La campagne médiatique menée à grande échelle par les chaînes satellitaires égyptiennes contre l'Algérie, défraie toujours la chronique à Béchar, en raison des calomnies et des couleuvres que s'ingénient leurs animateurs à faire avaler à leur audimat du monde entier. Aucun match de football n'avait fait couler autant de venin de ces langues fourchues en mal de célébrité. De l'avis de nos concitoyens contactés à ce sujet, L.M. un intellectuel résume l'ampleur de ce déferlement de haine par le sage proverbe arabe: «Les chiens aboient, la caravane passe.» H.Ch., pour sa part, trouve que «si nous nous sommes indignés contre l'atteinte portée à nos valeurs nationales, eux, ils s'emportent, parce que certaines de leurs danseuses ont été effrayées.» Plus lucide, M.A, un enseignant à la retraite dira que «la victoire des «guerriers du désert» a effacé la grande illusion que se faisait le «Raïs», qui voulait mettre son fils sur la rampe de lancement du pouvoir, à partir de Khartoum.» Selon lui, «le «dauphin» ne s'était pas déplacé fortuitement sur les lieux, en compagnie d'une myriade d'artistes de tous acabits. Il était même prévu, qu'en cas de victoire des «pharaons», une grande fête aurait été animée sur place, avec les artistes du show bizz égyptien, tellement ces gens-là se sentaient chez eux. Mais c'était sans compter avec la justice immanente Divine», a-t-il poursuivi. Et d'ajouter: «Moubarek II» comptait sur la victoire des «pharaons», à travers la seule caution morale qu'il venait leur apporter, pour se faire valoir aux yeux de la jeunesse égyptienne, du moins celle qui dépose ses voix dans les urnes. Ceci, en attendant d'annoncer qu'il sera l'élixir de jouvence incontournable, dont la vieille et croulante «Oum Dounia» a besoin pour se relooker», a conclu notre retraité. Pour sa part, F.M, enseignante de son état, interprète le désespoir des médias égyptiens «comme le cri d'une bête aux abois. Que leur reste-t-il, s'este-elle interrogée. Ils ont déjà perdu le leadership du monde arabe depuis Camp David. Ils ont déjà perdu toute crédibilité, en participant au blocus mortel de Ghaza. Ils voient leur suprématie battue en brèche sur le cinéma et la télévision arabe, au profit des feuilletons turcs et syriens. Et voilà que nos «Fennecs» leur enlèvent de haute lutte, la seule chance qui leur restait pour flatter leur ego. La folie des grandeurs existe encore en Egypte et nulle part ailleurs, si vous ne le saviez pas.» Aziz, un jeune au look sportif dira: «C'est honteux de se dire détenteur d'une grande culture civilisatrice, alors qu'ils nous assaillent à longueur de journée avec des «Zah eddah embou, Oualad yetbaâ abou» accompagnés des trémoussements érotiques de leurs danseuses, qu'ils déversent sur toutes les chaînes, à tel point qu'on a fini par apprendre par cœur leurs… mensurations. Ils nous reprochent d'avoir envoyé des hommes à Khartoum, alors qu'ils avaient rempli le stade de danseuses et d'actrices. C'est déjà une chance pour eux, car si nos femmes avaient pour habitude d'assister aux matchs, nos filles auraient pu montrer de quel bois elles se chauffent à Ferdaous Abdelhamid et consorts. Si les «Mesraoua» comptaient sur leurs représentantes pour qu'elles fassent les yeux doux aux Soudanais afin qu'ils les soutiennent, eh bien, on peut dire que c'est raté et que c'est faire bien peu de cas de ces dignes héritiers des Nubiens», a conclu Aziz.