L'Algérie est le pays où le taux d'activité de la population en âge de travailler est l'un des plus faibles au monde. La démographie est aussi une affaire d'économie. Deux paramètres qui vont de paire. Les politiques publiques sont à élaborer en fonction de l'évolution de la population de sorte à anticiper les programmes de développement pour prendre en charge les besoins en emploi, logement, santé, éducation... L'économie du pays doit, à ce titre, suivre le rythme de la croissance démographique. Comment nourrir une population croissante, comment améliorer sa santé, comment lui faciliter l'accès à l'éducation et comment se développer de façon durable... ? Quel modèle fondamental de développement faudrait-il pour satisfaire ses besoins en énergie, en eau potable, en matière d'emplois... ? Evidemment, cette démographie galopante exerce des pressions sur l'ensemble des ressources disponibles, et le pays ne semble pas préparé face à une population en pleine expansion. Aussi l'Etat est-il appelé à consacrer beaucoup de temps et d'investissements aux réformes dans certains secteurs prioritaires, comme la santé, l'éducation, l'énergie, l'agriculture... Le secteur de la santé est en crise depuis bien des années. Le diagnostic a été posé, mais le remède s'est révélé pire que le mal ! Et jusqu'à présent, les réformes y semblent insuffisantes. L'actuel Exécutif a cependant promis de préparer ce secteur à affronter l'avenir. Il a envisagé une nouvelle approche et affirmé devoir le faire immédiatement. Dans le secteur de l'éducation, le nombre d'enfants en âge d'aller à l'école augmente d'année en année. Il faut donc des écoles en nombre suffisant, des classes avec un nombre limité d'élèves, un grand nombre d'enseignants, des professeurs, du personnel technique et administratif à tous les niveaux de l'éducation, à commencer par les classes primaires. Dans l'énergie, la consommation augmente de façon déraisonnable (7% en moyenne par an). À moins d'un renversement de tendance, cette hausse de la consommation d'énergie risque non seulement d'attiser les craintes quant aux réserves d'hydrocarbures disponibles, mais aussi de provoquer des effets inquiétants sur le développement et le climat à l'horizon 2050. L'Algérie fait partie des pays signataires de l'accord de Paris sur le climat et, à ce titre, a pris des engagements pour mesurer ses émissions de gaz à effet de serre et engager des plans d'action ciblés à cette échéance. Des efforts doivent ainsi être faits pour utiliser de façon plus efficace l'énergie dont dispose le pays. Dans l'agriculture, avec la hausse de la population et de ses besoins, et la baisse des ressources fossiles, il faudra intensifier la production agricole et produire davantage de denrées alimentaires. Dans le marché du travail, un grand nombre de jeunes chercheront un emploi. Mais il ne serait pas évident d'en trouver dans un marché rigide, un système d'enseignement peu performant qui n'arrive toujours pas à créer de passerelles entre formation et vie professionnelle. Par ailleurs, l'Algérie est le pays où le taux d'activité de la population en âge de travailler est l'un des plus faibles au monde. Le taux de cotisants reste également faible. Et cela pose de sérieux problèmes au système de retraite. Cela sera aussi une source d'inquiétude dans un avenir lointain, si des mesures ne sont pas prises rapidement.