Résumé : Hakima doit apprendre désormais à se débrouiller seule. Sa maman l'avait ainsi décidé. Une torture pour la petite fille qui n'imaginait pas son univers quotidien sans sa mère. Mais tout compte fait, cette dernière viendra lui rendre visite à chaque fin de semaine, et elles pourront discuter et s'amuser à souhait. Hakima ne saisissait pas très bien les dires de la jeune femme, mais comprenait cependant que cette dernière agissait pour son bien. La semaine va lui paraître longue sans sa présence. Mais elle sera heureuse de la retrouver chaque week-end. Elle ébauche un sourire à travers ses larmes. - Je vais tenter de suivre assidûment mes cours. Tu ne seras pas déçue, maman. - Bien, ma petite poupée. Je vais te ramener plein de bonnes choses en fin de semaine. Tu as une préférence ? - Hein ? - Je te demande si tu as envie de quelque chose de précis. Hakima met un doigt sur sa bouche et se met à réfléchir avant de lancer : - Un livre de contes comme celui de la dernière fois. - Très bien. Je vais t'en acheter toute une série. Et nous les lirons ensemble chaque week-end. La fillette paraît heureuse, et la jeune femme l'embrasse sur la joue. - Il se fait tard. Je vais rentrer maintenant. L'enfant hoche la tête. - Bonsoir maman. La jeune femme lui fait un geste de la main et quitte les lieux. Hakima la suit des yeux, alors qu'une petite fille s'approchait d'elle. - Elle n'est pas ta maman, Hakima. Hakima affiche une moue. - Mais si, elle est ma maman. Tu es jalouse parce que toi tu n'as pas une maman aussi belle et aussi gentille que la mienne. La petite vipère la pince fortement. - Aïe ! Tu me fais mal. - Tu auras mal lorsque tu sauras que cette femme n'est pas ta mère. Nous n'avons pas de mère. Nous sommes venues au monde dans un champ de maïs. Nous n'avons ni papa ni maman. Hakima hoche les épaules. - Je n'ai que faire d'un papa. Moi, j'ai une maman et cela me suffit. La petite fille hausse les épaules. - Tu refuses la vérité, Hakima. Tu sais bien que si nous avions nos parents, nous ne serions pas ici dans ce foyer. Nous ne sommes pas des enfants comme les autres. Tu n'as donc pas remarqué comment on nous regardait à l'école ? Hakima la toise et met les mains sur ses hanches. - Tu es jalouse, Houria. Tu es envieuse. La fillette ébauche un sourire ironique, qui met en exergue une gencive où manquent les deux dents centrales. - Tu peux le dire... Cette femme te ramène tout le temps des cadeaux. - Elle en ramène à vous autres aussi. - Elle s'intéresse beaucoup trop à toi. Nous le savons toutes. - Vous êtes donc toutes jalouses. N'ayant pas pu avoir le dernier mot, la fillette tire la langue et tourne les talons. Hakima la suit du regard. Quelle folle, cette Houria ! Mais bien sûr qu'elle est jalouse d'elle, car elle, elle a une maman. Tel un éclair, le temps passe. Hakima grandissait, embellissait et raflait les meilleures notes de son école. À chaque fin d'année scolaire, elle rentrait au foyer les bras chargés de prix d'excellence. (À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.