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"L'investissement doit répondre à une approche globale"
Belkacem Boukhrouf, économiste et enseignant
Publié dans Liberté le 28 - 02 - 2022

Dans cette interview l'économiste déplore, à propos de l'investissement en Algérie, l'"absence d'une volonté politique, des hésitations institutionnelles, des incapacités managériales et intellectuelles de l'élite décisionnelle ainsi que des résistances institutionnelle et sociétale au changement".
Liberté : un avant-projet de loi, modifiant et complétant la loi 16-09 du 03/08/2016, relative à la promotion de l'investissement a été présenté samedi à la réunion du gouvernement. Le projet de texte fera l'objet d'un examen lors d'un prochain Conseil des ministres. Quelles sont, selon vous, les raisons qui retardent toujours la promulgation définitive de ce texte de loi ?
Belkacem Boukhrouf : L'économie algérienne a souffert, depuis toujours, de tiraillements idéologiques et d'absence de cap paradigmatique à même de conduire le destin national. Elle a navigué à vue des années durant et patauge à la moindre secousse ou crise. Sa nature quasi monoproductrice et quasi monoexportatrice a empêché la construction d'un front industriel interne fort. Les conflits autour de la propriété, les tares bureaucratiques, le sous-management industriel, les coûts de transactions institutionnels non maîtrisés, l'absence d'une culture entrepreneuriale et la lourdeur des dispositifs bancaires, fiscaux et douaniers sont autant de contraintes qui compliquent la construction d'un texte fondateur autour de l'investissement en Algérie. À l'absence d'une volonté politique et les hésitations institutionnelles, s'ajoutent les incapacités managériales et intellectuelles de l'élite décisionnelle et les résistances institutionnelle et sociétale au changement. Seul un volontarisme étatique peut amener à décomplexer le débat autour de la place de notre économie dans le monde, le rapport à la propriété, à la notion du capital privé ou étranger et accélérer le processus. Le texte de l'avant-projet de loi modifiant et complétant l'ancien dispositif relatif à l'investissement demeure un simple mécanisme réglementaire et institutionnel de régulation des investissements. Seul, il ne suffira pas à insuffler une nouvelle dynamique à la création de la richesse. L'investissement est, avant tout, une culture sociale et une vision institutionnelle qui dépassent aussi bien les textes que les personnes qui les conçoivent.
Les plus hautes autorités du pays ne cessent d'appeler l'administration et les autorités publiques à intervenir pour régulariser les dossiers d'investissement en suspens, d'accorder des facilitations aux investisseurs et de les accompagner pour encourager l'investissement et favoriser un nouveau départ économique. Ce nouveau projet de code des investissements va-t-il prendre en charge tous ces aspects qui constituent un véritable facteur de blocage de l'économie ?
L'investissement répond à une approche globale qui tient compte tant des dispositions sociétales donc des apporteurs des capitaux et leur aversion au risque des dispositifs institutionnels, politiques et culturels en présence. C'est dans la façon avec laquelle les contraintes perçues sont levées que dépendra le niveau d'engagements des entrepreneurs et des investisseurs à créer des entreprises, des emplois et de la richesse.
Les contraintes foncières, administratives, bancaires et fiscales sont celles qui freinent cet élan : la propriété foncière est très complexe et bureaucratique ; notre administration est lourde, peu réactive, hésitante et souvent coûteuse en temps et en argent ; notre système bancaire et financier est archaïque et peu porté sur la prise de risque ; les dispositifs fiscaux et parafiscaux sont complexes et moins attractifs notamment pour les grandes entreprises et les projets structurants. C'est à cela que doivent s'atteler les décideurs aujourd'hui. Par exemple, il ne se conçoit pas que le Conseil national d'investissement soit encore là à bureaucratiser les investissements et que les walis continuent à retenir, dans les tiroirs de leurs bureaux et sans raisons, des projets d'investissement. De même, les maires doivent être investis de plus de prérogatives pour participer à lever les contraintes foncières et administratives. Aussi, la place des investissements directs étrangers (IDE) doit être décomplexée et libérée, les dispositifs douaniers et la logistique à l'export déréglementés et professionnalisés, les mécanismes douaniers allégés et assainis.
Près d'un millier de projets d'investissement restés actuellement en suspens à cause d'obstacles de diverses natures, requièrent des solutions définitives. Avec la levée de ces blocages, des milliers de postes d'emploi pourront être créés dans différents secteurs d'activité, des zones d'activité seront redynamisées, les importations seront réduites, cela préservera les ressources en devises du pays... Pourriez-vous nous citer les écueils qui freinent les porteurs de ces projets ? Et quelles solutions préconiseriez-vous ?
Une autorisation administrative ne fait pas, à elle seule, un projet d'investissement ou une création d'emplois. Bien des préalables sont nécessaires à sa concrétisation. En sus des contraintes énumérées préalablement, tout le climat doit être assaini et préparé. La présence d'une infrastructure logistique et de transport de qualité, la maîtrise des circuits d'approvisionnement et le capital humain de qualité sont autant d'atouts mobilisables pour le succès de nos investissements.
La libération de l'initiative entrepreneuriale pour les jeunes Algériens demeure un grand défi et tous les blocages institutionnels et culturels doivent être dépassés. C'est l'approche systémique de l'investissement qui permettra de sortir de l'ornière du sous-développement industriel et commercial. Les approches isolées par secteur, où chaque acteur ou ministre conçoit à sa guise et indépendamment des autres sa stratégie et sa vision de l'économie, complique davantage la situation.
Pour tout dire, outre un texte de loi franc et dépourvu d'une langue de bois et élagué de tout faux nationalisme, c'est toute une refondation institutionnelle et un bouleversement cultuel qu'il convient d'opérer. C'est difficile et laborieux mais cela reste la seule issue. À ce prix, nous pouvons regagner une place dans la division internationale des processus productifs et regagner la confiance de l'Algérien.

Propos recueillis par : Badreddine KHRIS


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