Résumé : Yacine et Nacéra devinrent inséparables. Cette dernière rêvait d'une relation plus stable. Mais le jeune homme voulait d'abord emménager dans sa nouvelle villa. En attendant, il lui proposera une virée à son lieu de travail. Yacine démarre et traverse le centre-ville pour atterrir sur un dédale de ruelles et d'impasses, où se dressaient majestueusement d'anciennes bâtisses. Enfin, le jeune homme stationne devant une maison de style mauresque. -Tu vois, c'est juste là au premier étage, lance-t-il à Nacéra, qui avait préféré garder le silence le long du trajet. -Comment font donc tes clients pour retrouver cet endroit isolé, demande-t-elle incrédule. -Ne t'en fais donc pas pour eux, ils savent tous où me trouver. Dans le cas contraire, je leur envoie le chauffeur. -Tu as aussi un chauffeur ? -Que crois-tu donc ! J'ai tout un personnel sous mes ordres. Un chauffeur, une secrétaire, des collaborateurs, des cadres... -Tu es un grand patron, Yacine. -Non, tout juste un petit bosseur. De nos jours, les gens aiment démontrer leur extravagance. Les apparences et tout le tralala, tu comprends ? Elle soupire. -Oui, je comprends. -Il l'aide à mettre pied à terre et la guide devant lui. Ouvrant une grande porte en chêne, il l'introduit dans un corridor obscur, qui se terminait sur un escalier en pierre et mosaïque. -C'est vraiment beau, dit la jeune fille. -Attends donc. Tu n'as encore rien vu. Nacéra est subjuguée. Des tapis persans étaient étalés çà et là au premier étage, et plusieurs pièces dont les portes étaient fermées s'alignaient sur un côté, tandis que de l'autre s'étendait un patio ensoleillé et chargé de plantes grimpantes. L'odeur du jasmin était particulièrement enivrante. -C'est là où je bosse, et où j'habite aussi. -Mais, tu habites seul ? -Oui, depuis le décès de ma mère. -Ah ! Je suis désolée te t'avoir rappelé ce douloureux souvenir. -Non, c'est normal, tu voulais savoir. Elle tend le bras et caresse les feuilles du lierre sauvage qui montait le long d'un mur et retombait en cascades sur la faïence et le sol. -J'adore cette maison. -Viens, allons en faire le tour. Ils redescendirent au rez-de-chaussée et traversèrent une courette dallée de marbre. Des plantes, toujours des plantes. Cultivées dans de vastes pots en cuivre ou en poterie, elles embellissaient les lieux et détendaient l'atmosphère. Nacéra fera deux rotations sur elle-même les bras tendus, et se met à humer à plein poumons les senteurs exotiques qui s'en dégageaient. Yacine ouvre une porte et l'incite à passer devant lui. -C'est là où je bosse la plupart du temps. Nacéra découvre une jolie pièce richement meublée. Un bureau en bois massif y trônait et sur lequel étaient déposés un micro-ordinateur et quelques parapheurs. Au fond, une bibliothèque regorgeait de livres reliés en cuir. -C'est mon sanctuaire, poursuit Yacine en s'installant derrière le bureau sur lequel il passe une main caressante. Il te plaît ? -C'est magnifique. -Ici je m'y retrouve, je travaille dans la sérénité. On est loin des bruits et de la pollution de la grande ville. -Tu as vraiment de la chance de vivre dans un tel endroit. Il se lève et lui désigne un sofa. -Mets-toi donc à l'aise. Veux-tu un verre de thé ? -Volontiers, répond Nacéra en prenant place. Yacine ouvre un petit placard mural et en ressort deux tasses et une assiette de gâteaux aux amandes.
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