Merad reçoit l'ambassadrice du Royaume des Pays-Bas en Algérie    Sonatrach: le pétrolier "In Ecker" effectue une opération de sauvetage au large des côtes italiennes    Merad reçoit l'ambassadeur de l'Etat de Palestine en Algérie    Finalisation prochaine des procédures de création d'une compagnie spécialisée dans le transport aérien domestique    Prix des Nations unies-Nelson Mandela: la candidature marocaine est une "insulte à l'héritage de cet illustre combattant contre l'oppression"    L'AAPI reçoit une délégation d'investisseurs omanais    La feuille de route de Walid Sadi pour « un véritable modèle de professionnalisme dans le football algérien »    Clôture à Alger du premier Symposium international algérien de la Sculpture    Des organisations françaises appellent à la reconnaissance des crimes coloniaux    Adoption d'une approche réaliste pour concrétiser un véritable modèle de professionnalisme dans le football    CHAN 2025/Algérie-Gambie: la délégation gambienne rate son vol pour Alger    Le ministre de la Santé supervise à Djelfa le lancement de projets de réalisation de trois hôpitaux    La préservation de la dignité du citoyen est une priorité absolue dans le programme du président de la République    Enseignement supérieur: mesures pratiques pour la modernisation de l'université algérienne    La gestion totale des structures de la jeunesse tributaire d'une autorisation du ministère    Alger: coup d'envoi de la caravane de la Mémoire nationale    Inauguration et baptisation de plusieurs infrastructures aux noms de chouhada et de moudjahidine dans l'Ouest du pays    L'ancien ministre Hamid Sidi Saïd n'est plus    FAF: inauguration du mini-terrain "FIFA Arena" à Alger    Journée nationale de la mémoire: l'exaltation de la mémoire nationale, la plus sincère forme de fidélité aux martyrs et aux moudjahidine    Larbaoui reçu à Freetown par le Président sierra-léonais    Mise à l'honneur des métiers artisanaux avec la première édition du concours « Sika Carreleur Compétition »    L'Inter Milan en finale après un match légendaire face au Barça    Les réfugiés victimes d'extorsion, de vol et de violence sexuelle    Sit-in des travailleurs (CTA) de ''ERGR Aurès'' devant le siège de la wilaya    «On a besoin de nos supporters à Annaba»    Entre barbouillage pictural et maquignonnage culturel    L'autre visage de la Libération    Le criminel Netanyahou se présente pour la 28e fois devant le tribunal pour corruption    La FAF averti, des supporters s'interrogent    Saadaoui s'engage à incarner une école moderne et des conditions de scolarisation décentes    Bruno Retailleau a contribué à répandre la haine anti-musulmans    La vente des moutons roumains et espagnols lancée    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    L'intérêt national, avant tout    Le projet de loi présenté à l'APN    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une peur est née, elle est «bleue»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 04 - 2009

Qui a peur ? Tout le monde. Qui fait peur ? Tout le monde. Sans que l'on se rende compte, une sorte de maccarthysme est née en Algérie ces derniers temps, dans le dos de tous. On y a peur non pas de la mort, du terrorisme, du kamikaze aveugle, de la faim ou des cafards, mais de se rendre visible par des traits non conformes à la tendance générale de la Moubayâa.
Le droit de dire ce que l'on pense et de ricaner du politique en le jugeant à peine plus utile qu'une blague carnivore, a été le plus gros acquis des années 90. Il se retrouve aujourd'hui réduit dans des espaces offshore comme les rédactions des journaux, les cercles d'amis et la confession dans les cafés. C'est comme si après la domestication du droit de vote libre, on a réussi à domestiquer les avis informels des Algériens de base.
Il y a de la terreur chez le premier cercle des fonctionnaires de l'Etat qui ont peur qu'on sache qu'ils ne veulent pas voter ou « soutenir ». Il y a aussi la peur chez les associations, les chefs d'entreprises, les walis qui peuvent être pendus pour mauvais scores, dans les écoles et un peu partout finalement. Ne pas voter dans « le bon sens » par exemple, n'est plus un droit et encore moins une négligence, la conséquence d'une grasse matinée, un oubli involontaire ou une décision de se laver les mains, mais la preuve d'un antinationalisme condamnable, une traîtrise antérieure à 1962 et le plus sûr moyen de se voir couper les vivres, fiché, exclu des appels d'offres, poursuivi par des narines féroces ou inculpé par le tribunal néo-boumediéniste qui se crée sous nos yeux sans que personne y voie une menace.
La mémoire plus courte que les mains, un peuple oublie vite comment se créent les dictatures les plus dures : par passivité. Sans que personne frappe ou décapite, une peur vient au monde, se transforme en terreur, puis en hystérie et, sans décisions directes de qui que ce soit, une partie du peuple s'en prend à l'autre au nom d'une chefferie qui a à peine ouvert la bouche. D'ailleurs, la mécanique est connue : le chef dit un mot en murmure, son second l'interprète comme une injonction, le troisième expliquera à ses pairs qu'il faut frapper, le quatrième le fait, le cinquième se met à torturer pour obtenir des aveux, le torturé donne des noms qui n'ont rien fait, leurs familles se vengent, le peuple se divise, une terreur naît et cela s'appelle la terreur.
Le maccarthysme est encore discret en Algérie mais il est là ; on n'y chasse non plus le rouge, mais le pervers incolore. C'est-à-dire tous ceux qui n'aiment pas la couleur bleue, déclarée couleur de ralliement. Qui a peur aujourd'hui ? Le wali qui ne fait pas 120%, l'administrateur qui ne vote pas deux fois, le SG de l'association qui ne colle pas les affiches, le chef de la petite entreprise de bols d'air qui « n'aide » pas, le comité de soutien qui ne réunit pas assez de bus pleins de gens, le notable qui ne donne pas ses moutons, l'investisseur qui attend le permis de construire, le directeur de campagne qui n'a pas mobilisé ses enfants, etc.
Cela commence ainsi : un jour, tout le peuple aura peur. D'une seule personne ! Pourquoi ? Parce que le peuple a été convaincu qu'il n'est personne. C'est simple.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.