La marche de soutien à Issad Rebrab à laquelle a appelé la direction de la JS Kabylie, jeudi dernier, a attiré la foule des grands jours qui a envahi les principales artères de la ville des Genêts. Une véritable marée humaine a littéralement déferlé sur la capitale du Djurdjura. En effet des dizaines de milliers de manifestants sont venus d'autres wilayas telles que Béjaïa, Boumerdès et Bouira mais aussi d'Alger, de Blida, de Bordj Bou-Arréridj et de Sétif pour crier leur colère après l'arrestation du président du groupe Cevital, Issad Rebrab, et son incarcération à la prison d'El-Harrach depuis lundi dernier pour une affaire qui, selon de nombreux observateurs, ne tient pas la route. Les premiers manifestants ont commencé à se rassembler dès les premières heures de la matinée devant le portail principal de l'université Mouloud-Mammeri et l'immense procession a pris le départ vers 11h30 en direction de la cour de Tizi Ouzou en passant par la rue Lamali-Ahmed et l'avenue Abane-Ramdane. En tête de la marche, le président de la JSK, Chérif Mellal, accompagné de quelques dirigeants tels le DG, Nassim Benabderahmane, le porte-parole du club, Mouloud Iboud, Khelifa Chioukh, actionnaire de la JSK, mais aussi des représentants du Comité de soutien aux travailleurs du groupe Cevital, à leur tête leur porte-parole, Mourad Bouzidi, ainsi que l'ancien député de Béjaïa, Khaled Tazaghart, qui a démissionné le 3 mars dernier de l'APN pour rejoindre le mouvement populaire de contestation. Il y avait aussi les représentants de nombreuses unités de production du groupe Cevital et des milliers de supporters de la JSK et de citoyens, venus témoigner leur sympathie et leur solidarité avec Issad Rebrab. Tout en scandant des slogans hostiles au pouvoir tels que "Jugez plutôt la mafia qui a ruiné le pays et libérez les innocents", "Nous sommes tous des Rebrab", "Rebrab est l'idole et l'espoir de toute la jeunesse algérienne", "Rebrab n'est pas un voleur, mais un créateur d'emplois et de richesses", les manifestants ont brandi de nombreux portraits de l'industriel algérien et de grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Non à une justice sélective", "Non à la militarisation de la justice", "Rebrab ne s'est pas servi dans les caisses de l'Etat, mais il a servi dignement son pays" ou encore "L'arrestation de Rebrab est un scandale et une honte pour l'Algérie". Arrivés devant la cour de Tizi Ouzou, les manifestants ont exprimé leur colère et leur indignation tout en exigeant la libération immédiate et inconditionnelle d'Issad Rebrab. Puis face à une foule en délire, massée sur la place M'barek-Aït Menguellet, mitoyenne avec la cour, de nombreux intervenants tels que Mourad Bouzidi, Chérif Mellal, Mouloud Iboud, Khaled Tazaghart et des représentants de travailleurs du groupe Cevital ont pris la parole pour exprimer leur solidarité avec Issad Rebrab et exiger de toutes leurs forces sa libération. "Au lieu de décorer Rebrab du mérite national, on le jette honteusement en prison, c'est un crime contre l'Algérie tout entière et nous allons maintenir la protesta jusqu'à sa libération", clamera le président de la JSK, Chérif Mellal. De son côté, Mourad Bouzidi nous a déclaré, en marge de la manifestation, que "lorsque vous voyez des dizaines de milliers de personnes dans la rue crier à l'injustice et exiger la libération de Rebrab, tout le monde aura compris que ce n'est pas Issad Rebrab qui a été mis en prison, mais que c'est toute l'Algérie libre et démocratique qui a été placée sous mandat de dépôt.Il faut que les décideurs de ce pays, à leur tête Gaïd Salah, sachent qu'Issad Rebrab a toujours servi loyalement les intérêts de son pays comme il a porté haut le drapeau algérien à l'échelle internationale, autrement dit qu'il est un homme crédible et respecté dans tous les pays du monde et qui a été malheureusement victime d'une grave machination dans son propre pays qui lui est très cher et qu'il aime par-dessus tout".