Résumé : À sa sortie de la mosquée, Faouzi discute longuement avec le chauffeur de taxi et lui apprend qu'il était à Batna pour découvrir la réalité sur un bébé kidnappé il y a plusieurs années. Le chauffeur, un homme âgé, n'avait pas entendu parler de cette affaire, mais il aiguille Faouzi vers un de ses amis, un gérant de café. Adel faisait les grands pas dans la salle d'attente. On lui avait dit que Dr Nawel était en consultation, et qu'elle n'allait pas tarder à rejoindre son service.Adel s'impatientait. Ces lieux de souffrance où régnait cette "puanteur" de médicaments, d'alcool et d'éther ne motivaient pas son attente. Si cela ne tenait qu'à lui, il aurait déjà pris ses jambes à son cou. Mais il avait promis à Hakima de passer pour la consultation, et Nawel lui avait fait dire par un infirmier qu'elle allait le recevoir dans quelques instants. Il prit une cigarette, puis remarque la mention "Interdiction de fumer" qu'on avait inscrite en gros caractères sur la porte. Il remet cigarette et briquet dans sa poche et se rassoit. Cinq minutes passent. Ses mains commencèrent à trembler. Il se lève et se met encore à arpenter les lieux. Il attendra encore cinq minutes. Si Nawel ne s'amène pas, il n'hésitera plus à s'en aller. Il n'aura qu'à lui laisser un mot d'excuse. À peine cette pensée l'avait-elle frôlé que Nawel vint le retrouver. Elle ne portait pas de blouse blanche ! Adel se lève. - Bonjour docteur. Je... Nawel sourit. - Excuse-moi de t'avoir fait attendre, mais j'étais en consultation. Elle jette un coup d'œil à sa montre bracelet. - Je crois que tu es un peu en avance pour notre rendez-vous. Mais cela m'arrange. J'ai déjà fait ma tournée auprès de mes malades, donc nous avons tout notre temps. Viens. Elle lui indique son bureau d'une main et Adel la suit plus mort que vif. Nawel s'installe derrière son bureau et sourit. - Bon. Comment cela va-t-il ? - Bien. Je vais bien. - Tu me disais lors de notre dernière rencontre que tu souffrais de picotements à la gorge et de brûlures dans les yeux. Tu as aussi parfois des difficultés à respirer. C'est ça ? Adel hoche la tête et précise : - Oui. Mais cela ne m'arrive pas tout le temps. Je pense que je deviens plus vulnérable au printemps. Parfois cela m'arrive aussi à chaque changement de saison. - Tu n'as jamais pensé à consulter ? Il fait un signe de négation. - Non. Je déteste les médecins. - Eh bien merci. - Oh pas vous ! Je ne voulais pas dire ça. Excusez-moi. Nawel souriait toujours. - Tu sembles souffrir d'une phobie des blouses blanches, Adel. On voit ça bien plus souvent que tu ne le crois dans notre métier. Je vais t'ausculter. Veux-tu t'allonger et te détendre ? Elle lui indique la table d'auscultation, et Adel tente de se détendre. Il ouvre sa chemise et laisse Nawel l'ausculter. Cette dernière lui demande de respirer, puis de se relever, avant de le rallonger pour ausculter sa gorge, son nez et ses oreilles. Elle termine et repose son stéthoscope sur le bureau. - Tu peux te rhabiller, Adel. - C'est grave docteur ? - Oui. Aussi grave qu'un rhum en hiver. Elle rit en remarquant l'air effaré du jeune homme. - Tu as tous les symptômes d'une allergie aux poussières, au pollen et à certains détergents. Les allergies se traitent et tout rentre dans l'ordre. Je vais t'administrer tout de suite une injection de Deprostane, et d'ici quelque temps, si tu ne remarques pas d'amélioration, tu reviendras pour un test. - Un test ? - Oui, un test d'allergie. C'est rapide, indolore et efficace pour déterminer toutes les allergies auxquelles tu pourrais être exposé. Adel reboutonne sa chemise et s'assoit en face de Nawel. - Tu as dis que tu allais m'injecter ce Depo. Quoi ? - Deprostane. - Oui. Deprostane. Il pousse un soupir. - Tu ne peux pas me donner quelque chose à prendre oralement ? - Pourquoi ? Une injection est bien plus efficace dans ton cas. Adel hoche la tête. Il semblait préoccupé, mais Nawel se lève et prend une seringue et une boîte de sa pharmacie. Elle prépare le mélange et imbibe un coton d'alcool. - Lève-toi, Adel. Adel se lève, mais refuse de s'approcher d'elle. - Approche donc. Tu as peur ou quoi ?
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