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Huit propositions pour la relance économique en Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 06 - 2018

Les batailles futures certes difficiles mais pas impossibles ayant d'importantes potentialités pour le développement en Algérie face aux bouleversements géostratégiques mondiaux entre 2018/2030 irréversibles tant dans le domaine politique, militaire, économique qu'énergétique, seront conditionnées par la bonne gouvernance et la valorisation du savoir.
Proposition 2 : efficacité de la dépense publique et aller vers la décentralisation. Le retour de la croissance passe donc par une plus grande efficacité des dépenses publiques en ayant une vision à moyen terme de la maîtrise des dépenses. Pour plus de transparence et de suivi de la dépense publique, il est souhaitable de ne plus revenir au fonds de régulation des recettes qui s'est épuisé fin 2017, établir la loi des finances selon le cours moyen du marché et instaurer une caisse pour les générations futures en cas d'excédent des recettes d'hydrocarbures.
Il s'agira également de rétablir le contrôle de la Cour des comptes qui doit être au-dessus des institutions de contrôle dépendant de l'exécutif la laissant sous la coupe de la présidence comme actuellement ou sous la coupe du Parlement et de dynamiser le Conseil national de la concurrence notamment par l'efficacité de la procédure d'investigation antitrust.
Proposition 3 : lutte contre la bureaucratie : intégrer la sphère informelle. La sphère informelle qui contrôle 40/50% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments de marché des produits de première nécessité y compris le textile/cuir est le produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des différents appareils de l'Etat. Il s'agit de l'intégrer par des mécanismes économiques en lui redonnant confiance au moyen de la délivrance des titres de propriété et non par des mesures administratives qui ont l'effet contraire. Dans ce cadre la finance islamique qui se fonde sur le partage des risques et des profits peut faciliter cette intégration.
Proposition 4 : contrôle transparent- adaptation au droit international et allègement des procédures administratives. La coordination entre la norme nationale d'où de nombreux litiges entre l'Algérie et bon nombre de compagnies étrangères au détriment souvent de l'Algérie, et la norme internationale est mal organisée. Cette complexité du droit crée une insécurité juridique préjudiciable aux citoyens, notamment les plus modestes, aux entreprises et à la croissance. Un droit incertain inhibe les initiatives des entrepreneurs.
La situation devient critique : le volume des textes applicables a plus que doublé et la majorité d'entre eux au moins n'étant pas appliqués. Face à cette accumulation, le Parlement n'est pas encore armé pour exercer son contrôle. Ces problèmes ont un impact direct sur la croissance. Dans ce cadre, je préconise de publier immédiatement les décrets d'application, dont le projet aura été soumis, en même temps que le projet de loi au parlement pour gagner du temps.
Créer un comité pour une meilleure gouvernance chargé de faire chaque trimestre des propositions publiques sur les simplifications administratives et législatives opportunes. Ce comité proposera des suppressions de dispositions législatives ou réglementaires devenues obsolètes. Comme il s'agira de généraliser le e-administration qui joue un rôle bien plus général sur le climat général des affaires, sur les coûts administratifs supportés par les entreprises et les particuliers ainsi que sur l'amélioration de la qualité et de la valeur ajoutée des services. Enfin il s'agira de dépénaliser l'acte de gestion et moderniser la gestion des projets en reconnaissant aux chefs de projet un statut qui transcende les clivages administratifs et fasse reconnaître l'importante part de risque d'une telle fonction.
Proposition 5 : revoir la gestion des caisses de sécurité sociale. Le danger en cas de chute brutale du cours des hydrocarbures est l'implosion des caisses de sécurité sociale. Il s'agira de moduler la franchise médicale en fonction du revenu et de revoir la gestion des caisses de sécurité sociale en clarifiant le rôle respectif des administrateurs (gestion) et des partenaires sociaux (orientations stratégiques, conseils de surveillance) dans les organes de direction des caisses de sécurité sociale. Dans ce cadre est urgent de mesurer l'efficience et la qualité du système de soins ainsi que de rationaliser la gouvernance des hôpitaux.
La mise en place d'un système transparent et accessible permettant la comparaison des différentes structures de soins sur une base objective doit constituer un outil efficace d'aide au choix et à la décision des patients et d'appui au pilotage de ces structures. Ce système devra comporter des indicateurs de coûts et de résultats (taux de mortalité, taux de maladies nosocomiales, temps d'attente moyen aux urgences, taux de reprise suite à opérations) et l'urgence de rationaliser la gouvernance des hôpitaux publics dont la gestion est souvent anarchique alors que les compétences existent.
Proposition 6- pour une transition énergétique de l'Algérie. Si l'humanité généralisait le mode de consommation énergétique des pays riches, il nous faudrait les ressources de 4 ou 5 planètes d'où l'urgence d'une adaptation pour un nouveau modèle de consommation. Il faut être réalist et d'éviter une vision unilatérale car les fossiles classiques demeureront encore pour longtemps la principale source d'énergie.
La transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires ? Pour le cas Algérie au rythme de la consommation actuelle du fait des subventions et des exportations, l'Algérie serait sans pétrole et gaz traditionnel horizon 2030 au moment où la population sera d'environ 50 millions d'habitants rendant plus urgent la transition énergétique dont les énergies renouvelables. Car le réchauffement climatique est une réalité amère, ce qui nécessite à l'avenir le développement d'industries écologiques à valeur ajouté en premier lieu le recyclage des déchets.
Proposition 7- Dynamiser la Bourse d'Alger. Il ne peut y avoir de bourse sans la concurrence, évitant les instabilités juridiques et donc un Etat de droit. Cela n'est pas facile comme le démontre d'ailleurs les scandales financiers au niveau mondial supposant de la transparence, une bourse devant se fonder sur un système bancaire rénové. Il ne peut y avoir de bourse sans la résolution de titres de propriété qui doivent circuler librement segmentés en actions ou obligations renvoyant d‘ailleurs à l'urgence de l'intégration de la sphère informelle par la délivrance de titres de propriété et sans des comptabilités claires et transparentes calquées sur les normes internationales par la généralisation des audits et de la comptabilité analytique afin de déterminer clairement les centres de couts pour les actionnaires.
Transitoirement comme amorce, nous proposons une privatisation partielle de quelques champions nationaux pour amorcer le mouvement et la création de fonds de private P/P pour sélectionner quelques entreprises privées en vue de leur introduction ultérieure en bourse. On pourrait mette en bourse : 10% de Sonatrach ; 10 à 15% de BEA ; 10% de Sonatrach ; 15% de Cosider et 15% de CPA. Cette mesure permettrait de réduire leur charge administrative. Dans le même cadre, il serait souhaitable de soumettre les petites PMI/PME à à un régime fiscal et social spécifique notamment pour ceux dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 10.000.0000 DA avec un prélèvement libératoire de 10 à 15 % assimilable à l'impôt dur le revenu, se substituant à tous les impôts directs.
Septièmement, alléger la procédure des 49/51% pour le partenariat avec l'étranger pour les activités non stratégiques à lister dont les petites et moyennes entreprises, en introduisant la minorité de blocage d'environ 30% et l'obligation d'un transfert technologique, managérial et d'une balance devises positives.
Huitièmement, faire un bilan de al règle des 49/51% et du crédit documentaire Crédoc qui n' ont pas permis de limiter la facture d'importation, ni de dynamiser le tissu productif et réintroduire le Remdoc pour certaines petites et moyennes entreprises et donc adapter ces règles aux besoins du tissu économique algérien. Le gouvernement a, certes, relevé à 4 millions de dinars la possibilité du recours au paiement libre pour les importations urgentes de matières premières ou de pièces de rechange mais cela reste insuffisant.
3.- Quelle conclusion ? Une plus grande rigueur budgétaire s'impose par la lutte contre les surcoûts et la corruption. Concernant l'endettement, grâce au remboursement par anticipation, la dette extérieure qui était de de 22,70 en 2001, l' endettement est faible, 20% du PIB, la dette extérieure 2,5% du PIB, le secteur bancaire reste capitalisé, le ratio de solvabilité étant de 17% au 01 janvier 2017 et les réserves de change ont clôturé à environ 97 milliards de dollars fin 2017 (hors réserves d'or d'une valeur de 7 milliards de dollars), laissant une marge étroite de manœuvre pur trois ans.
Mais l'Algérie devra procéder forcément à des ajustements économiques et sociaux douloureux, si le pays veut éviter de revenir aux années 1990 et donc avec l'épuisement des réserves de change au FMI. -Gouverner c'est prévoir. Evitons de vendre des rêves en disant la vérité, rien que la vérité, sans sinistrose, ni autosatisfaction source de névrose collective. Personne n'a le monopole de la vérité et personne n'a le monopole du nationalisme.
Ce qui rassemble les Algériens est beaucoup plus important que ce qui les divise, devant avoir pour objectif stratégique les intérêts supérieurs de l'Algérie et seulement les intérêts supérieurs de l'Algérie. Cultivons la culture de la tolérance et sachons respecter les idées d'autrui. En ce XXIe siècle, le nationalisme des algériennes et des algériens se mesurera par leur capacité à accroitre la valeur ajoutée locale et internationale condition d'atténuation des tensions sociales.
Il faudra être pragmatique, ni un libéralisme sauvage qui n'existe nulle part ni un étatisme intégral paralysant devant concilier efficacité économique et une très profonde justice sociale qui elle même renforce l'efficacité économique renvoyant au management institutionnel et des entreprises solidaires. L'Algérie peut, sous réserve d'une nette volonté politique de réformes structurelles, du développement des libertés dans tous les domaines dont la liberté d'entreprendre, loin de tout monopole publique ou privé, étant appuyé par un Etat régulateur fort, mais fort de sa moralité peut réaliser la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales.
Pour terminer, fils d'un grand moudjahid qui a fait quatre années de prisions entre Lambèse et El Harrach, je tiens à me recueillir à la mémoire de nos valeureux martyrs qui nous ont permis une Algérie libre.
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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