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FESTIVAL DU FILM FRANCOPHONE DE NAMUR
Nabil ASLI à Liberté : EVITER A TOUS PRIX LES CLICHES
Publié dans Liberté le 03 - 10 - 2012

Rencontré au Festival du Film Francophone de Namur (Belgique), l'acteur algérien, Nabil Asli, revient sur son parcours artistique, en abordant, entre autres, ses expériences dans les films « Demain, Alger ? » et « Le Repenti », auxquels il a participé.
Propos recueillis à Namur par Arezki MOKRANE
Nabil Asli, c'est la première fois que vous êtes en Belgique ?
Non, c'est la deuxième fois. Je suis déjà venu lors du Festival du film d'amour de Mons et le mois prochain, je reviens pour présenter « Le Repenti » au Festival du film méditerranéen à Bruxelles.
En fait, ici à Namur, vous avez participé à la présentation de deux films algériens : « Demain, Alger ? » un court métrage d'une vingtaine de minutes et le dernier film de Merzak Allouache « Le Repenti ».Incontestablement, il existe un lien entre ces deux films...
Oui mais je e suis pas ici uniquement pour présenter ces films puisque j'ai également eu la faculté de contribuer à « l'Echange de talents »
De quoi s'agit-il ?
Un Belge, un Algérien, un Italien, une Québécoise et une Roumaine ont été conviés à cette activité car tous ont œuvré dans l'une ou l'autre production cinématographique. Lors de cet Echange de Talents, nous avons lu des textes, participé à plusieurs castings, rencontré pas mal de gens en relation avec le monde du cinéma. Nous avons aussi présenté des extraits de nos films. En fait, nous nous sommes présentés...
Revenons-en au lien entre « Demain, Alger ? » et « Le Repenti »
En ce qui concerne le lien entre ces deux films. »Demain, Alger ? » Evoque, au mois d'octobre 1988 le début des événements. « Le Repenti » est la suite de « Demain, Alger ? ».
En 1988, l'Algérie avait peu d'argent et les gens sont descendus dans la rue pour défendre leurs droits et, toute de suite après, on a connu l'intégrisme.
Mais, ni dans « Demain, Alger ? », ni dans « Le Repenti » ne montre les événements de 1988. Dans « Demain, Alger ? », des jeunes discutent au bas de l'immeuble de « l'aérohabitat » à Alger et l'un d'entre vous va vous quitter pour gagner la France
Pour ce jeune qui va quitter l'Algérie, il était sans doute difficile de nous quitter mais quoi qu'il en soit, lui il est parti et nous, nous sommes restés ! Nous n'avions probablement pas les moyens pour entreprendre ce voyage en France. Notre seul souci consistait à savoir ce que nous allions faire le lendemain. Est-ce que nous allions nous joindre aux protestataires ? Finalement, nous avons décidé de sortir...
Revenons-en, si vous le voulez bien, aux deux films présentés ici...Le jeu de la caméra est tout-à-fait différent dans « Demain, Alger ? » et dans « Le Repenti »
Ce sont des jeunes algériens différents. Dans le film de Sid Ahmed Boumediene c'est un jeune qui veut changer les choses mais dans « Le Repenti », c'est une jeune qui veut aussi changer les choses mais qui est manipulé par les terroristes comme beaucoup de jeunes à cette époque-là.Mais ce jeune repenti, il a pris conscience du fait que dans le maquis, ce n'était pas l'islam qu'il recherchait...
La manière de filmer est toutefois bien différente dans ces deux films
Oui car ce sont des réalisateurs différents et chaque réalisateur a sa vision du monde. Dans « Demain, Alger ? », l'image est douce, les plans sont longs, la caméra est posée sur un trépied car c'est un film centré sur l'attente. Par contre, »Le Repenti », même s'il évoque aussi l'attente, témoigne d'une évidente violence et la caméra , portée à l'épaule, est constamment en mouvement.
Merzak Allouache a privilégié une image qui bouge sans cesse en se focalisant sur le jeu de l'acteur avec des plans très proches sur les personnages ...
