Samedi dernier, la commune d'Ath Yenni, située dans la wilaya de Tizi Ouzou, a célébré une personnalité remarquable : Djoher Amhis Ouksel, écrivaine, pédagogue et doyenne des lettres algériennes. Cet hommage a été organisé par l'Assemblée populaire communale, en partenariat avec le comité communal des fêtes et l'Association des Amis de la Rampe Louni Arezki de La Casbah. L'événement, qui s'est tenu à l'espace culturel ''Mouloud Mammeri'', a rassemblé amis, proches, intellectuels et figures culturelles. Le maire d'Ath Yenni, Abdellah Djenane, a ouvert la cérémonie en saluant le parcours exceptionnel de cette femme de lettres. «À 97 ans, Djoher Amhis Ouksel est une source de fierté pour notre commune et pour l'Algérie toute entière. Après une carrière remarquable dans l'enseignement, elle a enrichi la littérature algérienne par une œuvre précieuse», a-t-il déclaré. Un parcours marqué par la culture et l'enseignement Djoher Amhis, née en 1928 à Ath Yenni, a consacré sa vie à l'éducation et à la littérature. Après avoir suivi une formation à l'Ecole normale de Miliana en 1945, elle débute comme enseignante avant de gravir les échelons pour devenir inspectrice de l'Education. En parallèle, elle s'investit dans la littérature, explorant et analysant les œuvres d'auteurs algériens majeurs tels que Mouloud Mammeri, Mohammed Dib et Assia Djebar. Son approche pédagogique vise à initier la jeunesse à la littérature algérienne avec passion et plaisir, comme en témoignent ses ouvrages regroupés sous le titre ''Lectures''. Ces travaux, publiés principalement chez Casbah Editions, sont devenus des références incontournables pour comprendre et apprécier le patrimoine littéraire national. Des témoignages riches et émouvants Tout au long de la journée, les invités ont partagé leurs témoignages sur l'impact de Djoher Amhis Ouksel sur le paysage littéraire national. Belkacem Ouksel, son cousin, a exprimé sa fierté : «Elle a honoré notre région et notre pays à travers son œuvre et son engagement. Nous lui souhaitons une longue vie», a-t-il déclaré. Ahcène Metref, impliqué dans l'organisation de l'événement, a salué cette femme multidimensionnelle : essayiste, poétesse et fervente défenseuse de l'identité culturelle algérienne. Hacène Helouane, maître de conférence à l'Université de Tizi Ouzou, et Salem Ait Ali Belkacem, président du Salon du livre amazigh, ont également souligné son rôle déterminant dans la promotion de la culture amazighe et algérienne. L'hommage a aussi été marqué par la projection d'un documentaire intitulé ''Djoher Amhis, une femme d'exception''. Réalisé par Malek Amirouche, ce film retrace la vie et le parcours de cette femme hors du commun. Enfin, la journée a été ponctuée par des références à son dernier ouvrage, ''La dame d'Ighil Ali'', dans lequel elle met en lumière la vie de Fadhma Ath Mansour Amrouche. Plusieurs foois distinguée, Djoher Amhis Ouksel a notamment reçu le Prix Mahfoud Boucebci en 2012 et le Prix de la Fondation Nedjma en 2013.
