- Djamel Zennati, ancien militant du MCB : «Il faut aller rapidement vers un congrès de l'opposition» «C'est aussi scandaleux que la fois passée. Ils sont en train de pousser le bouchon très, très loin. Je pense également que ces shows médiatiques ne travaillent pas la dynamique populaire. Les citoyens ne veulent pas de chef ni de zaïm, ils veulent construire une dynamique pour imposer la démocratie en Algérie. Je pense qu'il y a beaucoup de choses à revoir. La dynamique est là, je pense qu'il faut l'alimenter et la structurer. La meilleure manière de dépasser cette situation est d'aller rapidement vers un congrès de l'opposition.»
- Mustapha Bouchachi, président de la LADDH : «Le régime ne veut permettre aucune ouverture» «J'ai l'impression que ce n'est plus notre pays. Les gens veulent marcher pacifiquement pour un Etat de droit, pour les droits de l'homme et pour la levée de l'état d'urgence, on leur répond par la répression. Ils ont mobilisé toute une armada des services de sécurité pour empêcher des citoyens qui veulent s'exprimer pacifiquement. Nous sommes face à un régime qui vient de prouver qu'il ne veut pas changer et qu'il ne veut permettre aucune ouverture.»
- Ali Kerboua, ancien premier secrétaire du FFS : «Le pouvoir veut empêcher toute forme d'expression» «On est dans une dynamique qu'il faut encourager. Mais il est indispensable de dépasser cette situation. Il est important de réfléchir à une autre manière d'organiser cette dynamique et sortir des carcans qui sont en train de la paralyser. Je pense qu'un congrès de l'opposition est la forme idéale pour canaliser cette dynamique. L'idée est là, mais il faut réfléchir à la manière d'y arriver. Maintenant, pour cette impressionnante mobilisation de la police, je pense que c'est dans la nature du pouvoir qui veut empêcher toute forme d'expression.»
- Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie : «La mobilisation a dépassé nos prévisions» «La mobilisation a très bien réussi aujourd'hui. Elle a dépassé nos prévisions et cela prouve que les citoyens sont déterminés. Cela donne beaucoup d'espoir et à l'avenir il y aurait plus de gens. Maintenant, c'est à nous de mettre plus de moyens de communication pour les convaincre. Le pouvoir n'a pas voulu changer. Il a juste changé ses traditions de matraquage ; même s'il n'y a pas eu d'arrestation, mais il y a eu beaucoup de blessés au niveau des tibias. Ils ont tapé discrètement au niveau des tibias. Je dis qu'il y a beaucoup d'espoir pour le changement en Algérie. Je pense que le fait que le pouvoir se prononce sur la levée de l'état d'urgence, sur le problème de logement et sur l'emploi est déjà un acquis. Il y a déjà un changement dans leur politique de misère, mais ça reste insuffisant. Je pense qu'il faut maintenir cette pression pour obtenir plus d'acquis.»
- Amine Menadi, porte-parole du collectif Algérie pacifique : «La répression était organisée» «C'est une répression organisée. Ils ont séparé les manifestants. Ils ont isolé des petits groupes de deux à trois personnes qui sont plus gérables. Ils ont tabassé plein de militants. Aujourd'hui, le but ce n'est pas d'arrêter mais de faire mal. Ils n'ont pas tapé sur le tête ou le visage, mais ils ont donné des coups de pied et des coups de matraque sur les genoux. Mais cela ne me décourage pas. La prochaine fois, je serai peut-être sur une chaise roulante, mais je serai présent. Aujourd'hui, nous avons senti plus de solidarité de la part des jeunes de Belouizdad qui ont été pourtant payés pour casser la manifestation.»