À l'évidence, le Cnapest a opté pour la radicalisation. Son conseil national, réuni jeudi, a pris la décision de poursuivre la grève jusqu'à une date indéterminée. Autant dire à la saint-glinglin. Comme si que huit jours déjà perdus, ce n'est pas assez, surtout pour les classes d'examen. Mais, visiblement, ce n'est pas le souci premier du syndicat qui a ses propres préoccupations. Le Cnapest, pour justifier son jusqu'au-boutisme, car c'est bien de cela qu'il s'agit, se défausse sur le ministère de l'éducation qu'il accuse de faire la sourde oreille à ses revendications salariales et professionnelles. Le ministre, de son côté, objecte qu'en matière des salaires, la corporation des enseignants, plus que d'autres catégories, a eu sa part et que toute autre revendication dans ce sens ne serait que rédhibitoire. C'est donc l'impasse avec, en perspective, le spectre angoissant des retards. Un scénario qui, en se répétant chaque année scolaire, fait désormais partie du mode de fonctionnement de l'école algérienne qui continue de s'enfoncer dans le marasme. Mais au-delà des arguments des uns et des autres qu'il ne nous appartient pas de discuter ici, car il y a à dire et à redire, autant pour les syndicats que pour le ministère, n'y a-t-il pas vraiment moyen d'éviter le clash ? Car la grève, c'est facile de la décréter, de la prolonger à l'infini. Et dans cette partie à trois, syndicat, tutelle, élèves, ce sont ces derniers le maillon faible. Mais jusqu'à quand ces élèves, victimes faciles, resteront-ils les otages des conflits d'intérêts corporatistes qui ne les concernent pas et aussi de l'impéritie d'une administration qui fonctionne au rapport de force ? Cette grève, comme celles qui l'ont précédées et celles qui viendront, pose en fait un problème de responsabilité et d'éthique, autant pour les organisations syndicales que pour le ministère. Ils n'ont qu'à se débrouiller pour régler leur contentieux sans préjudice pour les élèves. La grève, c'est un droit indiscutable. Mais la façon de l'exercer l'est certainement moins. Autrement, ce serait du chantage. O. O Nom Adresse email