Les participants à la conférence organisée mercredi à Alger à l'occasion de la journée de l'étudiant, ont estimé que la grève des étudiants algériens le 19 mai 1956 et leur adhésion à la révolution ont été "une défaite cuisante pour le colonialisme français". Les moudjahidine, chercheurs et enseignants universitaires présents à la conférence, organisée à l'université d'Alger 3, ont précisé que le boycott des cours et des examens de fin d'année par les étudiants pour rejoindre les rangs de la révolution était "une défaite pour les autorités coloniales qui voulaient "former la première élite d'Algériens imprégnée des idées et de la culture françaises". Le directeur de l'université, Rabah Cheriet, a affirmé que le 19 mai 1956 a été "un jour décisif pour le mouvement de libération nationale dans le sens où l'élite intellectuelle a décidé de rejoindre la lutte armée pour la libération du pays". De son côté, le moudjahid Djelloul Baghli, un des fondateurs de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) a présenté un aperçu sur l'histoire et les motifs de la création de cette union qui "a rassemblé tous les étudiants algériens ainsi que d'autres européens parmi ceux qui soutenaient la cause algérienne en dépit de certaines différences, au début, autour de l'appellation de cette organisation. "Le mouvement estudiantin ne date pas d'hier mais remonte à la fin de la première guerre mondiale notamment au sein de l'Etoile nord-africaine", a-t-il encore dit. Le moudjahid Belaid Abdeslam qui compte parmi les fondateurs de l'Union a rappelé, quant à lui, le rôle capital des étudiants algériens dans la défense de l'identité nationale en l'occurrence la religion musulmane et la langue arabe. Le professeur américain de l'université américaine au Caire, Henry Clement Moore, a présenté des témoignages vivants sur l'émergence du mouvement et son rôle dans la sensibilisation des étudiants à l'importance de la lutte armée. Le professeur qui enseignait à l'université d'Alger à l'époque et qui soutenait la guerre de libération, a annoncé avoir élaboré une thèse sur la naissance de l'Union et les principales rencontres qu'ils a eues avec les étudiants et dirigeants de la guerre de libération. D'autre part, le moudjahid Djamel Houhou a évoqué la realpolitik de l'époque et le rôle important des étudiants pour faire entendre la voix de la révolution et contribuer à l'aboutissement de l'indépendance.