Redjimi Lazhar, un enfant de la ville, a répondu à l'appel des vieux supporters de l'ASK, en reprenant la barre technique de l'équipe restée vacante après le départ de l'entraîneur Terraï Abderrachid. « Comment rester insensible à cet appel alors que l'équipe était livrée à elle-même et abandonnée de tous ? », a-t-il répondu lorsque nous lui avons posé la question. En évoquant la situation actuelle de l'équipe des « Diables rouges », il a pointé du doigt les querelles de clocher opposant les anciens et les actuels dirigeants, les membres de la société sportive et ceux du club amateur, en fait, tout ce beau monde qui s'entredéchire pour avoir le monopole du contrôle du club. « Et cela a créé une instabilité permanente, d'autant plus que les joueurs n'ont pas été payés depuis sept mois », a-t-il déploré. Les membres de la SPA ayant échoué à assurer des rentrées financières permanentes ont fini par déposer les armes. Un directoire a été mis en place, mais il s'en est allé lui aussi après la reprise du championnat. La mise en place d'un autre directoire a également échoué. Cette valse n'en finissant pas a rejailli fatalement sur la stabilité de l'équipe où les joueurs sont livrés à eux-mêmes. « La dernière grève déclenchée par les joueurs mardi dernier en refusant de s'entraîner a été pour beaucoup dans la baisse de régime actuelle. Et lorsqu'ils ont repris les entraînements pour préparer le déplacement à Hadjout, l'effectif n'était pas au complet du fait que beaucoup de joueurs étaient grippés », a signalé l'entraîneur. Et pour éviter une éventuelle grève, les dirigeants se sont procurés 400 millions de centimes qui ont servi à régler tout juste un mois de salaire. « Mais cela n'a pas suffi, puisqu'à Hadjout, l'arbitrage fut nettement partial, sans oublier les perturbations subies à El-Khroub et à l'état physique déplorable de la moitié de l'effectif. Tous ces paramètres ont contribué à la défaite subie devant l'USMMH vendredi dernier », a-t-il souligné. « Je vous dis franchement que si les dirigeants de l'ASK ne cessent pas leurs querelles et consentent à s'unir, même provisoirement, il sera très difficile cette fois-ci d'assurer le maintien en Ligue 2 ». Et d'ajouter en guise d'avertissement « que si rien ne change à la situation actuelle, je finirai par jeter l'éponge parce que je n'arrive plus à convaincre un joueur de travailler et d'avoir un bon rendement alors qu'il n'est pas payé depuis sept mois. Et pourtant, il suffit de gagner seulement cinq matchs à domicile et de grappiller quelques points à l'extérieur pour assurer le maintien », a estimé l'entraîneur.