L'Association des constructeurs et des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) a, récemment, adressé un courrier de relance pour le gouvernement afin de libérer les licences d'importation des véhicules. Selon des sources bien informées, l'AC2A n'a reçu aucune réponse à ses multiples courriers alors que le spectre d'une année blanche se dessine davantage, et ce, à la faveur des décisions du gouvernement de réduire, de manière drastique, les dépenses en devises. Cet état de fait a donné un coup de massue au secteur des services, comme le transport en commun et de marchandises et les flottes d'entreprises, d'après les concessionnaires. Selon des indiscrétions, des dizaines d'avis d'infructuosité et autres avis d'annulation d'appels d'offres pour l'acquisition de véhicules utilitaires ont été publiés durant l'année 2017 à cause de la non-disponibilité des véhicules utilitaires chez les concessionnaires. En annonçant que les trois usines Sovac Production, Renault Production et Tahkout Manufacturing Company sont "opérationnelles" et que le volume mis sur le marché (près de 100 000 unités) suffirait pour répondre aux besoins des consommateurs, le nouveau ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a mis fin à tout espoir des opérateurs qui s'attendaient, jusqu'ici, à un dénouement heureux du dossier. À première vue, estiment nos sources, "le ministre du Commerce voudrait encore gagner du temps avant de libérer les licences d'importation annoncées à plusieurs reprises pour la fin du mois en cours". En revanche, des concessionnaires, contactés hier par nos soins, ont révélé que "le gouvernement ne serait pas prêt à se déjuger". Les licences d'importation pourraient intervenir vers la fin de l'année pour permettre aux concessionnaires de préparer leurs lettres de crédit en janvier 2018. Et, dans ce cas de figure, les opérateurs auront un délai de trois mois pour consommer les montants attribués (selon les volumes, ndlr) et importer leurs véhicules avant juin 2018. Quid des répercussions sur le marché ? "On assistera à une flambée inédite des prix, y compris sur le véhicule monté en Algérie. On sait que des particuliers importent des véhicules neufs et que d'autres cèdent leurs propres comptes à des distributeurs qui arrivent, tant bien que mal, à importer des petits volumes pour sauver les meubles. Mais tout cela s'inscrit en porte-à-faux avec la transparence dans le démarche que voudrait imposer l'Etat à travers le cahier des charges en vigueur", nous explique la même source. Entre-temps, les opérateurs perdent du terrain, des centaines d'agents agréés ont baissé rideau, alors que d'autres tentent de résister en développant des activités annexes pour sauver les emplois. "Jusqu'à quand ? La situation va encore s'aggraver en 2018. D'une part, les opérateurs qui ont investi dans le montage automobile feront face à la cherté des véhicules et, d'autre part, ceux qui attendent encore les agréments pour investir auront beaucoup de contraintes financières (devises) pour convaincre leurs partenaires à s'installer en Algérie", a encore développé notre interlocuteur. F. B.