La population d'Amizour a bougé après l'assassinat sur les hauteurs d'El-Mardj-Ouamane du chasseur, Hakim Bitout, dans la nuit de dimanche 13 septembre dernier. Cet assassinat et la blessure de son compagnon, dans des circonstances jugées floues, ont suscité la création d'un "comité de suivi pour la justice et la vérité". Et c'est à l'initiative de ce comité qu'une marche silencieuse a été organisée, hier, dans les rues de la ville. Ils étaient des milliers de citoyens (entre 2 000 et 3 000, selon les organisateurs) à prendre part à cette manifestation pour réclamer "la justice et la vérité" sur ce drame, qui a ébranlé la région et endeuillé une famille. La procession humaine a entamé sa marche à partir de la sortie nord d'Amizour vers la gare routière en sillonnant les grandes artères de la ville. "Pour un statut de victime de terrorisme pour les deux victimes" ; "L'octroi d'une pension de victime de terrorisme à la famille du défunt et la prise en charge de ses trois enfants et de sa veuve" ; et enfin, "Prise en charge totale des soins du blessé avec octroi d'une pension d'invalidité" sont les doléances mises en avant lors de cette marche silencieuse. Selon le porte-parole du comité, Mustapha Boumaza, qui s'exprimait lors de la préparation de la manifestation : "Il faut marcher pour exiger toute la vérité sur cet incident." Et d'ajouter : "Amizour est une région de paix. Nous n'accepterons pas que le terrorisme s'installe chez nous." Il est vrai que le climat général de la région est paisible. Les Amizourois sont, depuis ce grave incident, dans l'expectative et attendent de la part des autorités le renforcement de la sécurité pour qu'un tel événement ne se reproduise plus. Un message visiblement entendu puisque le chef de daïra d'Amizour et un officier de la gendarmerie se sont rendus, dimanche après-midi, sur les lieux pour présenter leurs condoléances à la famille du défunt et visiter le blessé. Ils seront suivis, quelques heures plus tard, par le wali et le président de l'APC d'Amizour. Le wali a présenté au nom du gouvernement ses condoléances et s'est enquis de l'état de santé du convalescent. Un geste des autorités que la population a beaucoup apprécié. Une discussion a été engagée avec les familles des victimes, qui ont demandé au wali de les prendre en charge et d'assurer les soins adéquats pour le blessé. Le renforcement de la sécurité a également été l'une des doléances de la population, et le wali a promis de les prendre en charge dans leur totalité. Pour rappel, le dimanche 13 septembre dernier, vers 22h30, les deux chasseurs ont été surpris par des tirs nourris d'un groupe armé sur les hauteurs de la localité d'El-Mardj-Ouamane. L'un d'eux, Hakim Bitout, âgé de 35 ans et père de trois enfants, a été tué sur le coup et son compagnon blessé. Et devant l'absence de réactions officielles, toutes les supputations étaient permises : bavure militaire d'un côté, attentat terroriste de l'autre. Mais la tendance lourde soutient qu'il s'agit d'un attentat terroriste du fait qu'aucune opération de ratissage de l'armée n'est en cours dans les maquis de la région. M. Ouyougoute/L. Oubira