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La multiculture et la dignité
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 25 - 02 - 2016

Ecrire dans une seule langue pour un auteur de talent confirmé ou avéré équivaut à jouer au football avec un seul pied, une sorte d'athlète unijambiste, pour paraphraser un ancien commentateur de radio.
Lire des ouvrages se rapportant à la seule langue Arabe et, par extension, en exclusivité au monde Arabe, hormis ceux qui disent être vraiment fascinés par sa grande richesse linguistique, ses osées métaphores, ses majestueuses pratiques de sa fabuleuse rhétorique, ses vers couplés qui riment ensemble pour mener à terme le poème qu'ils enfantent, revient donc à n'ausculter ou décortiquer le monde de notre univers que d'un seul œil ou juste sous un tout petit angle ; celui qui nous semble être le mieux approprié pour le faire !
Embrasser l'unique culture du monde qui nous entoure ou juste celle à laquelle nous appartenons renvoie forcément à cette idée préconçue des plus vieux de la famille de ne rendre visite si fréquemment qu'à la seule chambre qu'ils occupent effectivement, sans jamais lever leur regard sur notre environnement qui nous compte parmi ses nombreux administrés.
Distiller par bribes, au travers des voix, des vers, des actes et des comportements, à chaque fois que de besoin, des pans entiers de notre immense patrimoine culturel immatériel par le biais des seuls canaux de communication que nous dominons ou utilisons à bon escient est-il suffisant à réellement mieux exporter ce qui nous parait être le plus à même de mieux traduire la grande richesse de notre histoire ?
Et si l'art d'écrire est-il si savamment assimilé à toujours souffler à pleins poumons l'air du pays, le secret de ses entrailles, les douleurs autant que les joies de son peuple, pour celui qui sait à merveille manier la plume de manière à la faire si souvent chanter et danser sous le charme des mots qu'elle transcrits, que doit-on alors dire du métier de celui qui le transpose ou ose juste le transférer dans une autre langue que la sienne ?
Est-il à créditer des mêmes compliments de grand mérite et honorables qualificatifs que le premier ? Aura-t-il produit, lui aussi, un quelconque besoin de culture au sein de cette contrée souvent si éloignée, parmi ce peuple qui ne parle pas la langue arabe, pour au final connaitre, lui aussi, le plus profond de ses grands et impénétrables secrets ?
Est-il encore à considérer au même titre que celui ayant à l'origine produit cette lumière dans l'esprit des gens à qui l'ouvrage s'adressait très particulièrement afin de l'accompagner sur ces très hautes marches du podium où il devait très souvent atterrir, sans jamais, en retour, rien lui devoir au plan de la simulation et de la singerie si habilement employées à l'effet de coller le mieux possible au texte initial sur lequel il aura longtemps et durement travaillé ?
Et si le monde des idées évoluées ne lui accorde, lui, guère des galons en rapport avec le métier qu'il fait, que lui réserve, en revanche, celui de l'autre extrémité des gens tenus plus ou moins à l'écart de l'art scriptural ?
Mais pourquoi le compare-t-on si vulgairement à un Nègre ? Pourquoi aussi lui dénier cet apport si précieux de faire voyager nos écrits dans ces territoires où très souvent nous n'y sommes jamais rendus ?
Est-il juste de le cataloguer de la sorte ? De définitivement l'enterrer après nous avoir donné vie à une traduction de qualité à un roman de très grande portée culturelle ou à un essai de dimension exceptionnelle ? Sinon comment donc le réhabiliter ? Comment lui restituer ce que nous lui devons comme mérite à gratuitement nous faire voyager à travers ce monde si lointain dont le talent qu'il met à l'ouvrage l'a pourtant rendu si proche de nous ?
Traduire, me confiait un jour une connaissance très au fait du peu considéré métier, est une tâche assez ardue. Pour écrire, il faut être inspiré, me disait-il, sans rien rajouter. Tandis que passer à la traduction, cela suppose de connaitre, au moins, deux langues, sur le bout des doigts sinon à la perfection.
Un auteur de renom, ayant autrefois eu à traduire un chef-d'œuvre d'une autre sommité de la littérature russe, n'avait-il pas, lui aussi, en guise de remerciement fait cette très symbolique déclaration : «En accompagnant l'auteur, je viens de faire un voyage qui m'a plongé dans un plaisir qui a duré toute année. A chaque paragraphe, je changeais de train. A chaque nouvelle page, je montais dans un autre train.»
Ainsi, depuis ce grand délice culturel que produit l'ouvrage intitulé Les Mille et Une nuits, les contes font du chemin, se font connaitre plus loin à l'horizon, voyagent d'un continent à un autre, d'un peuple à son voisin et même vers celui considéré comme le plus lointain. Les langues en sont d'ailleurs toutes bien outillées et très mobilisées pour lui assurer cette grande mobilité, laquelle parfois dépasse notre imagination.
Et si lectorat en a toujours bien profité à satiété, en matière de culture à connaitre et de styles à reconnaitre leurs véritables maitres, ce sont donc bien souvent les très grandes maisons d'éditions du monde qui ont mis main basse sur les sommités de l'art d'écrire ou sur celui de le traduire dans un autre langage et au profit d'un tout autre peuple de notre si grand univers.
C'est donc au travers de leurs œuvres littéraires de qualité que nos auteurs émigrent, s'exilent pour un temps, ne serait-ce dans leur subconscient, eux aussi, empruntant cependant ces très sûres pirogues linguistiques qui les font connaitre parfois mieux ailleurs, bien au-delà de toutes ces mers et lointains océans.
