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La gestion d'El Khalifa Bank au peigne fin
Au 7e jour du procès
Publié dans Liberté le 16 - 01 - 2007

Pour le 7e jour du procès de la caisse principale d'El Khalifa Bank, le tribunal criminel a poursuivi l'audition de Hamou Toudjene, directeur général adjoint chargé de la comptabilité, et entendu le chef de mission d'inspection, sous administration provisoire, ainsi que Mir Ahmed, inculpé et ancien inspecteur général adjoint.
Hamou Toudjene, qui occupait le même poste que Nekkache, a réitéré son propos, expliquant avoir demandé à Nekkache de rejeter les 11 écritures, entre sièges transmises par Akli Youcef, le DGA chargé de la caisse principale, censées régulariser la situation de la caisse principale. Il expliquera les relations difficiles avec la caisse principale. “La caisse principale à chaque fois qu'on demandait des états, ils nous répondaient que faute de comptable, ils ne pouvaient les faire.” Il assure avoir saisi par écrit à maintes reprises la direction générale. “Pas de réponse.” En l'absence des états de la caisse principale, ils se sont “contentés” des données transmises par la direction de l'informatique et relatives à l'exploitation des agences. Ce manque de données a créé un “état de suspens” au niveau de la comptabilité. Interrogé par la présidente sur les 11 ES incriminés, il dira avoir été “étonné” par la valeur des montants inscrits. “Ils étaient importants, très importants.”
Hamou Toudjene précisera avoir rencontré son P-DG à “trois” reprises, pour la signature par RAK d'un courrier adressé à la Banque centrale, puis lors d'une réunion à Hydra avec les commissaires aux comptes. En 2002, il a adressé à RAK un rapport sur “la conjoncture économique de la banque peu reluisante”, afin de prendre, précisera
M. Toudjene, les dispositions nécessaires. Il y avait, selon lui, “des risques majeurs évidents”. Le P-DG lui aurait répondu : “On verra après.” Toudjene répondra également sur les modèles 10, les documents comptables envoyés par KB à la Banque d'Algérie, il signalera également les retards enregistrés dans la transmission de ces données à l'autorité financière. Elles n'étaient pas non plus précises. Celles-ci n'étaient pas pour lui “erronées mais plutôt conformes aux données informatiques” qu'on lui transmettait.
Quant aux anomalies constatées dans la documentation comptable, il mettra en avant “l'augmentation importante des engagements des comptes à ordres, et des placements qui arrivaient à échéances. Ce qui entraînait des charges importantes ainsi que la masse salariale en constante augmentation et la faiblesse des produits”. Il citera également les sommes dégagées pour le sponsoring sportif et des clubs de football. “Ces sommes très importantes apparaissaient dans les bilans globaux”. Ces sommes étaient dégagées par les agences et la direction du personnel et des moyens. “Leur balance arrive chez moi avec les pièces justificatives. J'ai remarqué les salaires des joueurs un peu importants.” Il citera sur demande de Me Bourayou quelques exemples : “CRB, USMA, MCA…”.
Le salaire des joueurs pouvait atteindre, selon lui, jusqu'à “40 millions par mois”. Autre problème soulevé, l'arrivée à échéance des placements à termes et des bons de caisse. “Il y avait des intérêts énormes. Ce qui entraînait des charges pour la banque. Un client pouvait avoir, selon le placement, jusqu'à un milliard d'intérêt”. Questionné par un avocat de la défense sur le sponsoring de l'OM, il dira ne pas avoir connaissance, puisque cela ne transitait pas par la direction de la comptabilité. Il ne saura pas non plus le montant global des dépenses liées au déplacement de l'équipe marseillaise en Algérie.
Quant à l'existence d'éventuelles injonctions de la Banque centrale, il dira ne pas en avoir connaissance. Me Bourayou lui demandera le salaire de RAK et le moyen de paiement, il sera incapable de le préciser soulignant qu'il revenait à la direction du personnel et des moyens de définir les salaires. “Nous n'avions que le chiffre global, pas les détails…”. Il ne pourra pas non plus confirmer l'existence d'un compte au nom RAK.
Feu Allioui a ordonné une inspection approfondie de la caisse principale
Madjid Agaouar, ancien inspecteur d'El Khalifa Bank et qui est retraité du CPA, apportera aussi son témoignage. Il a fait partie de l'équipe d'inspecteurs installée par Mohamed Djellab, l'administrateur provisoire de KB. Il lui a été demandé de faire “un contrôle minutieux de la caisse principale”. Il devait en rendre compte à Mohamed Djellab et feu Mohamed Lazhar Allioui, le directeur général de KB. “Le 12 mars 2003, je me suis présenté à la caisse principale pour effectuer mon contrôle. Ce jour-là, nous n'avons pas trouvé à notre arrivée, Akli Youcef qui était à Hussein Dey pour le transport des fonds.” L'inspection a porté alors sur les moyens humains et matériels, la configuration de la caisse principale. Il y avait dans la grande salle une “dizaine” ou une “quinzaine” de caissiers, un micro-ordinateur, le matériel de télésurveillance et la salle des coffres. “Comme nous n'avions pu effectuer le contrôle, nous avons demandé à ce que les comptes soient arrêtés.” Madjid Agaouar expliquera également que la caisse principale de KB avait une annexe à Hussein Dey placée sous la responsabilité du caissier principal, Akli Youcef.
