La rentrée sociale de cette année survient dans une conjoncture très particulière, avec, notamment, les dernières augmentations des produits de première nécessité, le tout ajouté à la rentrée scolaire et à ce mois sacré de Ramadhan. Ces trois facteurs qui se sont conjugués pour augmenter les charges pesant déjà lourdement sur le budget de nombreux citoyens, en majorité de pauvres retraités et autres chômeurs sans perspectives. Cette situation les oblige à user de tous les expédients pour se tirer d'affaire et se procurer de quoi nourrir et vêtir leurs enfants scolarisés. Et au vu des prix affichés, ce ne seront pas les maigres pensions ou les salaires de misère qui leur permettront de les satisfaire en vêtements neufs. Heureusement qu'existe la solution d'“el-balla”, ce gros ballot de friperie importé d'outre-mer. Une aubaine pour ces pauvres qui affluent quotidiennement vers les nombreux magasins du “cheyfoune” bien connus de la capitale de l'Ouarsenis. C'est là, accompagnés de leurs chérubins, qu'ils peuvent les habiller de pied en cap pour un prix qui reste à leur portée. Satisfaits de cette bouée de sauvetage, les intéressés songent déjà à l'utiliser pour la prochaine fête de l'Aïd El-Fitr, marquant la fin du Ramadhan. En attendant, la plupart d'entre eux remercient l'Etat d'avoir bien voulu prendre en charge la gratuité des livres scolaires qui, normalement, coûtent les yeux de la tête, sans oublier l'apport de la prime de scolarité. Cela leur permettra de consacrer le reste de leur maigre budget aux dépenses culinaires du Ramadhan. ABED MEGHIT