Le plan d'action du gouvernement pour résorber la crise du lait qui perdure tarde à se traduire sur le terrain de la réalité. C'est que le sachet de lait s'invite en superstar en ce mois de Ramadhan où la demande sur ce produit, indispensable à la rupture du jeûne, augmente. La situation devient si ébouriffante que pas moins de sept personnes ont été hospitalisées dans une commune de la wilaya de Khenchela, après une violente rixe pour un sachet de lait au premier jour du Ramadhan. Mais comment expliquer que malgré les assurances et autres promesses du ministère du Commerce et différents intervenants dans la chaîne alimentaire nationale, le sachet de lait reste un problème qui commence sérieusement à inquiéter ? Les images diffusées sur les réseaux sociaux font mal à l'image du pays. Spectacle quotidien dans pratiquement toutes les villes et villages d'Algérie, des chaînes humaines interminables devant les commerces pour un hypothétique sachet de lait. Les «anti-foules» et ceux qui ont les moyens de le faire, se rabattent sur le lait de vache jusqu'à 80 DA le litre ou le lait en pack jusqu'à 140 DA l'unité. Le pays manque de vaches laitières, nous dit-on. Le ministre du Commerce a, lui, qualifié le phénomène des chaînes humaines d'»acte civilisé», à condition que ces mêmes chaînes soient organisées dans le calme et dans le respect du tour de chacun... Presque envie de rire tant l'Algérien renferme en son sein le sang le plus chaud au monde, la colère volcanique et le «gros mot» trop facile ! Pis encore, l'on nous annonce de probables pénuries d'autres produits à cause de la suspension des licences d'importation. Tout le pays devient donc hanté par les pénuries et pas seulement depuis le début du mois de tous les tracas.