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La grande pagaille
Les acteurs de la filière se renvoient la balle sur la pénurie de médicaments
Publié dans Liberté le 20 - 12 - 2020

Alors que le manque de nombreux médicaments persiste sur le marché, les différents acteurs du secteur s'enlisent dans une guerre des chiffres, sur le nombre de produits indisponibles. Le malade reste le grand oublié de ces polémiques stériles.
Quatre-vingts, cent, deux cent cinquante ou encore trois cents médicaments sont touchés par la pénurie. Chacun y va de ses chiffres et de ses arguments. Une nouvelle polémique est en train de prendre forme, par médias interposés, autour du nombre de traitements manquant sur le marché national des médicaments.
Si certains tentent de faire dans la pondération en rassurant que des produits qui étaient sous tension commencent à être disponibles, d'autres préfèrent, en revanche, sonner le tocsin, en alertant sur une liste de médicaments qui fait toujours l'objet d'une rupture "chronique".
Entre- temps, des malades, déjà pénalisés par leurs pathologies, attendent toujours la "libération" de certaines thérapies introuvables dans les officines. Les pharmaciens lancent un nouvel SOS. Ils évoquent une pénurie "chronique" de plusieurs produits pharmaceutiques.
Pour le Syndicat national des pharmaciens d'officine par la voix de son vice-président, Abdelhak Zefizef, "la liste des manquants ne cesse de s'allonger au point de passer la barre de 300 marques qui sont désormais en rupture dans les officines. Au risque de me répéter, la crise des médicaments demeure totalement posée".
Le porte-parole du Snapo appréhende plus loin que "cette pénurie qui perdure finirait par s'imposer comme un problème de santé publique. Si bien que la question de rupture des médicaments n'est pas quelque chose de nouveau dans le pays, mais l'Algérie n'a jamais atteint un niveau de médicaments manquants aussi élevé que celui enregistré ces derniers temps.
Pas moins de 302 produits ont totalement disparu des rayons des officines". Et d'enchaîner dans le même contexte : "Le nombre des traitements introuvables sur le marché était de 150 seulement durant juin dernier, avant d'atteindre le nombre de 250 marques en septembre dernier et 302 autres au courant de décembre." Comment les pharmaciens se sont-ils retrouvés avec une liste de plus de 300 produits manquants ?
L'Adpha contredit le Snapo
Pour le président de l'Association des distributeurs algériens en pharmacie (Adpha), le Dr Abderrahmane Benberou, la situation n'est pas aussi alarmante. Il a d'ailleurs contesté les chiffres avancés par le Snapo. "Il importe de savoir aujourd'hui que beaucoup de choses se sont améliorées en matière de disponibilité de médicaments très demandés. Je vous cite, à titre d'illustration, le Lovenox qui sera disponible, puisque le ministère de l'Industrie pharmaceutique vient de signer un programme de 2 millions de boîtes.
Par conséquent, le nombre de médicaments manquants va encore baisser", a rassuré, hier, Abderrahmane Benberou, président de l'Adpha. Et de poursuivre : "Maintenant, on est à 90 produits manquants, alors que dans le communiqué qu'on avait diffusé en fin du mois de novembre, on avait évoqué le chiffre d'une centaine au plus. Entre-temps, il y a certains produits qui ont commencé à rentrer."
Pour lui, cette rupture de stock ne date pas d'aujourd'hui et existait depuis longtemps. S'agissant des accusations portées par certains pharmaciens qui reprochent aux distributeurs et aux grossistes de faire dans la vente concomitante, M. Benberou a réfuté en bloc ces "accusations". "Il y a lieu de savoir que dans ce créneau il y a beaucoup plus à faire dans la régulation du marché. Les distributeurs ne font pas dans la concomitance.
C'est archifaux. J'aimerais savoir concernant ceux qui nous font porter le chapeau aujourd'hui, où ils ont l'habitude de s'approvisionner en produits qu'ils ont dans leur officine ?" a encore précisé le patron de l'organisation des distributeurs de produits pharmaceutiques.
