Une quarantaine de députés du Parlement libyen exilé à Tobrouk, dans l'est du pays, ont appelé lundi soir à revenir au dialogue politique et la cessation des toutes les hostilités qui ont coûté la vie à des milliers de personnes depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Dans une lettre adressée au président du Parlement, Aguila Salah, mais aussi au Gouvernement d'union nationale, les signataires du texte ont appelé "à préserver le sang des Libyens, qui constitue une priorité absolue, et qui nécessite l'implication de tous et des mesures urgentes, dont un cessez-le-feu immédiat avec tous les mécanismes l'accompagnant". Pour les 44 députés sur les 200 que compte le Parlement libyen, il est plus qu'urgent de "revenir au dialogue de Genève qui a recommandé une trêve, comme premier pas pour un accord définitif pour un cessez-le-feu durable et un retour de la paix" dans le pays. Soutenant l'initiative lancée par M. salah, les auteurs de l'appel demandent en effet "la mise en place d'un nouvel exécutif, sur le modèle d'un Conseil présidentiel doté d'un président et de deux vice-présidents, un Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale, dont les postes ministériels de souveraineté seront occupés par des personnes consensuelles, issues d'un accord libyen-libyen inclusif", prônant "la réconciliation nationale selon le principe du droit et du pardon". Tout en réaffirmant leur attachement à l'unité du pays, les signataires de l'appel affirment que "la lutte contre le terrorisme est un devoir national", dénonçant toutefois l'usage de la force pour imposer le fait accompli, en référence à la politique du général Khalifa Haftar, en guerre depuis un an contre le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Tripoli, dans une vaine tentative de prendre le pouvoir en Libye par la force des armes. Cette option semble ne plus faire l'unanimité au sein même de son entourage, y compris chez Aguila Salah, en total désaccord avec l'homme fort de l'est qu'il a, lui-même, promu au grade de maréchal en septembre 2016. Le revers militaire subi par Haftar a rebattu les cartes en Libye, mais reste le poids des ingérences étrangères de certains puissances étrangères pour lesquelles Haftar n'est qu'un outil pour asseoir leur influence et imposer leur agenda.