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En quête toujours de remèdes
Chute des exportations et hausse des importations
Publié dans Liberté le 02 - 04 - 2015


Le plan anticrise n'est pas encore finalisé.
Les mesures annoncées par le Premier ministre lors de la rencontre du Palais des nations sur le commerce extérieur permettront-elles d'inverser la tendance ? Elles complètent des décisions déjà arrêtées fin 2014. Mais elles sont loin de finaliser le plan anticrise. En guise de rappel, la feuille de route esquissée par le gouvernement Sellal fin décembre 2014 prévoit comme principales mesures la rationalisation des importations, la promotion de la production nationale, la lutte contre la fuite des capitaux et le gel de projets d'infrastructures non prioritaires.
Trois mois après ces décisions, le gouvernement tâtonne. On n'est qu'à des effets d'annonce sans impact sur l'économie nationale. Qu'on en juge :
1- Rationalisation des importations
Le gouvernement met en avant les licences d'importation comme l'un des principaux moyens qui sera utilisé prochainement pour réduire les importations qui ont atteint près de 60 milliards de dollars en 2014. Cela signifie qu'on va importer en proportion de la couverture de nos besoins par la production nationale. Si sur un produit, on couvre 30% de la demande domestique, on devra importer uniquement les quantités restantes et non pas comme aujourd'hui de manière anarchique à tel point que des produits locaux de qualité se trouvent concurrencés par des produits importés de mauvaise qualité. Si cette mesure protège la production nationale, elle s'avère contraire à l'article VIII du FMI et donc aux engagements internationaux de l'Algérie, soutient Mohamed Kessel. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, dit le contraire. Les règles inhérentes aux licences d'importation ne violeront pas les engagements internationaux de l'Algérie. En tout état de cause, les licences d'importation ne vont pas entrer en vigueur très rapidement. Car elles ne sont pas encore définies. Il faudra peut-être attendre la loi de finances complémentaire pour que cette mesure soit aplliquée.
Paradoxe : l'Algérie n'applique pas en attendant la réglementation sur les normes qui existe depuis 2004 et qui peut être le levier le plus fiable et le plus réalisable pour réduire les importations. En clair, on peut rationaliser les importations si on utilise le levier de la normalisation, notamment pour refouler les énormes quantités de marchandises non conformes qui s'écoulent en Algérie.
Quant à l'argument de spécialistes qui disent que nous n'avons pas les moyens humains et les laboratoires pour appliquer cette mesure, l'expert répond qu'en 10 ans on aurait pu former le personnel et doté le pays de laboratoires et d'instruments de normalisation performants.
Aujourd'hui pour aller plus vite, il préconise de copier les normes européennes et universelles, en attendant d'établir des normes algériennes. Pour le reste, une ferme volonté politique peut conduire les institutions de contrôle à appliquera la réglementation de 2004.
2- La fuite des capitaux
Face à des chiffres inquiétants sur les importations fictives, les surfacturations, le gouvernement ne parvient pas à mettre en œuvre les mesures les plus efficaces pour lutter contre ces phénomènes.
Concrètement, deux petites mesures ont été mises en œuvre : une liste d'une dizaine de petits fraudeurs communiquée aux banques et l'interdiction non formalisée d'importer des biscuits et des biscottes.
Interdiction d'importation non formalisée de biscuits et de biscottes
En somme, les vraies solutions n'ont pas été arrêtées : un système d'information qui permet l'échange de données entre les institutions concernées : douane, Banque d'Algérie –banques commerciales, Impôts, registre du commerce et qui facilite la coordination entre ces structures de contrôle. On ne pense pas également à un système de veille sur les prix des biens et services sur les marchés internationaux qui seraient efficace contre les surfacturations.
"Il n'y a pas de régulation intelligente. Il y a une régulation administrative de la Banque d'Algérie", commente Mohamed Kessel. Pour comprendre ces phénomènes et les juguler, "il faut comprendre le business model de telle ou telle activité, en un mot comment fonctionne t-il ?. Or, on n'a pas le personnel qualifié niveau des structures de contrôle qui ont cette faculté", ajoute-t-il.
3- Promotion de la production locale
Les mécanismes pour promouvoir la production nationale ne sont pas là. Le climat des affaires, un environnement qui rende l'acte productif plus avantageux que l'importation, le plafonnement des engagements des banques commerciales sur le commerce extérieur qui ne devrait pas concerner les producteurs. Car cette instruction peut obliger les banques commerciales à arbitrer au profit des activités de revente en l'état au détriment des producteurs. Il s'agit également de faire contribuer l'argent de l'informel, environ 40 milliards de dollars au développement de l'économie nationale via une amnistie fiscale et des avantages au profit de l'investissement et de la production, rendre enfin l'acte d'investissement et de production plus facile et plus attractif que l'importation
4- Pas d'arbitrage entre les projets
Le gouvernement n'arrive pas arbitrer entre les projets prioritaires et moins prioritaires. Tout est prioritaire, si on écoute les réponses des différents ministres. Pour l'instant, seuls les projets de tramways et nouvelles voies ferrées sont gelés.
5 Train de vie de l'Etat
Alors que les revenus financiers de l'Algérie ne cessent de baisser, aucune mesure significative n'a été prise et appliquée en termes de réduction du train de vie de l'Etat. On continue à dépenser sans compter. Le spectacle d'entreprises publiques et d'institutions de l'Etat exhibant dans les grandes villes des véhicules flambant neuf est quotidien, sans que soit justifiée pour autant la nécessité de ces nouvelles dépenses au contribuable.
Le citoyen attend aujourd'hui des actes. Mieux, des mesures efficaces pour inverser la tendance en matière d'importations, de revenus financiers et surtout des actions en vue de faire émerger une économie productive.
Lutte contre la corruption Au stade du discours
Une nouvelle fois, un haut responsable, en l'occurrence le Premier ministre annonce une lutte implacable contre la corruption et la fraude financière et commerciale qui ont atteint aujourd'hui des proportions inimaginables. Ce discours n'est pas nouveau. Le chef de l'Etat a affiché à maintes reprises une telle volonté sans résultats significatifs depuis au moins une décennie. "Aujourd'hui, sans réunir trois facteurs, il est vain de croire à une véritable lutte contre la corruption en Algérie : un véritable Parlement qui engage des enquêtes sur des faits de corruption, une justice indépendante avec une ressource humaine spécialisée dans l'investigation et l'analyse des faits de corruption, une Cour des compte également indépendante avec des magistrats rompus à la lutte contre la dilapidation des deniers publics. Avec ces trois conditions réunies, on se passer des organes de corruption fantoches", préconise Mohamed Kessel.
À partir de paradis fiscaux Importation de bananes et de voitures
L'un des moyens répandus utilisés par certains importateurs pour masquer la surfacturation, cette métastase, qui ruine les réserves en devises du pays est de facturer l'importation de produits de consommation courante, par exemple bananes et voitures à partir d'un paradis fiscal, les îles Vierges, notamment, un refuge des sociétés écran. "La banane peut provenir d'Amérique latine. Mais elle est facturée dans un paradis fiscal", confie un banquier. Des transactions douteuses qui devraient faire l'objet d'enquêtes approfondies de la Banque centrale en coordination avec les banques commerciales, la Douane et le ministère du Commerce.
K. R.


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