L'autre raison liée à cette tension et évoquée par Benberou est le surstock de certains produits. "Il y a des pharmaciens qui ont recouru au début de la pandémie, en mars et avril, au surstock de certains traitements", a expliqué le représentant de l'Adpha qui a lancé, hier, un appel aux pharmaciens pour organiser une rencontre autour de ces produits manquants.
"J'invite tous mes amis des autres syndicats à se réunir pour discuter et aplanir toutes les difficultés liées à la disponibilité et à la distribution des médicaments. Nous avons aujourd'hui un ministre de l'Industrie pharmaceutique qui écoute, on doit travailler dans le but de dégager de nouvelles solutions", a appelé Abderrahmane Benberou.
Cependant, le témoignage poignant d'un pharmacien installé à Tlemcen suscite des interrogations. "Jeudi dernier était une journée exceptionnelle parce que j'ai reçu des commandes de certains médicaments qui étaient en rupture. Où étaient-ils ces médicaments qui reviennent sur le circuit ?", accusera ce pharmacien de Tlemcen.
Pour le vice-président du Snapo, "les pharmaciens de l'est, de l'ouest, du centre ou du sud pays ne savent plus à quel saint se vouer depuis que l'Agence du médicament a changé de tutelle, parce que notre tutelle est le ministère de la Santé, mais le département de Benbouzid n'a aucun droit de regard sur l'ANPP".
"Où allons-nous nous plaindre ?" se demandera le pharmacien Abdelhak Zefizef installé dans la ville de Sidi Bel-Abbès. Et d'ajouter : "Le pharmacien est souvent gêné de dire que tel médicament manque ou qu'il est en rupture de stock. Personnellement, cette situation me fait souffrir quand je réponds par la négative aux clients."
La réplique du ministre de l'Industrie pharmaceutique
Ce tableau désolant décrit par le Syndicat national des pharmaciens semble être fortement démenti par le Conseil de l'Ordre des médecins présidé par le Dr Abdelkrim Touahria. Ce dernier n'y est pas allé par quatre chemins pour préciser avec exactitude le nombre de médicaments en rupture.
Le premier responsable du Conseil de l'Ordre préfère aborder la pénurie de médicaments par DCI (dénomination commune internationale), c'est-à-dire par le nom scientifique du traitement et non par les marques. "Nous avons recensé 80 DCI manquants. Au niveau du Conseil de l'Ordre, nous faisons mensuellement les états de médicaments qui sont en rupture", indiquera le Dr Touahria, qui est également membre du Comité scientifique.
Pour ce dernier, il est quasiment impossible de parler de rupture de stocks vu que l'équivalent en générique est disponible sur le marché national. Quel est, en revanche, le nombre de marques couvertes par chaque DCI, d'autant que chaque nom scientifique peut avoir jusqu'à deux, trois, voire 10 médicaments en marque ?
Pour le ministre de l'Industrie pharmaceutique, la meilleure méthode à adopter pour recenser les manquants est la méthode DCI. "Si on fait le jeu des marques, on finit par rentrer plutôt dans le marketing des laboratoires", a expliqué, mercredi soir, dans le JT de Canal Algérie, le Dr Lotfi Benbahmed, premier responsable de l'Industrie pharmaceutique en Algérie.
Il a, en fait, apporté un démenti au chiffre de 302 médicaments manquants avancé par le Snapo. Pour lui, le nombre de produits en rupture ne dépasse pas une centaine de DCI. "Le chiffre de 300 médicaments en rupture, relayé dans les réseaux et répercuté par certains médias, relève de l'exagération.
C'est une fake-news. Un mensonge", a précisé le Dr Benbahmed. Ensuite, le détenteur du portefeuille ministériel en charge de la régulation du marché national du médicament rappellera qu'il n'est nullement responsable de la perturbation actuelle du marché. "La disponibilité d'un médicament est tributaire d'un programme dûment établi. Les programmes actuels de médicaments pour l'année en cours ont été signés du temps du gouvernement de 2019."
Autant dire qu'il n'a pas à assumer le passif de la direction de la pharmacie placée sous l'autorité du ministère de la Santé. Pour l'invité du JT de Canal Algérie, "la régulation du marché national des médicaments n'était pas au niveau de ce qu'elle devait être". Devant cette vive polémique des chiffres qui ne dit pas son nom, le ministère prescripteur de médicaments, celui de la Santé en l'occurrence, se confine toujours dans un silence incompréhensible.

Hanafi H.


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