Lors d'un point de contrôle à l'entrée de Blida, les éléments de la brigade de gendarmerie ont appréhendé dans le bus reliant Alger à Tlemcen, deux africains (un Camerounais et un Malien) en situation irrégulière. Cette présence a permis de lever le voile sur les nombreux réfugiés subsahariens qui ont fui leur pays. Alors que la règlementation prévoit que ces réfugiés ne doivent en aucun cas dépasser certaines wilayas du Sud algérien sans autorisation, plusieurs localités du Nord du pays, constatent ces derniers temps la présence massive de ces africains qui ont quitté leur pays. Si par le passé, les Maliens et les Nigériens que l'on croisait dans les rues de plusieurs communes du territoire national, exerçaient pour la plupart dans des chantiers de construction, ou comme cordonniers, pour s'acheter un billet d'avion pour rejoindre l'Europe, depuis les évènements que connaît l'Afrique subsaharienne, et en particulier le Mali, plusieurs familles ont traversé la frontière à la recherche d'une survie. Au niveau de la wilaya de Blida, c'est aux marchés et des gares routières que ces familles ont pris position. A El-Affroun, des familles entières maliennes sont arrivées ces derniers temps après avoir traversé plusieurs localités de l'Ouest du pays selon certaines d'entre elles. Les habitants de la localité déjà frustrés par l'absence d'hygiène, n'arrivent pas à comprendre pourquoi les autorités locales ne prennent pas les mesures nécessaires pour cet afflux. «Le jour, ces malheureux se dispersent à travers les quartiers à la recherche d'une subsistance, et le soir ils se regroupent sous des abris», nous dira un citoyen de la localité, qui déplore cependant les agissements de certains jeunes qui ne manquent pas de harceler les femmes pour la plupart non préparées à une telle situation. Au chef-lieu de la wilaya, si les hommes partent tôt le matin à la recherche d'un travail, les femmes sillonnent les rues de la cité accompagnées de leurs enfants qui ne manquent pas une occasion pour accoster les commerçants ou les passants en leur demandant une pièce de monnaie. Mais, très rare celui ou celle qui met la main à la poche, nous a affirmé une femme malienne. A la gare routière qui n'a de nom que l'emplacement des bus et des taxis, une femme qui vient d'arriver avec ses trois enfants a pris position sous les abris du marché ce qui lui permet d'éviter de passer la nuit à la belle étoile. D'autres Maliens et en particulier les hommes habitués à vivre en promiscuité louent des places dans les garages. En voyant une fillette d'environ 5 ans qui tentait d'obtenir une pièce d‘un passager, une citoyenne qui se trouvait à bord d'un bus où elle venait de prendre place, s'est dite indignée de voir ces familles et surtout leurs enfants affamés, avant de donner une pièce à la fillette tout en promettant à la mère de lui ramener des vêtements. Une question se pose, pourquoi n'a-t-on pas prévu des centres de regroupement au niveau des wilayas de Tamanrasset, Adrar et Illizi afin d'éviter à ces malheureux d'être à la recherche d'une vie décente.