouve que ce n'est pas un film abouti, je me suis senti un peu largué. Il n'y a pas eu d'effort. Il faut qu'il me touche, qu'il me transporte ailleurs, et là je me suis ennuyé, et dommage pour Merzak Allouache car dans ses films, il y a eu toujours beaucoup d'humour, beaucoup de subtilité et du piquant. Là, je le trouve un peu aigre, amer et répétitif. C'est un cinéaste blessé qui ne supporte pas d'être vieux, et je me pose des questions.” Ahmed Boughaba (critique marocain) : “C'est un film anormal, par rapport à ce qu'il a fait auparavant. Il a choisi un style typique, il s'est retrouvé bloqué et le blocage ça se voit dans le film. Le départ d'une rupture, le Panaf, passant par la pièce de théâtre que les jeunes n'ont pas pu faire à cause de la subvention refusée. Il s'est introduit à travers le jeune réalisateur dans le film sur les jeunes qui veulent faire des choses et qui n'arrivent pas à faire, de la censure, le débat et le slogan de la liberté en Algérie. Un film qui parle à la première personne à travers le réalisateur qui nous confie ce qu'il veut faire mais qui n'arrive pas à faire ce qu'il voulait. Même les questions sont posées à l'adresse du public, comme des questionnements sur quel genre de cinéma devrait-il faire devant de tels problèmes. Le film est égal à son réalisateur. Il a parlé de la schizophrénie de la société, chacun s'octroie des droits qu'il n'accorde pas aux autres, le décalage entre les personnes et la vie réelle de la société… beaucoup de choses qui révèlent les contradictions de la société, on les trouve dans ce film.”