Pour lui, la caisse principale de Chéraga ne répondait pas aux normes. L'équipe d'inspection est repartie le 15 mars pour effectuer le “véritable travail” de contrôle. “Nous devions confronter le solde comptable avec les existants. On s'est réparti la tâche à 4. Nous nous sommes réunis en fin de journée pour tout reprendre. Il y avait une conformité entre le montant comptable et les existants physiques mis à part un déficit de 1 200 DA et un excèdent de 400 francs suisses.” Le chef de mission a remis à M. Allioui le compte-rendu de mission. C'est sur insistance de ce dernier que l'équipe est repartie. “Il manque quelque chose. Je veux que vous remontiez les écritures à compter du 26 février en arrière…”. C'est ce qu'aurait déclaré Med Allioui. C'est ce qui a permis à travers l'examen des écritures de trouver le déficit. Madjid Agaouar faisait partie de l'équipe d'inspection envoyée et rappelée au niveau de la caisse principale. La grande différence entre 2000 et 2003 est, selon lui, “qu'il y avait en 2000 des responsables au-dessus du DG qui pouvaient empêcher l'inspection ; alors qu'en 2003, il y avait un responsable de Khalifa qui assumait totalement, M. Djellab, et que personne ne pouvait l'arrêter”. Il estimera que les 11 ES auraient pu être découverts même si M. Nekkache ne les lui avait pas montrés. Toutefois, il ne répondra pas à la question posée par un avocat lui demandant pourquoi le “débouclage” n'avait pas été effectué sur le compte de RAK au lieu de les laisser en suspens. Une réponse qu'il a laissée au liquidateur et à l'administrateur.
“Je ne connaissais pas le contenu…”
Le tribunal a par la suite entendu l'inculpé Ahmed Mir. Il a été recruté en 2000 en qualité d'attaché à la direction générale de l'établissement. Détenteur de la bi-nationalité, algéro-canadienne, diplômé, il résidait auparavant au Canada. Il a été nommé en juin 2000 inspecteur général adjoint de KB. Il faisait partie de l'équipe d'inspection qui a été diligentée à l'agence de Chéraga et à la caisse principale mitoyenne à cette époque.
La première s'est déroulée sans incident, la seconde a avorté. “Quand on est arrivé à l'agence, on nous a informés que M. Allioui nous demandait de quitter immédiatement les lieux. Je ne comprenais pas pourquoi.” Il affirme que son responsable, Youssefi Benyoucef, devait faire un rapport à ce sujet qu'il n'a “jamais” vu. Il avait rencontré RAK à plusieurs reprises que ce soit à la DG, à l'inspection générale ou lors des voyages. La présidente du tribunal l'interrogera sur le fait qu'il ait retiré en 2002 pour RAK de l'argent à la caisse principale. “J'étais à mon bureau. Il m'a téléphoné me demandant si ça ne me dérangeait pas de passer récupérer une commission chez M. Akli à l'agence de Chéraga. Je n'y voyais pas d'inconvénient.” À son arrivée à l'agence, il a été reçu, précisera-t-il, par M. Akli dans l'un des bureaux de l'agence et pas à la caisse principale. “Un sac était prêt. Il m'a dit que c'était de l'argent. Le montant était de 5 millions de DA. J'ai demandé s'il y avait un reçu à signer. Face à sa réponse négative, j'ai demandé à signer une décharge en bonne et due forme que j'ai rédigée stipulant que je prenais cette somme sur demande de RAK à qui je devais la remettre. Je ne pouvais prendre.” Il s'agissait pour lui de “protéger le contenu”. Il a déposé l'argent chez RAK au Chemin Mackley. “Je le lui ai remis à la porte.” Interrogé par la présidente sur cette pratique et si elle était normale, Ahmed Mir répondra : “Pas du tout. J'avais jamais touché une telle somme. ça m'a fait quelque chose.” La magistrate insistera sur la “preuve” garantissant qu'il a bien retiré cet argent pour RAK et qu'il le lui avait bien remis. “Il aurait réagi, porté plainte à ne pas voir une somme pareille arriver. Chose qui n'a pas été faite.” Au jour d'aujourd'hui, lancera la présidente. L'inspection générale a été réorganisée à compter de 2000, elle n'avait plus de contrôle sur les caisses centrales, juste les agences.
Quant à la provenance de l'argent retiré, il ne pouvait en garantir la sortie de la caisse principale. Il ne l'a fait qu'une seule fois et il ne savait pas, assure-t-il, que la commission portait sur l'argent. “C'était vraiment circonstanciel. Sincèrement avec tout le recul et avec ce qui m'est arrivé depuis, je ne l'aurais pas fait si je l'avais su.”
Ses affirmations ont été confortées par la confrontation avec Akli Youcef, caissier principal. Celui-ci a affirmé, RAK l'a appelé pour l'informer que “Mir Ahmed viendrait chercher l'argent pour le lui remettre.” Cela s'est passé une “seule et unique fois”, assure-t-il, précisant que Mir Ahmed a été “surpris” du contenu et qu'il a insisté pour signer une décharge.
Samar Smati


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