Mais la caméra de Merzak Allouache est bien différente de celle qu'il a utilisé, par exemple dans « Harragas »
Je pense que, comme dit Merzak, il ne faut pas avoir du matériel onéreux pour réaliser un film. On a tourné avec une petite caméra dans un laps de temps d'un mois. Ce n'est pas seulement la technique qui fait un film, c'est aussi le jeu de l'acteur. Cette histoire du repenti est très humaine, très touchante et Merzak a compris qu'il fallait donc s'approcher des acteurs. Souvent, la caméra suit donc le comédien et avec cette caméra qui suit pas à pas l'acteur dans ses mouvements, le spectateur vit à ses côtés en étant projeté dans l'histoire.
Et en ce qui concerne votre rôle dans ce film, que pourriez-vous ajouter ?
Le spectateur qui voit ce film ignore si ce repenti a tué ou non auparavant et moi, je ne voulais pas tomber dans les clichés en représentant le terroriste comme quelqu'un de méchant portant la barbe. Les terroristes sont des gens normaux. Vous savez avant je me représentais par exemple Antar Zouabri comme quelqu'un qui mesurait deux mètres. J'imaginais qu'il avait une force extraordinaire, un surhomme capable de soulever une voiture ! C'est du moins ce qu'on disait d'eux et j'ai récemment vu une vidéo de lui : il ne portait même pas la barbe puisqu'il avait une moustache. Pendant des années, je me suis représentés les terroristes comme des monstres alors que ce sont des gens qui ont une apparence normale ! Physiquement, ils sont normaux mais ce qui se passe dans leur tête reste inexplicable !
C'est pour cela que j'ai voulu éviter à tout prix les clichés. Dans ce film, le repenti est même encore un enfant parce que certains terroristes avaient à peine 19 ans et d'autres ont profité de ces jeunes-là !
Et la concorde civile ?
Je suis pour ! Il fallait arrêter tout cela parce que la première victime, c'était le peuple algérien.
Ce film a été projeté en Algérie ?
On l'a projeté à Bejaia et le débat a été assez chaud car on nous a reproché de livrer une image négative de l'Algérie en ne montrant pas de beaux endroits mais nous ne sommes pas le ministère du tourisme. Nous sommes là pour raconter une histoire et notre travail ne consiste pas à livrer de belles images de l'Algérie ...
D'autres ont compris aussi qu'il s'agit de notre passé récent. On ne peut oublier ce qui s'est passé mais on doit en parler. On a longtemps évoqué la guerre d'Algérie. Je pense qu'au cours de ces cinquante dernières années, deux événements ont profondément changé l'Algérie : l'Indépendance et le terrorisme.
Comment ce film va être distribué en Algérie ? Vous avez reçu un soutien du ministère de la Culture pour le mener à bien ?
Je vais vous dire...Il a été projeté à Alger il y a cinq ou six jours mais je n'étais pas là-bas lors de cette projection.Quant aux distributeurs, je n'en sais rien mais en tous cas, ce film a pu être réalisé grâce à l'argent de Merzak. Après le dernier film « Normal », Merzak a obtenu un prix de 100 000 dollars à Doha et c'est avec cet argent que Merzak a tourné « Le Repenti ». Après, Merzak a trouvé des co-producteurs et des distributeurs en France, ce qui lui a permis d'être sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier à Cannes.
Nabil, quel est maintenant, 50 ans après l'Indépendance, la situation de l'artiste en Algérie ?
Pendant ces cinquante ans, combien d'artistes et de personnes talentueuses ont quitté l'Algérie ?
Sur le fond, je pense que la situation de l'artiste n'a pas changé mais maintenant il y a de l'argent et plus de projets. Toutefois il vaut mieux régler la question du statut de l'artiste plutôt que de jeter de l'argent en organisant le Festival panafricain...L'émergence de chaînes privées vient aussi modifier la situation...Les choses évoluent.
A.M


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