La gestion économique du pays semble être selon les révélations du département ministérielle tunisien la priorité absolue du gouvernement provisoire qui se retrouve devant la persistance de la crise économique et financière en Tunisie. Le budget de 2014 souffre d'un trou de 4,5 milliards de dinars, que les autorités comptent combler à travers des sollicitations de fonds et de soutien financier «des pays frères et amis» et autres bailleurs de fonds - d'où la récente tournée de Mehdi Jomaâ dans le Golfe et son actuelle visite aux Etats-Unis- ainsi que le lancement prévu vers la fin de ce mois d'avril d'un emprunt national. Le gouvernement annonce également une levée totale de la subvention sur le prix du ciment, et une levée progressive de la subvention sur les hydrocarbures, notamment pour les gros consommateurs. Des lourdes charges pesant d'ores et déjà sur le budget de l'Etat poussent le gouvernement de Marzouk à trouver certaines manœuvres afin de sortir de cette grande crise financière. La Tunisie qui a échoué à repenser sa politique économique et à mener des réformes structurelles pourtant indispensables dès la première période de la révolution, à cause notamment d'une situation sociale explosive à laquelle étaient confrontés les différents gouvernements qui s'y sont succédé, est en train de subir une politique de relance basée grandement sur l'endettement. Aux commandes depuis plus de quelques mois, le gouvernement actuel continue sur la lignée des précédents gouvernements, et se jette dans le piège des bailleurs de fonds, notamment le FMI et la Banque mondiale. Ces institutions financières maintiennent jusque-là leurs engagements envers la Tunisie. La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a déclaré au cours de son entretien avec Mehdi Jomaâ que le Fonds monétaire international continuera à accompagner la Tunisie dans ses réformes. Laurent Fabius et Frank Walter Steinmeier en visite en Tunisie Laurent Fabius a déclaré que deux termes résument sa visite conjointe les 24 et 25 avril en Tunisie, avec son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier. Il s'agit de «la confiance et la mobilisation». «Confiance dans la façon dont vous abordez les questions économiques, ainsi que dans votre façon d'aborder le problème de sécurité intérieure, et celle liée à la situation difficile en Lybie», a-t-il dit en substance, lors d'une conférence de presse conjointe avec ses homologues allemand et tunisien. Il a affirmé aussi que la France et l'Allemagne souhaitent être aux côtés de la Tunisie dans tous les domaines : la lutte contre le terrorisme, le développement des régions, le soutien à la société civile de la relance de l'économie. Soit note-il un financement de soutien de 500 millions d'euros d'assistance, dont 345 millions de prêt sur trois projets d'infrastructure majeurs pour le développement des territoires, le réseau ferré du Grand-Tunis, la rénovation ferroviaire du triangle du phosphate ainsi que l'équipement des ports de Radès la Goulette et Bizerte. 150 millions d'euros sont en cours de décaissement par l'Agence française de développement pour la réalisation de plusieurs projets de réhabilitation des quartiers populaires, d'adduction d'eau et d'assainissement dans les zones défavorisées. Une conversion de 60 millions d'euros de dettes tunisiennes en investissements est annoncée par le chef de la diplomatie française, soit 1 300 entreprises françaises qui représentent 125 000 emplois. Les investissements français ont créé plus de 3 800 emplois en 2013. Sur le plan sécuritaire, il a indiqué qu' «il y a eu des discussions avec nos amis tunisiens sur les méthodes, les moyens et les équipements pour assurer la sécurité . Il faut savoir que l'UE vient de débloquer 300 millions d'euros d'aide macro-financière pour la Tunisie pour faire en sorte que l'aide européenne se traduise aussi dans ce qu'on appelle une politique européenne de voisinage adaptée aux attentes tunisiennes pour la période 2014/ 2021 actuellement en négociation. De son côté le chef du gouvernement Mehdi Jomaâ a exposé à ses hôtes européens les pas franchis par la Tunisie sur la voie de la transition démocratique et sur les échéances de la prochaine étape dont la plus importante est la tenue d'élections avant la fin de l'année en cours. Il a également évoqué les défis économiques auxquels fait face la Tunisie. Un grand projet du Réseau ferroviaire rapide de Tunis ( RFR ) et les lignes D et E (tranche 1)soutenues par la France, l'Allemagne et les institutions européennes. Le RFR prévoit à terme cinq lignes sur 86 km et une capacité de 600 000 passagers par jour pour un coût initial estimé à 1,5 milliard d'euros. Les travaux en cours portent sur la création des lignes D et E sur 18 km pour une capacité de 35 000 voyageurs par jour. Ces lignes desserviront les banlieues ouest du Grand -Tunis. L'Etat a délégué à la société RFR, créée en juillet 2007, la réalisation du programme d'investissements. L'exploitation du réseau sera ensuite confiée à la Société nationale des chemins de fer tunisiens ( SNCFT ). La mise en service de ces lignes est prévue pour 2017. Quant au coût de la réalisation des lignes D et E, il est estimé à 550 millions d'euros. RFR (rails, signalisations, équipements d'exploitation) sera réalisé par l'entreprise française Colas Rail, en groupement avec la filiale autrichienne du groupe allemand Siemens et l'entreprise tunisienne Somatra, indique-t-on de source médiatique.