Résumé : Alors qu'elle était à la rédaction, Hakima apprend que Faouzi était absent, et qu'elle-même devrait se rendre au Festival de Cannes. Un rêve qu'elle avait longtemps caressé. Cependant, vu les circonstances, elle tente de repousser la proposition. Mais son chef de rubrique est formel : c'est à elle qu'échoit cette mission. La jeune fille rougit et baisse les yeux. Elle avait tellement rêvé de couvrir ce festival ! Mais après son entretien de la veille avec Faouzi, elle s'était juré de battre en retraite. D'ailleurs, l'idée de démissionner de la rédaction trottait encore dans sa tête. Avec cet ordre de mission qu'elle venait de recevoir, elle pouvait reléguer cette idée aux calendes grecques. Du moins pour les jours à venir. À son retour de Cannes, elle avisera. Elle relève la tête et met l'enveloppe dans son sac à main. -Bien. Je vois que je ne pourrais plus reculer. -Je savais que tu ne reculeras pas devant une telle opportunité. Ta signature suffira à amadouer les plus réticents. Hakima pousse un soupir. -Je ferais de mon mieux. Je sais que la partie ne sera pas facile. Il y aura des journalistes du monde entier. -Raison de plus pour arracher notre place parmi eux. C'est ça le combat de la plume. Nawel les regarde tous les deux avant de se lever. -Elle ira à ce festival... Ne t'inquiète pas Hamid. Je vais tellement le lui répéter, qu'elle sera pressée de quitter les lieux. Au même instant, un jeune homme à l'allure athlétique, les bras ballants et la chemise ouverte, fera son irruption dans le bureau. -Hamid. Ah ! Te voilà enfin ! Je t'ai cherché partout. Ils ont un problème au service technique, la page sportive s'avère trop "pleine". Il s'arrête, et jette enfin un coup d'œil autour de lui. Confus, il balbutie un bonjour à l'intention des deux jeunes filles. Hakima fait les présentations. -Nawel, mon amie. Nawel, je te présente Adel, le chef de la rubrique sportive. Sans réflechir, Nawel lance inopinément : -Comme son allure l'indique. Elle se rendit compte de sa gaffe, et porte une main honteuse à se bouche. -Oh excusez-moi. Je plaisantais bien sûr. C'est venu comme ça. Adel sourit. -Je suis flatté. Que faites-vous dans la vie ? Moi, je ne sais pas deviner la tâche d'une personne à son allure. Ils rirent. -Nawel est médecin, dit Hamid. -Médecin ? Mais cela tombe bien. Je voulais justement me rendre chez un médecin, mais je n'en ai pas eu le temps. -Vous n'avez pas l'air souffrant. -Oui docteur. Mais il se trouve que j'ai parfois des picotements dans la gorge et dans les yeux. Je suffoque, j'ai le nez bouché. Cela m'arrive assez souvent au printemps particulièrement. C'est une sensation désagréable que de... -Je vois. Passez demain matin à mon service à l'hôpital, je vais vous ausculter. Peut-être pourrais-je faire quelque chose pour vous. Adel sourit, et Nawel le trouve très charmant avec les petites fossettes creusées sur ses joues. -Je viendrais pour sûr. Il se retourne vers Hamid. -Pour le moment, l'urgence est dans ma rubrique. Veux-tu me signer l'ordre de publication ? Il fait un signe aux deux jeunes filles et sort. Hamid le suit. Hakima lance un regard à son amie et sourit. -Adel est très timide. -Ce n'est pas l'impression qui se dégage de lui. Je sens plutôt qu'il est très sociable. -Oui, mais pas avec tout le monde. -Toi non plus, Hakima. Hakima ne souriait plus. Elle avait le cœur gros à l'idée de devoir encore travailler dans une rédaction, où on risquait de découvrir toute la réalité sur son passé. Faouzi sera-t-il en mesure de garder le secret en cas de refus de sa famille ? Rien n'était sûr. Pourtant, Faouzi savait bien tenir sa langue. C'était d'ailleurs là tout le secret de sa réussite ! Nawel la tire par le bras. -Il est temps de partir si tu veux faire les magasins avec moi. Sans répondre, Hakima prend son sac et la suit.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.