L'avocat et militant des droits de l'Homme, Me Salah Dabouz, a été finalement relâché hier après-midi. Arrêté avant-hier dans un restaurant à Alger, à proximité de son cabinet, l'avocat a été rapidement transféré à Ghardaïa pour le présenter devant le procureur qui avait émis un mandat d'amener contre lui. Présenté hier matin devant le juge, Me Salah Dabouz a été finalement placé sous contrôle judiciaire. Cette mesure exigera de l'avocat des déplacements hebdomadaires jusqu'à Ghardaïa. Selon Me Fatiha Rahmouni, la présentation de Me Dabouz devant le juge servira uniquement à vider le mandat d'arrêt et à faire opposition au jugement rendu par défaut le condamnant à une année de prison ferme. Elle a ajouté que Me Dabouz "a aussi une autre affaire qui concerne le dossier dans lequel Fekhar et Aouf sont accusés d'atteinte à toutes les institutions de l'Etat". Elle a expliqué que dans son communiqué "le procureur général près la cour de Ghardaïa parle de diffamation par rapport à l'arrestation de Fekhar et Aouf où Me Dabouz a employé le mot kidnapping". L'arrestation de Me Salah Dabouz a suscité une vague de solidarité, mais aussi d'indignation des citoyens qui ont dénoncé une atteinte à un militant exemplaire. Dans un communiqué rendu public, Noureddine Benissad, président de la Laddh, a estimé qu'"outre le fait que le parquet général de Ghardaïa n'ait pas respecté la procédure légale d'informer au préalable le bâtonnier de l'ordre des avocats de Boumerdès dont dépend Me Dabouz, les poursuites à son encontre semblent dénuées de tout fondement dès lors que Me Dabouz a agi dans le cadre de sa mission en tant qu'avocat" et que c'est "par conséquent, une atteinte flagrante aux droits de la défense, principe garanti par la Constitution, les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme et la loi sur la profession d'avocat". Me Benissad a ajouté que "l'émission du mandat d'arrêt à son encontre est une atteinte de plus aux droits de la défense, à la présomption d'innocence et dans les cas disproportionnés par rapport aux faits reprochés". "La ligue dénonce les pratiques du système et de l'Etat profond qui continuent à sévir malgré le soulèvement du peuple contre les atteintes à la dignité humaine", conclut le communiqué. Toutes nos tentatives, hier, de joindre l'avocat pour de plus amples informations ont été vaines. Mohamed Mouloudj