Toute langue, véhiculant par ailleurs en arrière-plan le patrimoine immatériel de sa propre culture, qui leur ouvre le territoire propre à leur expression et réputation, les accueille très chaleureusement au sein de son intime giron familial pour enfin, plus tard, en faire, au mieux ses propres fils, au pire ceux adoptifs d'une littérature universelle qui ne connait par conséquent ni limites temporelles ni frontières psychologiques ou naturelles.
A l'instar des autres pays du Grand Maghreb, l'Algérie se doit de vraiment se réjouir de compter parmi ses auteurs distingués de nombreuses plumes à deux mains (bilingues) qui ont cette capacité de s'imposer de force, grâce à leur culture étendue et variée, sur les deux rives de la Méditerranée, sans même avoir à passer par une quelconque traduction de leurs œuvres.
Dans leurs formes et autres expressions de communication si variées ou très singulières, ces langues-là se rejoignent pourtant sur l'essentiel des messages à faire passer en vue d'atteindre leur cible et de faire fusionner un échange culturel des plus denses et des plus hétérogènes, dans son essence comme dans sa consistance.
Butin de guerre ou champ lexical de force indexé à un grand Empire, la langue reste tout de même ce support de communication qui ne véhicule jamais une culture donnée totalement dépouillée de l'habit politique dans lequel celle-ci est souvent à dessein présentée.
Comment donc séparer l'ivraie de la bonne graine dès lors que c'est dans l'Hébreu que notre produit littéraire et culturel est aussitôt appelé à être justement ou instamment traduit ? Pour quel public et dans quel intérêt ?
Nul besoin donc de souligner, à ce sujet, que le niveau de la traduction des œuvres de qualité, des plus récentes à celles relevant de l'ère de l'Antiquité, de toutes les langues du monde vers l'Hébreu, est des plus élevés de la planète et que la sphère de l'édition, eu égard à son impact direct sur le monde de l'information et de la communication, souvent assez solidement contrôlé par des plumes juives dont des sionistes !
De l'information, ici et là puisée avec une grande intelligence et sérieux intérêt, ils en expurgent ces bribes qui aident à conforter leurs connaissances. De peur de se faire distancer, ils font, par ailleurs, cet effort colossal de faire de la traduction un segment incontournable dans la recherche documentaire et la confection de leur base de données.
La petite polémique que vient de susciter la probable (ou effective) traduction vers l'Hébreu du titre La mémoire de la chair de Ahlem Mostaganemi risquera-t-elle de transformer l'arène culturelle algérienne en cette probable tempête politico-culturelle dont les supposés héros ne seront autres que des auteurs algériens divisés en deux camps distincts pour se comporter en de véritables frères-ennemis ?
Le Quotidien arabophone El Khabar qui a eu la primeur de révéler à ses nombreux lecteurs cette information de taille, vite démentie en partie par Waciny Laaradj en ce qui concerne son acte supposé ou présumé d'avoir eu à intercéder en faveur de l'auteur du titre auprès de la maison d'éditions considérée, ensuite amplement décortiquée par l'intéressée elle-même, ne mesurait apparemment pas la complexité de tâche mais aussi la profondeur et de l'enchevêtrement du sujet abordé, de manière très anodine et peu engagée.
Les répliques qui suivront, se manifestant en série, ne feront, les unes après les autres, que confirmer que le journaliste à l'origine d l'information traitée, à l'origine un peu très sommairement, allait mettre la main dans un panier à crabes d'où il ne lui était plus possible de l'en retirer très facilement et sans le moindre incident.
Ainsi s'ouvrait ce feuilleton littéraire à rebondissement à base de culture à connotation juive dont la littérature algérienne se plaint de sa proximité au sein de cette tendance ou extrémité (les contre toute juxtaposition de cultures) sinon se justifie à force argumentaires dans cette autre tendance ou autre extrémité (celle faisant nettement la différence entre les juifs d'un côté, et les sionistes de l'autre, au plan de la relation à entretenir avec ce peuple).
Non contente d'être si férocement critiquée par des plumes algériennes, l'écrivaine visée ira jusqu'à nous dévoiler qu'il fallait faire un distinguo entre l'état d'Israël et les sionistes, entre la multiculture et cette dignité de l'auteur à préserver dans pareille situation.
Comme justification à la poursuite de son projet, elle cite, entre autres, ce livre de Waciny Laaredj déjà traduit vers l'Hébreu en 2007, mais aussi la présence de Boualem Sansal aux festivités commémoratives du soixantième anniversaire de l'état d'Israël.
De quoi finalement faire enfler la polémique et surtout lui donner une toute autre dimension ! La médiocrité a-t-elle déjà atteint notre érudition pour la faire basculer dans les tabous de la littérature ? Dans les travers de notre culture ? A chaque fois qu'une plume algérienne prend du volume pour s'élever dans l'art, elle se perd en conjectures !
Des sujets comme l'Islamophobie, le sexe, l'égo démesuré, l'allégeance faite à l'ennemi d'hier ou de toujours, l'opportunisme littérateur nous ont dépouillés de toutes nos valeurs cultures et qualités littéraires pour nous jeter en pâture ou nous diviser devant l'opinion publique internationale.
Etre traduit dans la langue juive est-il ce sujet qui relève de seule multiculture de son auteur ? Sinon y-a-t-il une quelconque atteinte à sa dignité et personnalité ? Un débat à au plus vite engager sur la question posée n'est-il pas recommandé ?


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