Le président Abdelmadjid n'est pas un homme à se laisser conter fleurette. Son expérience dans la gestion des affaires d'Etat lui permet d'avoir le pragmatisme et une vision large sur la marche du monde et il a prouvé au cours de sa longue carrière politique qu'il excelle à faire la part des choses et de privilégier l'essentiel dans les relations et les rapports d'Etat à Etat. Au vu des sérieuses turbulences que vivent la région méditerranéenne en particulier et le monde en général, on se focalise avec une certaine légèreté sur les démêlés provoqués par une femme qui s'est accordée l'étiquette d'un militantisme trop superficiel pour qu'il soit inclus au cœur des grands enjeux de l'heure. Sa trop modeste carrure ne lui permet pas d'être érigée en héroïne. Elle demeure cependant à l'origine d'une grande maladresse dans laquelle des officiels français se sont engagés, reçue en dos tourné et en insulte à une sérénité retrouvée entre deux Etats qui se sont donné la main pour une coopération mieux renforcée. Dès lors, l'Algérie avait la légitimité de l'offuscation. Cette épine fragmentaire dans les relations algéro-françaises, n'en déplaise aux tenants des pensées rigides, n'est pas dans l'intérêt des peuples algérien et français. Ce ne sont pas les orchestrations des tribulations hostiles qui perturberont la sagesse et le bien-fondé de la diplomatie algérienne. Sa maturité renforcée et les leçons que lui a apprises l'histoire lui ont toujours enseigné à surpasser la colère et l'indignation tout en accordant de l'importance à la mise en ordre de ses relations avec tous les pays. La France en est un important. Il est certain que le fort rapprochement entre l'Algérie et la France a sérieusement dérangé car on aurait sans aucun doute voulu qu'Alger soit prise en tenaille dans une région et un continent menacés par le pire des dangers. Le jeu et la stratégie sont cousus de fil blanc. On assure que l'amitié entre les présidents Tebboune et Macron a fondu. La conclusion est hâtive eu égard aux importants engagements récents pris par les deux hommes d'Etat. Tous deux ont la qualité de garder la tête froide pour préserver les multiples intérêts de leurs deux peuples. Ce n'est certainement pas des manœuvres de trublions dans l'ombre qui les entraîneront dans des disputes de paliers.
