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Ouahiba Chaoui, poétesse : « Le paradis promis, c'est le paradis des criminels »
Publié dans Sétif Info le 07 - 06 - 2011

Originaire de Sétif, Ouahiba Chaoui est une poétesse ambitieuse, assoiffée d'art et de littérature, femme simple en quête de beauté spirituelle et d'elle-même à travers tout ce qui peut susciter sa sensibilité et ses émotions humaines qu'elle couche en mots.
A quel moment avez-vous commencé à écrire de la poésie ?
Ouahiba Chaoui : J'ai commencé à écrire la poésie depuis que j'ai constaté que c'est un des moyens de communication les plus éloquents et féconds, depuis que j'ai découvert que certains messages ne peuvent pas passer par le biais du dialogue ordinaire qui est parfois dénué de justesse. J'ai trouvé un refuge serein et délassant dans la poésie qui m'a ouvert grand les bras, et a fait de moi son hôte éternelle. J'ai commencé à écrire depuis que je me suis sentie responsable de défier les médiocrités de la vie et de me battre contre l'iniquité dans l'existence.
Pourquoi écrivez-vous et qu'écrivez-vous ?
J'écris mes émotions, mes sensations, les moments de ma colère et de mon bonheur, j'écris ma vie sous d'autres formes. J'écris parce que j'y trouve une source de paix et d'apaisement pour moi, j'écris parce que c'est là que mes rêves et mes émotions acquièrent le plus d'importance et le maximum de jouissance, ce n'est qu'à ce moment-là que je parviens à briser mon pacte avec les banalités qui se trouvent dans cette vie pour en nouer un autre avec l'omnipotence de l'âme, cette âme qui est le moteur déterminant de tous nos actes et nos agissements dans la vie, en d'autres termes, pour moi,l'écriture est une indispensable forme de nourriture où l'excès et la gloutonnerie sont avantageux et bénéfiques.
Vous écrivez en arabe et en français ; dans quelle langue vous sentez-vous le mieux ?
Je me sens bien dans les deux langues, cependant, je suis plus prolifique et d'une imagination plus fertile dans la langue arabe, notamment dans la poésie chaâbie par laquelle j'ai entamé mon parcours poétique. Mais en général, c'est le thème du poème qui définit son choix d'appartenance à une langue ou à une autre ; à titre d'exemple, quand j'ai voulu écrire « Le conte de Peshawar » qui est en français, j'ai constaté qu'il ne pouvait être exprimé qu'en français, j'ai senti que ce poème ne possédait pas suffisamment les outils de ravissement dans la langue arabe.
La poésie n'est pas le genre littéraire le plus facile, particulièrement la poésie chaâbie. Pourquoi ce choix ?
Je constate parfois que certaines idées et certains messages insérés dans mes poèmes ne peuvent être reçus éloquemment qu'à travers la poésie chaâbie, et d'autre part, c'est le genre poétique qui me permet de m'imprégner le plus et avec souplesse dans mon environnement. Je me sens plus proche des souffrances de mon entourage à travers la poésie châabie, c'est elle qui me permet de traduire le mieux notre affliction. Et j'avoue que mes écrits en châabi porteent majoritairement cette nuance de chagrin et de mélancolie. Elle est pour moi une façon très efficace et fiable de m'infiltrer dans les méandres et les dédales de la société.
Vous avez un CD audio qui contient « Le conte de Peshawar » et « La crise de la raison », pouvez-vous nous en dire plus ?
« Le conte de Peshawar » est un poème inspiré d'un fait réel, il s'agit d'une école de filles à Budaber au sud de Peshawar qui a été détruite en 2009 par une bombe, orchestrée par les extrémistes islamistes. J'ai vu les images des décombres de l'école et celles des visages laminés des filles qui se rendaient, chaque matin, à l'école pour combattre le mal et le désespoir. Cela m'a énormément touchée et je peux vous résumer tout le contenu du poème en ces quelques vers : « La petite fille, comme un papillon mort, se jette Sur les ruines de son école... Comme une folle Sa lucidité est tellement parfaite Qu'elle a compris que c'est plus qu'un acte frivole Ceux qui se prennent pour des prophètes Croient qu'une fille n'a pas le droit d'aller à l'école … » Pour ce qui est de « Crise de raison », c'est un texte rimé que j'ai conçu avec une touche pamphlétaire et qui dénonce l'absence des valeurs humaines, l'effondrement de la conscience et la domination universelle du matérialisme aux dépens des valeurs spirituelles. Je peux aussi vous en en citer quelques vers :
« Le matin avant de sortir N'oublie surtout pas de mettre Ta conscience au congélateur Pour bien garder ton bien-être Et pour éviter le pire Il suffit juste d'être traître Si tu ne veux pas mourir Amuse-toi de tout ce mal-être… »
Avez-vous des projets pour cette année ?
Je suis officiellement invitée au Festival culturel international de littérature et du livre de jeunesse (FELIV) qui se déroulera le mois prochain à Alger. J'ai aussi quelques accords artistiques avec des chanteurs de châabi, et le plus proche à la réalisation (c'est une exclusivité pour Algérie News) : Un projet d'un album châabi avec le cheikh Mustapha Boutchiche, et qui sera commercialisé très prochainement.
Si je vous récite :
* « J'aurai le droit d'aller au paradis/
* Juste après ma dernière prière/
* C'est ce que m'ont déjà promis/
* Les mandataires de Dieu sur terre/
* Probablement, je n'aurai pas une tombe/
* Pour que vous m'y mettiez des fleurs/
* Car je vais étreindre une bombe/
* Qui me déchiquettera en l'air »,
* Que me diriez-vous ?
* Je vous dirai : « J'ai pu comprendre, mais c'est trop tard/
* Que le paradis promis, c'est le paradis des criminels »


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